Stephen King est populaire, en particulier auprès des chaines américaines qui veulent un peu faire parler d’elles. Même si la qualité des adaptations des romans de l’auteur est très irrégulière, il est indéniable que les audiences sont toujours au rendez-vous. Le plus difficile est de garder les spectateurs sur la durée.
Avec The Mist, Spike TV se relance dans le domaine de la série après quelques échecs et mise donc sur cet attrait de King pour partir sur de bonnes bases et faire un peu de bruits.
L’histoire se propose d’adapter la nouvelle Brume. Développée par Christian Torpe, le show nous entraine auprès des habitants de Bridgeville alors qu’une brume particulièrement opaque tombe sur la ville. Enfin, elle n’arrive qu’à la fin du pilote. On nous prévient néanmoins avec la scène d’ouverture qu’il ne s’agit pas d’un phénomène naturel. Au contraire, ce brouillard est maléfique.
D’ici peu, tout le monde se battra donc pour survivre dans cet environnement hostile. Avant cela, on se propose de nous introduire à la famille Copeland — Kevin (Morgan Spector), Eve (Alyssa Sutherland) et leur fille Alex (Gus Birney). Ils sont visiblement les seuls à être modernes, tolérants et à ne pas être rongés par un esprit communautaire un poil arriérer et complètement conservateur.
Les Copeland ne sont pas pour autant parfaits, puisqu’en plus d’être touchés par une tragédie qui les stigmatise encore plus auprès de leurs voisins, ils se battent au sujet de l’éducation de leur fille.
Pour ne rien arranger, ils se retrouvent séparés quand la brume se pose sur Bridgeville. Kevin devra donc tout faire pour rejoindre sa famille, tandis qu’Eve et Alex devront survivre au milieu de leurs voisins intolérants, prisonnières dans le temple du consumérisme local.
Histoire d’éviter de rejouer la précédente adaptation signée Frank Darabont et d’offrir plus de possibilités à l’intrigue de s’étendre, The Mist version série ajoute ainsi différents lieux, créant plusieurs microcosmes prêts à exploser.
L’intérêt du show repose plus sur son concept que sur ses personnages. L’isolation servant à faire naitre des tensions permettant un examen de la nature humaine, il y a de quoi faire. Cela dit, Christian Torpe a décidé de s’étendre longuement sur sa mise en place, au lieu de nous plonger sans tarder au cœur du sujet.
Ce pilote n’est donc pas très captivant et démontre avant toute chose que le scénariste n’a pas peur des clichés. Il les enchaine sans honte et n’essaie même pas de les nuancer avec ses dialogues. Ceux-ci sont parfois pénibles dans leur banalité.
Heureusement donc que The Mist a un concept qui reste attrayant et qui a déjà montré son potentiel auparavant. Il fallait au moins ça pour donner envie d’aller un peu plus loin, car cette longue exposition sans inspiration ne met pas spécialement en confiance – ce qui explique surement pourquoi Spike TV a directement mis en ligne les épisodes 2 et 3 après la diffusion du pilote.
