Eretria, Wil et Amberle arrivent à Safehold et doivent affronter une dernière épreuve avant de pouvoir sauver l’Ellcrys. À Arborlon, la souveraineté d’Ander est remise en question par un traitre inattendu tandis que Bandon perd peu à peu le contrôle face aux forces démoniaques.
Impossible d’être surpris par la déception ressentie après le visionnage de Safehold, censé mettre en route les éléments vers un final épique. Cela fait maintenant plusieurs semaines que The Shannara Chronicles s’enfonce doucement, mais sûrement dans la médiocrité et il aurait été étonnant – voire plaisant – que le show fasse une remontée qualitative à une semaine de sa fin de saison.
Il y a pourtant du bon dans ce qui est délivré, en particulier toute l’intrigue touchant à Wil, Amberle et Eretria. Le souci est que le positif découlant d’une intrigue qui aboutit enfin à quelque chose est parasité par des histoires secondaires sans grand intérêt. D’autant plus quand elles complexifient le récit plus que de raison pour développer une pseudo tension qui de toute façon ne prendra pas puisque le travail n’a jamais été correctement fait pour créer un semblant d’empathie pour les personnages concernés.
L’exemple le plus flagrant se trouve être la direction qu’emprunte Bandon (Marcus Vanco) et ce que cela est censé impliquer pour la suite. Si le combat entre les forces du bien et du mal, traité à titre individuel, est tout à fait intéressant dans une série de genre, ce qui ne fonctionne pas dans l’approche de The Shannara Chronicles est que Bandon n’a jamais eu l’espace pour s’affirmer. Il est dès lors difficile d’être intéressé par les tourments intérieurs qui l’agitent et, plus dramatiquement, de se soucier de ce qui pourrait bien lui arriver. Ainsi, son segment devient problématique tant il occupe une place prépondérante dans ce nouvel épisode.
Ce qui est d’autant plus vrai du côté d’Ander et la situation politique dans laquelle il se trouve. Le voir assumer pleinement ses responsabilités était clairement quelque chose de plausible surtout en temps de guerre et il est incompréhensible que Safehold ajoute une complication supplémentaire pour des raisons obscures. Un coup d’État ne fonctionne juste pas et n’est là que pour justifier une alliance qui pourrait être intéressante seulement si elle est utilisée à bon escient. Ce qui, malheureusement, semble être trop en demander quand on voit le lot de ratés du show.
Il ne faut alors retenir de cet épisode que la partie concernant Wil, Amberle et Eretria, qui délivre enfin le mystique escompté. Le fait est que si Safehold ne s’était concentré que sur cela il en serait ressorti un véritable tour de force scénaristique. Placer Eretria (Ivana Baquero) au centre de l’action de la sorte pour justifier sa présence valide tous les développements faits à son égard et parvient à créer la tension dramatique nécessaire pour les dernières minutes. Même Wil, dans sa passivité maladive, ressort grandi de son implication dans l’action et en particulier dans la place qu’il occupe par rapport à ses deux comparses de voyages.
Finalement, The Shannara Chronicles déçoit une fois de plus et ne promet pas de réussite pour sa fin de saison. Tout est encore possible – après tout l’espoir fait vivre –, mais les défauts accumulés risquent d’handicaper la course vers le dénouement de manière notable. Ce qui est dommage quand le show avait tout le potentiel pour instiller un vent de fraicheur dans un genre devenu poussiéreux sur les ondes télévisuelles.