Cathy Connor et Eamonn Docherty s’aiment depuis leur plus jeune âge. Alors que certains les considèrent frère et sœur, ils vivent leur amour en cachette, avant que la vie ne les sépare. Chacune de leurs retrouvailles attise à la fois la passion et la haine qui anime leur histoire d’amour.
Après The Take, Sky One poursuit ses adaptations des romans de Martina Cole avec The Runaway. La mini-série se veut plus ambitieuse avec un total de 6 épisodes pour relater l’histoire d’amour tragique de Cathy (Joanna Vanderham) et Eamonn (Jack O’Connell) qui prend place dans les années 60 et 70 à Londres.
Tout commence alors qu’ils sont gamins. La mère de Cathy est une prostituée qui rencontre le père de Eamonn, un alcoolique qui souhaite un avenir meilleur à son fils. Dès leur rencontre, les deux enfants s’aiment et vont donc grandir ensemble, considérés comme frère et sœur, et poursuivre leur romance en cachette. Cette situation non idyllique prendra un tournant dramatique quand les deux parents se séparent. À partir de là, Cathy et Eamon plongeront chacun à leur façon et à des moments différents dans les tourbillons de la violence et du danger qui anime les dessous de Londres.
Tour à tour glauque, violent et chargé sexuellement parlant, l’univers de The Runaway laisse peu de place au possible bonheur que pourrait connaître Cathy et Eamonn, qui ne peuvent pas véritablement vivre l’un sans l’autre. Chaque épisode qui passe semble les éloigner encore plus dans le but de faire ressortir un amour quasi imbrisable, même si cela revient à faire du mal à autrui et à soi-même.
Ainsi, si la série parvient à trouver des intensités différentes à mesure qu’elle progresse, il faut quand même passer outre une installation qui peine à convaincre. Le temps imparti apparait pourtant être exactement ce dont l’histoire avait besoin pour se développer, mais des mises en scènes forcées empêchent de complètement adhérer aux évènements qui touchent Eamonn. Le jeune homme possède au fond de lui une nature qui s’affirme sporadiquement extrêmement violente, mais chacun des moments où elle s’exprime parait avoir été simplement provoqué pour l’emmener dans une direction précise qui l’éloigne perpétuellement de Cathy. L’univers d’Eamon peine à véritablement se montrer solide, et finit par se reposer principalement sur les interprètes qui le peuplent et qui, il faut le reconnaître, se révèle tous particulièrement bon.
Ainsi, la route qu’empruntera Cathy s’imposera plus aisément, d’abord en plongeant temporairement dans le sordide, ensuite car c’est dans son monde, à Soho, que prendra réellement place le cœur du récit. Sa rencontre avec le travesti Desrae (Alan Cumming) viendra ajouter une couche de sensibilité bienvenue dans la série qui se montre majoritairement noire.
Malgré des moments véritablement intenses, la romance tragique de Cathy et Eamon, à l’image même du parcours de l’histoire, mettra trop de temps à intéresser. The Runaway n’est pas pour autant déplaisante à suivre, surtout dans sa seconde partie beaucoup plus accrocheuse, mais elle aura manqué trop régulièrement de force émotionnelle pour être convaincante d’un bout à l’autre.
Le générique
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