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The Long Firm : la vie d’un gangster pas comme les autres (mini-série)

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The Long Firm - The Long Firm : la vie d’un gangster pas comme les autres (mini-série)

La gloire et la chute d’Harry Sparks, un gangster homosexuel londonien à partir des années 60.

Minisérie BBC de 2004, The Long Firm est l’adaptation du premier livre de Jake Arnott, Crime Unlimited. L’histoire de Harry Starks. Scénarisé par Joe Penhall, cette histoire se divise en 4 épisodes, chacun nous racontant un bout de la vie du dénommé Harry Sparks (Mark Strong) vue par une personne qui lui est proche durant cette période.

Il y aura ainsi dans un premier temps Lord Teddy Thursby, interprété par Sir Derek Jacobi, qui se retrouve en charge des présentations. Il nous plonge alors dans le monde d’Harry Sparks, un gangster intelligent et cultivé en quête d’une légitimité, d’un titre. C’est ce que peut lui apporter Teddy, mais celui-ci ne le comprendra pas immédiatement, étant tout d’abord fasciné par l’homme, son charisme, ses promesses de richesses, sa façon de vivre et le fait que, contrairement à lui, il ne cache pas son homosexualité.

Sparks est ainsi directement posé comme une figure à part dont la légende grandissante est impressionnante pour ceux qui l’entourent. Un effet qui prend principalement grâce l’interprétation de Mark Strong qui impose sans tarder le personnage avec ses nuances, créant une fascination pour Teddy et les téléspectateurs. Celle-ci sera par contre chancelante d’un bout à l’autre du récit, puisque la vie d’Harry se divise en autant de périodes différentes qu’il y a d’épisodes.

L’introduction passée, on pénètre alors dans un autre univers. C’est là que Ruby (Lena Headey) entre en jeu. Actrice de second rang dont le mari vient de partir en prison, Ruby nous plonge aux côtés d’Harry dans le monde du show-business. Du moins, pour commencer, car si Harry et Ruby deviennent amis, cette relation trouvera son point culminant en présence de Tommy (Joe Absolom), l’amant d’Harry qui veut lui aussi devenir une star.

The Long Firm dévoile alors sa plus grande faiblesse, étant donné que dans le but de créer un triangle amoureux convaincant qui brisera petit à petit sa figure centrale, l’histoire se doit de pousser Harry à s’éclipser ponctuellement. La présence continuelle de Mark Strong devient clairement une nécessité pour que l’ensemble tienne réellement la route, tout particulièrement parce qu’il insinue progressivement une sensibilité qui rend la chute de l’homme plus importante.

L’inverse est aussi vrai, car Harry Sparks était en haut, puis il est tombé, comme dans toutes les histoires de ce genre, mais il s’est également relevé. La série peut alors devenir assez sombre, mais il ne s’agit pas d’être pris au piège dans une spirale infernale qui forcerait le récit à flirter avec le sordide. Il est plutôt question de plonger pour mieux remonter. Les années passant, le paysage culturel du pays évoluant, la vie de Sparks se métamorphose, parvenant à s’adapter aux évolutions des protagonistes, chaque épisode étant d’ailleurs fortement thématisé.

Le chemin emprunté par Sparks n’est pas dénué de surprises, jusqu’à la conclusion finale, ce qui fait qu’étrangement, on ne mesure jamais réellement quel type de criminel était Harry, puisqu’il nous apparait rarement comme en étant un. Le personnage captive, mais il se montre par moment tellement difficile à saisir que cela se présente comme étant un obstacle durant le visionnage. Un problème qui trouve son origine dans le changement de narrateur à chaque épisode. Certes, cette approche offre différents angles qui sont assez bien explorés d’un point de vu narratif, mais cela freine l’immersion dans chaque nouvelle histoire.

Au final, The Long Firm manque de consistance, même si Mark Strong s’impose immédiatement comme étant une excuse suffisante pour passer outre. Le personnage de Sparks se repose sur des idées intéressantes qui sont souvent habilement utilisées, mais le potentiel disponible n’est exploité de manière égale à chaque épisode, ce qui s’avère frustrant. Cette mini-série reste tout de même de bonne facture dans l’ensemble, sa distribution aidant à cela, tout comme sa réalisation.