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Séries The OA : À la recherche du sens de la survie

The OA : À la recherche du sens de la survie

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The OA Saison 1 1 - The OA : À la recherche du sens de la survie

Plus le temps passe et plus nombreuses sont les séries Netflix. On arrive au point que le service de streaming semble juste les mettre en ligne dès qu’il y a une place de libre un vendredi. C’est ainsi que, un an et demi après l’annonce de la commande, The OA est apparue.

Cette série nous vient de Zal Batmanglij et Brit Marling. Il réalise, elle tient le premier rôle, ils cosignent le scénario, comme ce fut déjà le cas avec leurs deux précédentes collaborations. On ne change pas une équipe qui gagne. D’ailleurs, le duo poursuit sur sa lancée et continue d’explorer la thématique du culte.

L’histoire de The OA ne débute néanmoins pas avec cela. On commence par rencontrer Prairie Johnson (Marling) qui réapparait 7 ans après son kidnapping. Aveugle au moment de sa disparition, elle peut désormais voir. Ses parents d’adoption sont heureux de la retrouver et aimeraient savoir ce qui lui est arrivé. Prairie n’a cependant pas l’intention de le leur dire pour l’instant. À la place, elle rassemble cinq personnes – quatre adolescents et une professeur du lycée voisin. Tous les soirs, ils se réunissent et elle leur offre le récit de son kidnapping, de ses morts et de la découverte d’un multivers.

Batmanglij et Marling ne se sont donc pas trop fatigués. Si le pilote ne le laissait pas trop voir, il devient rapidement évident qu’ils ne font que recycler The Sound of My Voice, leur premier (très bon) film. Comprendre que nous avons Brit Marling qui réunit des personnes pour leur dévoiler une vérité qui changera leur monde et nous ne savons jamais si ce qu’elle dit est vrai ou non. Ce coup-ci par contre, pas de poignée de main secrète, mais une sorte de danse aux pouvoirs discutables.

Si le duo ne fait pas trop original dans l’approche narrative, ils essaient clairement de compenser avec le reste. The OA se présente ainsi comme étant un récit métaphysique, dans certaines limites. Le problème est qu’il n’est jamais évident de discerner de quoi la série doit nous parler. On peut par moment déceler un commentaire sur les maladies mentales et sur les traumatiques ou encore une exploration la notion de famille, voire un discours sur la manière de surmonter la peur d’un futur qui est irrémédiablement incertain ou simplement une relecture de L’expérience interdite. À la fin, on en vient même à percevoir l’envie de réduire tout cela à une expérience thérapeutique.

On peut prendre ce que l’on veut et jeter le reste, The OA est clairement le genre de show qui s’interprète comme on le désire. De toute façon, ce qui doit nous motiver à aller au bout n’est pas tant la thématique principale qu’une sorte de curiosité alimentée par une narration qui est entièrement pensée pour ne jamais trop en dire.

Le souci est que cette première saison compte huit épisodes, mais aurait certainement pu faire avec moins, puisque les scénaristes n’étaient pas intéresser par développer la majorité des personnages. À force, il y a un véritable vide qui se fait sentir et qui amplifie sérieusement l’aspect manipulateur de la construction du récit.

En fait, les mésaventures extraordinaires de Prairie auraient certainement pu être racontées de façon linéaire et sans s’encombrer avec l’auditoire. Les cinq heureux élus qui sont là pour écouter l’histoire ne sont que des pions et, même quand ils finissent par le réaliser eux-mêmes, cela n’ajoute aucun niveau de lecture. Leur utilité n’est apparente qu’à la fin, car ils servent à fournir un semblant de conclusion à une histoire qui en avait sérieusement besoin d’une.

On ne peut pas reprocher à The OA d’être conventionnelle, mais cela n’enlève rien au fait qu’elle n’offre pas vraiment plus que du vent. On peut être touché par sa pointe de romance, intrigué par ses concepts métaphysiques, captivé par son nébuleux mystère, mais quand arrive la conclusion, tout cela s’évapore et ce qui reste à de quoi laisser perplexe quant à la finalité de la série.