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Séries Affaire Skripal (The Salisbury Poisonings) : L’Angleterre aux prises avec un agent neurotoxique

Affaire Skripal (The Salisbury Poisonings) : L’Angleterre aux prises avec un agent neurotoxique

The Salisbury Poisonings Serie BBC - Affaire Skripal (The Salisbury Poisonings) : L'Angleterre aux prises avec un agent neurotoxique

Avant 2018, la petite ville de Salisbury — situé dans le Wiltshire en Angleterre — était principale connue pour sa cathédrale au style unique dans son pays. Après cela, elle est devenue tristement célèbre pour des évènements qui ont semé une vague de panique et d’incertitude.

C’est l’histoire que cette mini-série BBC en trois parties scénarisée par Adam Patterson et Declan Lawn au titre évocateur The Salisbury Poisonings, rebaptisé chez nous Affaire Skripal : l’espion empoisonné, se propose donc de nous raconter.

Tout commence quand Sergueï Skripal et sa fille Ioulia sont découverts mourants sur un banc public dans le centre-ville de Salisbury. DS Nick Bailey (Rafe Spall) se rend alors chez les victimes afin de déterminer s’il y a d’autres malades. Rapidement, Bailey est lui-même affecté. Tracy Daszkiewicz (Anne-Marie Duff) est appelée sur place pour prendre en charge cette crise sanitaire qui devient sans tarder une crise internationale.

Sergueï Skripal était en effet un agent double qui avait espionné le gouvernement russe pendant des années pour le compte du MI-6. Lui et sa fille ont été attaqués à l’aide d’un agent neurotoxique Novitchok et personne ne sait comment ils sont entrés en contact avec le produit. Quand des cas sans connexion font surface, personne ne peut déclarer de manière définitive si d’autres pourront être affectés ou non.

C’est ainsi une histoire vraie que l’on nous offre, une qui est relativement récente et qui est là pour rendre hommage à ceux qui se sont battus pour sauver des vies et aux victimes. Bien entendu, cela est fait dans la tradition BBC.

Nous avons alors une fiction qui veut être fidèle au maximum à la réalité et qui adopte donc une approche très factuelle et linéaire. Dans ce sens, Tracy Daszkiewicz devient notre fil conducteur et, de manière plus surprenante, l’ancre émotionnelle de la série.

Si le temps passé avec les familles des victimes — principalement celle de DS Nick Bailey — aide à montrer l’impact de l’empoisonnement à dimension humaine, le scénario reste à la surface en ne développant pas substantiellement Nick ou sa femme (jouée par Annabel Scholey).

À l’opposé, Tracy Daszkiewicz qui fait face à la plus grosse mission de sa carrière est rongée par les doutes, ne pensant pas être à la hauteur de la tâche alors qu’elle devient le visage de la crise pour les locaux. On la voit se dégrader sous le stress, devenir émotionnellement fragile tandis qu’elle lutte pour imposer ses décisions tout en remettant en question sa propre capacité à sauver des vies.

La performance d’Anne-Marie Duff est ce qui donne à l’Affaire Skripal une véritable âme, mais ce n’est pas suffisant pour éviter que l’ensemble ne finisse par sembler un peu trop long. Il y avait matière à développer plus, notamment au niveau de l’angle du contre-espionnage et de la réponse du gouvernement, mais le scénario reste focalisé sur Salisbury et ne recule jamais pour proposer une vision plus large de la crise.

Comme d’autres séries de ce genre, Affaire Skripal : l’espion empoisonné profite du fait que son histoire est basée sur la réalité pour intéresser, mais le résultat avait le potentiel pour être plus captivant et moins didactique et conventionnel.

Déjà publié en juin 2020, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion de la diffusion en France sur Arte de la série ce mercredi 9 juin. Elle est également disponible en ligne sur Arte.tv.