Après avoir chuté avec Nicholas au milieu des zombies, Glenn trouve refuge sous la benne. Une fois qu’il peut enfin sortir de sa cachette, il retrouve un visage familier. À Alexandria, Rick doit apprendre à accepter de travailler avec les résidents de la communauté, alors qu’il confronte Morgan sur ses actions durant l’attaque des wolves.
Après trois épisodes, The Walking Dead révèle le sort de Glenn qui n’est pas une surprise : il est vivant. Toute son histoire ne risque pas de s’inscrire comme un grand moment d’anthologie de la série, mais plus comme une qui illustre le manque de finesse et d’ingéniosité des scénaristes lorsqu’il est question de jouer avec les attentes du téléspectateur. On ne pourra pas leur reprocher de ne pas avoir essayé de créer une certaine tension autour du sort du personnage.
L’approche aura ainsi été franchement discutable, rendant l’ensemble tragiquement prévisible et éliminant toute forme de suspense. On ne pouvait alors qu’attendre que la série officialise ce qui était évident très tôt. Il n’y a vraiment que le moment où Glenn est laissé pour mort qui mérite d’être retenu. Le reste aura pris trop de temps.
Cela n’enlève rien au plaisir de retrouver Glenn, qui est plus ou moins l’intérêt principal de Heads Up qui poursuit dans la lignée des deux précédents épisodes. Nous sommes au creux de la vague en terme narratif, l’équipe créative de The Walking Dead gardant l’action pour le final de mi-saison. La gestion du rythme est donc plus que discutable, même si cela offre une opportunité pour revenir sur des sujets laissés de côté (aussi à cause du fait que le temps ne passe pas vite).
Glenn n’est alors pas le seul personnage que l’on retrouve au sein de cet épisode. Enid fait également son retour, pour peu que quelqu’un s’interrogeât vraiment sur où elle pouvait bien se trouver. Cela n’est pas anodin, la dynamique qui est développée faisant écho à ce qui se passe à Alexandria avec Rick.
Heads Up aborde la reconstruction de la communauté. L’arrivée de Rick a bousculé l’ordre établi, autant pour son groupe que pour les résidents d’Alexandria. Dans un monde en ruines, où les morts s’entassent, les attaches sont plus fragiles, plus difficiles à construire, voire tout simplement craintes. C’est le cas pour Enid qui préfère s’éloigner que se créer un nouveau foyer. C’est le cas pour Rick qui doit apprendre à accepter que les habitants d’Alexandria font maintenant partie de son groupe. Il ne peut donc pas continuer à les voir comme des gens à part, cet épisode le forçant à se confronter à cette idée. Que ce soit Michonne, Tara ou les actions stupides de Spencer, chacun parle ou agit pour le pousser à contempler son erreur sur la question.
L’épisode permet aussi de repositionner Morgan dans la conjoncture. Contre toute attente, ce dernier apparait plus censé qu’on ne pouvait l’espérer, bien conscient des effets néfastes de ces actions, mais avec un besoin compréhensible de s’attacher aux valeurs qui lui ont sauvé la vie.
Quoi qu’il arrive, pour qu’une unité solide à Alexandria émerge, il faudra d’abord survivre à la prochaine attaque ou encore parvenir à mettre un terme à la stupidité ambiante. Spencer ne détient pas la palme, celle-ci revient à Ron Anderson, le fils de Jessie qui donne le jour à une sous-intrigue rappelant à quel point il n’y a rien de pire qu’avoir des adolescents dans le coin. On pourrait croire qu’un monde post-apocalyptique changerait un peu les choses, mais non. Il a fallu du temps à Carl pour gagner sa place et ne pas être insupportable, nous n’avions pas besoin d’un autre adolescent dans ce rôle.
Au final, Heads Up permet surtout de reconnecter avec Glenn et de mettre en place les éléments manquant pour le final de mi-saison. L’ensemble s’inscrit cependant plus dans la lignée des derniers épisodes que ceux du début de cette saison 6 de The Walking Dead et souffre d’un manque de rythme évident.