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The Neighbors : Les voisins sont des extra-terrestres, sérieusement (saison 1)

The Neighbors saison 1 - The Neighbors : Les voisins sont des extra-terrestres, sérieusement (saison 1)

Marty et Debbie Weaver emmén avec leurs enfants dans un joli petit quartier de banlieue et découvrent que les voisins sont des extraterrestres installés depuis dix ans sur la planète. Ils ont vécu entre eux tout ce temps et les Weaver vont devoir leur apprendre les us et coutumes de la vie américaine pour qu’ils puissent s’intégrer.

La soirée du mercredi de la chaine ABC est en grande partie consacrée aux comédies familiales. L’une des dernières à avoir été lancée est donc The Neighbors, créée par Dan Fogelman, dont le twist est que l’on suit deux familles et l’une d’elles est composée d’extraterrestres.

Utiliser des êtres venus d’une autre planète dans une sitcom n’est pas une nouveauté, mais cela reste une approche efficace pour pouvoir exposer des thématiques culturelles et populaires sans laisser l’impression que le but premier de l’exercice est de donner une leçon. En tout cas, The Neighbors n’est clairement pas là pour éduquer les masses, même si elle ne se prive pas de servir une bonne morale de temps à autre.

En fait, les scénaristes de la série jouent énormément la carte de la sécurité. Certes, ils ne s’abstiennent pas à l’occasion de formuler une légère critique envers certains pans de la culture américaine, mais cela est très superficiel. Dans ce sens, les ambitions du show paraissent limitées et rien ne sera vraiment fait pour corriger cela durant cette première saison.

Cela dit, si The Neighbors ne risque pas d’être saluée pour son côté subversif ou pour l’intelligence de son propos, ça ne l’empêche pas de faire convenablement ce qu’elle a été destinée à accomplir.

La famille Weaver est typique sur papier, représentante du prototype révolu de la famille nucléaire qui aurait encore un peu de carburant. Les difficultés du monde moderne passent à côté de Marty et Debbie sans trop les approcher et leurs principaux soucis se trouvent dans l’entretien de l’épanouissement du foyer. C’est un produit scénaristique d’une ancienne école. Malgré tout, à un certain degré, il est agréable de voir cet idéal prendre encore corps. Face à eux, les aliens sont le paroxysme de la diversité culturelle. Ils forment un condensé d’une Amérique contemporaine qui, malheureusement, n’a été élevée que par la télévision. Ils ne comprennent pas que le petit écran n’est qu’un miroir qui déforme la réalité.

En mélangeant les Weaver et leurs voisins, on tente alors de nous servir un compromis devant satisfaire tout le monde et pouvant nous faire rire.

L’humour est d’ailleurs quelque chose d’étrange dans The Neighbors, car il fonctionne là où on ne l’y attend pas. Le pitch, la mise en scène, les acteurs et le style général paraissent sur papier former la pire équation possible pour fournir un résultat satisfaisant dans ce registre, mais tous les épisodes ou presque contiennent des moments qui font honnêtement rire.

Pour ce qui en est des histoires, chaque épisode est fortement thématisé au point que cela devient rapidement grossier. Les excentricités des aliens sont alors là pour faire passer la pilule, et cela fonctionne assez bien dans la majorité des cas. Dans cette sitcom, le ridicule est la norme, et la norme est ridicule. Il y a quand même des limites et les scénaristes s’en rendent compte au point qu’ils l’avouent clairement par le biais de leurs personnages qui pointent discrètement du doigt les défauts fièrement assumés du concept pour mieux admettre que ce n’est pas important pour eux.

L’ensemble n’est pas narrativement statique pour autant, car les personnages évoluent, notamment au niveau de l’épanouissement de Jackie Joyner-Kersee — dont le mari alien est le stéréotype du pater familias qui est coincé dans les ‘50s — ou avec les relations des adolescents, l’ainée des Weaver devenant un véritable protagoniste durant la seconde moitié de la saison.

The Neighbors est donc une série sympathique sans conséquence dont les principaux succès paraissent le plus souvent n’être que le fruit de joyeux accidents. Elle offre un divertissement dénué de prétention, mais qui n’est pas dépourvu de charme, pour peu que l’on se prenne d’affection pour les braves Weaver et leurs voisins lunatiques.

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