Aller au contenu
Séries Autres séries Que vaut The Passage, le thriller vampirique à l’aube de la fin du monde ?

Que vaut The Passage, le thriller vampirique à l’aube de la fin du monde ?

  • par
  • 3 min read

the passage saison 1 - Que vaut The Passage, le thriller vampirique à l'aube de la fin du monde ?

Parfois, adapter une œuvre trop librement équivaut à en perdre l’essence, voire tout ce qui en faisait son intérêt. D’autres fois, s’éloigner du matériel d’origine permet d’ouvrir des portes jamais explorées, dans le but d’offrir une seconde vie à certaines intrigues ou quelques personnages secondaires. Adaptation du roman de Justin Cronin, la série The Passage semble tomber un peu entre les deux problématiques. 

Il faut dire que l’équipe créative n’a pas la tâche facile. L’histoire de la trilogie s’étale sur près de 1000 ans, suit de nombreux personnages, mais surtout, à la manière d’un puzzle, jongle entre les lignes temporelles pour développer les différentes intrigues qui se croisent, entre passé, présent et futur. Si la lecture n’est généralement pas désagréable, il est difficile de concevoir comment retransmettre cela efficacement pour le petit écran. Sans surprise, ces premiers épisodes démontre alors la volonté de suivre un récit plus linéaire, au détriment des enjeux que la trilogie créaient avec sa construction.

L’histoire de The Passage se déroule donc de nos jours alors que les scientifiques du projet Noah étudient un virus capable de sauver l’humanité d’une terrible épidémie. Dans une impasse suite aux résultats obtenus sur des adultes, les scientifiques se tournent vers la possibilité de tester leur drogue sur des enfants. C’est ainsi que nous rencontrons l’orpheline Amy Bellafonte (Saniyya Sidney) arrachée de son foyer par l’agent Brad Wolfgast (Mark-Paul Gosselaar). Ce dernier, rapidement soucieux du bien-être de la jeune fille, décide cependant de faire tout ce qui est en son pouvoir pour la sauver. 

Il y a quelque chose d’assez convenu dans la manière dont l’intrigue se déroule au cours de ces premiers épisodes. Entre la présentation des différents protagonistes et des points d’entrées dans l’univers de la série, The Passage ne perd pas de temps pour présenter ses cartes. Le problème est que cela est fait  maladroitement. En ce sens, l’exposition apparaît comme un fourre-tout où les informations n’ont de connexion que leur relative importance à l’intrigue. 

Ceci vient alors mettre à mal le développement des dynamiques et motivations des personnages. Par exemple, une majorité des scientifiques semble avoir des remords à l’idée d’utiliser un virus aussi dangereux sur des enfants (plutôt une seule, pour une raison encore obscure), mais au-delà des typiques échanges sans profondeur, rien dans leurs actes ne vient soutenir ce qu’ils ressentent. 

De même, la relation entre Amy et Brad est loin d’être crédible puisqu’elle est établit en une vingtaine de minutes seulement dans le premier épisode (après un enlèvement, de la violence et la terreur logique de la jeune fille). Il est légèrement ridicule que l’agent soit prêt à tout sacrifier parce qu’Amy lui rappelle sa fille perdue des années plus tôt. 

Cependant, il faut avouer que l’aspect vampirique de The Passage n’est pas sans potentiel. Les vampires présentés pour le moment, bien que dans une position de passivité, intriguent par leur histoire et par les capacités qu’ils commencent à démontrer. Il sera intéressant de voir ce que leurs interventions peut apporter à l’intrigue, d’autant plus avec le format linéaire de la série, contrairement à la trilogie qui s’attardaient sur d’autres éléments les concernant. 

Finalement, The Passage ne montre que peu d’ambitions et se déroule de manière effrénée, mais sans surprise chaque épisode. À la vitesse où l’intrigue avance, il est tout à fait possible qu’un retournement de situation vienne chambouler le statut quo, mais pour l’instant l’ensemble est tout juste passable et trop superficiel pour réellement intéresser.