Aller au contenu
Séries The Sinner : Quand le pourquoi compte plus que le qui

The Sinner : Quand le pourquoi compte plus que le qui

The Sinner Saison 1 - The Sinner : Quand le pourquoi compte plus que le qui

On ne manque jamais d’histoires de meurtres sur le petit écran — ou ailleurs. Il est difficile de proposer quelque chose de différent dans le genre, mais nous voyons de plus en plus de mini-séries/anthologies qui approchent le problème en changeant le format ou encore l’angle artistique et/ou narratif.

Dans le cas de The Sinner, le récit se repose donc sur un petit twist narratif. Ici, tout commence par le meurtre. Il ne fait aucun doute que Cora Tannetti (Jessica Biel) vient de tuer en public un homme à coups de couteau. Par contre, cette adaptation du roman de Petra Hammesfahr ne nous dit pas pourquoi. Cora ignore d’ailleurs ce qui l’a poussé à agir.

Composée de 8 épisodes, la série se propose donc de suivre le détective Harry Ambrose (Bill Pullman) alors qu’il tente de trouver une explication qui a un sens. Il cherche le pourquoi et, pour le découvrir, il nous entraine dans un jeu de pistes.

Naturellement, quand The Sinner se termine, nous avons eu toutes les réponses que l’on nous a promises, mais celles-ci n’étaient réellement que le point d’accroche.

Développée pour USA Network par Derek Simonds, cette histoire est plus celle de Cora que celle de son crime. On nous propose ainsi de découvrir, en parallèle de l’enquête, une série de flashbacks qui se composent progressivement, au fur et à mesure que Cora retrouve la mémoire.

Dans ce sens, une fois que l’on a passé l’introduction quelque peu conventionnelle, chaque épisode apporte son lot de pièces manquantes. Tel un puzzle, on commence par voir se constituer les bords avant que des morceaux prennent forme au cœur de l’histoire. Ainsi, tant que le dernier bout de vérité n’a pas été exposé, le tableau n’est pas complet.

C’est en suivant de près à ce principe que The Sinner tient en haleine. Quand on croit avoir tout compris, on nous pose de nouvelles questions. Néanmoins, cette façon d’entretenir le mystère ne fait pas tout. Derek Simonds s’efforce en fait de ne jamais perdre de vue qu’il nous raconte autant un drame psychologique qu’une intrigue policière.

Dans ce sens, on nous donne d’ailleurs peut-être un peu trop d’informations. Toute la partie sur la vie privée du détective Ambrose peine à justifier sa présence, surtout que la famille de Cora méritait plus de temps que ce qui lui en a été accordé.

Malgré cela, The Sinner est indéniablement un thriller psychologique efficace… et légèrement sordide. L’histoire que la série nous propose est sombre et sa violence, souvent sous-jacente, peut par moment surprendre. Ce n’est pourtant pas gratuit, car tout ce qui est raconté mène quelque part.

Il y a donc quelque chose de satisfaisant à aller au bout de ces huit épisodes et à ne pas rester avec des questions sans réponse. Cela dit, la plus grande réussite de la série n’est peut-être pas la façon avec laquelle le récit est mené, mais le fait que celui-ci expose combien le mal peut prendre plusieurs formes et ce n’est pas nécessairement celui que l’on croit le plus destructeur qui vient des recoins les plus sombres.

Au bout du compte, The Sinner a tenu toutes ses promesses. Elle a su captiver autant qu’elle a encouragé à la réflexion, tout en offrant un mystère policier solide.