Aller au contenu
Séries The Librarians saison 3 : Un cocktail d’aventure et de bonne humeur toujours efficace

The Librarians saison 3 : Un cocktail d’aventure et de bonne humeur toujours efficace

The Librarians saison 3 - The Librarians saison 3 : Un cocktail d’aventure et de bonne humeur toujours efficace

Sans faire de bruit, The Librarians (Flynn Carson et les nouveaux aventuriers en français), série d’aventure fantastique dérivée des Aventures de Flynn Carson fait son petit bout de chemin sur la chaîne TNT, et a récemment conclu sa troisième saison. Après s’être attaqué aux légendes arthuriennes, puis avoir réduit à néant les projets machiavéliques de Prospero, héros de la pièce de Shakespeare La Tempête, les voilà repartis pour sauver le monde d’Apep, le dieu égyptien du chaos.

Les personnages, au cœur des intrigues

Cette année, The Librarians a légèrement modifié son approche. Ce n’est pas la première fois que la série propose des épisodes centrés sur un personnage particulier, mais cela commence seulement à servir la dynamique globale. La saison prend alors son temps, et tente de développer ses héros au-delà des interactions qu’ils entretiennent. Jacob (Christian Kane), Ezekiel (John Kim) et Cassandra (Lindy Booth) gagnent réellement en profondeur et cela apporte la subtilité qui fait parfois défaut à l’écriture de la série. Les épisodes partiellement en huis clos (l’épisode 8 notamment) sonnent alors bien plus juste. Très agréables à suivre, ils sont une des réelles réussites de la saison.

Si l’on pouvait craindre que la présence de plus en plus fréquente de Flynn (Noah Wyle) déséquilibre l’ensemble, ce n’est étrangement pas le cas. Il est effectivement bien mieux géré cette année. The Librarians fait même preuve d’honnêteté et d’autodérision en avouant à demi-mot les ratés des saisons passées en faisant la liste des défauts de Flynn. Plus intégré, moins clown et plus attachant, il est un vrai atout cette année. Sa relation avec Eve (Rebecca Romijn) est toujours présente en filigrane, ne prend pas trop de place, mais évolue doucement et donne ponctuellement lieu à certaines touches d’humour bienvenues.

Un fil conducteur en demi-teinte

Cette année a été marquée par quelques « monstres de la semaine » inspirés et originaux, comme les Frost Giants, la faucheuse ou encore les vampires végétariens, mais pèche quand il s’agit de son méchant principal. Apep ne parvient jamais à devenir une réelle menace, les enjeux ne sont pas suffisamment mis en avant, ou alors ne convainquent pas. C’est bien dommage, car la mythologie égyptienne regorge de dieux et de récits qui se seraient parfaitement intégrés à l’univers de la série.

Nous avons donc une histoire en toile de fond peu passionnante. Ce problème est cependant peut-être inhérent au format de la série. Dans ce programme familial, rien de grave ne peut réellement se produire. Le non-suspens découlant de cette promesse de happy endings est rassurante, et place le spectateur dans un état d’esprit bien spécifique. Il devient cependant difficile de créer une tension… Sans parvenir à s’en défaire, The Librarians l’a cependant bien compris et diminue au fil des saisons la place de l’intrigue principale au profit d’épisodes à concept.

Le temps de l’indépendance

Un thème conducteur, bien loin de l’apocalypse égyptienne, se détache tout de même, et se trouve être particulièrement bien traité : le besoin d’avancer et d’exister par soi-même. Eve et Jacob vont tour à tour face à leurs mentors, aujourd’hui loin des images qu’ils en gardaient. Ces ultimes rencontres vont leur permettre de faire le deuil d’une époque révolue. Cassandra, quant à elle, se fait retirer la tumeur qui la tuait à petit feu depuis le pilot, et réalise que ses talents ne sont pas uniquement le produit de cette anomalie, mais bien une part d’elle-même. Pendant ce temps, Ezikiel tire un trait de sa vie de voleur immature et égoïste.

Enfin, Flynn réalise un parcours plus progressif, et prend conscience qu’il n’est plus seul, qu’il doit apprendre à communiquer et à travailler en équipe. Cette jolie progression du personnage et les allusions faites çà et là aux téléfilms Flynn Carson montrent que cette évolution ne concerne pas uniquement le héros, mais bien la série dans son intégralité. The Librarians se détache petit à petit de son support originel, trouve son propre rythme et assume enfin de proposer quelque chose d’un peu différent avec un propos plus profond.

Être une bonne série familiale n’a rien de simple et nécessite un parfait dosage de nombreux registres. The Librarians est un des rares exemples en cours de production à avoir trouvé cet équilibre, et propose toujours des épisodes funs, avec différents niveaux de lecture et de l’humour pour tout le monde. Porté par des personnages attachants et un sens de l’aventure qui appelle à la nostalgie, on se laisse une nouvelle fois séduire par l’univers de Flynn et on pardonne à la série ses maladresses.