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The West Wing : Une élection et tout repart (saison 4)

The West Wing saison 4 - The West Wing : Une élection et tout repart (saison 4)

Pour sa quatrième et dernière saison sur The West Wing, Aaron Sorkin dit qu’il a laissé les soucis de la précédente derrière pour revenir aux sources – je paraphrase. En tout cas, il faut reconnaitre qu’il n’a pas tort, étant donné que, dès la reprise, la série délivre du solide et parvient à maintenir le niveau jusqu’au bout, sans souffrir des problèmes d’irrégularités qui pouvaient auparavant se montrer handicapants.

Cela aurait pourtant pu être compliqué avec le découpage imposé par les élections présidentielles qui prennent place durant la première mi-saison ou par le départ de Rob Lowe, mais toutes les transitions se feront avec fluidité – notamment en ce qui concerne le remplacement de Sam Seaborn. L’introduction de son remplaçant, Will Bailey (Joshua Malina), est progressive ; le passage de relais entre lui et Sam se fait sur plusieurs épisodes. En tout cas, on ne peut pas dire que ce premier gros changement au cœur de la distribution d’origine a été mal géré, surtout que, dans le fond, Will est aussi idéaliste que Sam, même s’il ne l’exprime pas de la même manière.

Quoi qu’il en soit, la saison débute avec la campagne de réélection. Le suspense quant au résultat ne sera pas réellement existant et on ne peut pas en être surpris. Par contre, il est dommage que, dans une certaine mesure, les scénaristes donnent l’impression que tout le processus n’est rien de plus qu’une formalité. L’absence de challenges ne passe pas inaperçue, mais une bonne compensation est offerte avec Sam, car celui-ci devient à son tour candidat et, pour lui, rien n’est gagné d’avance, bien au contraire.

La série creuse alors un peu plus le sujet des multiples échelons du pouvoir politique et des stratégies de différents partis. Le tout n’est pas dénué d’intérêt, même si la storyline de Sam aurait pu bénéficié d’une mise en avant plus importante. Cela dit, cela a l’avantage de donner à Will la place nécessaire pour montrer son potentiel.

Sam et Will ont donc eu le droit à des développements, et ils ne sont pas les seuls. L’une des grandes qualités de la saison aura été de trouver un équilibre assez bon entre les différentes histoires professionnelles et les personnelles. Toby est celui qui y gagne le plus, étant donné qu’il était jusque-là celui qui avait été le plus négligé. Par contre, ce fut plutôt calme du côté de Leo et C.J., cette dernière ayant déjà été bien servie durant la saison 3. Pour ce qui concerne Josh, les choses sont un peu compliquées. Sa relation avec Amy (Mary-Louise Parker) n’est pas toujours très claire et les scénaristes ont commencé à véritablement développer la possible romance avec Donna. L’assistante de Josh hérite par ailleurs de la plus mauvaise storyline secondaire de la saison quand elle se retrouve à fréquenter le Lt. Cmdr. Jack Reese (Christian Slater) qui est rapidement et indélicatement effacé de l’équation.

Du point de vue politique, nous avons perdu depuis un moment déjà l’approche fortement didactique des débuts au profit d’un traitement plus routinier de l’exercice du pouvoir dans l’aile ouest, car au second mandat présidentiel, il est logique que les obstacles se présentant apparaissent plus familiers. Cela rend certaines intrigues plus difficiles à appréhender occasionnellement, mais même si on ne comprend rien à la politique américaine, la série n’en devient pas pour autant opaque. La plus grosse difficulté de la saison à ce niveau semble en tout cas de crédibiliser la place de la Première Dame dans le paysage.

Au final, si 9/11 a poussé Sorkin dans ses retranchements durant la saison 3, il est parvenu à reprendre en main sa série pour cette quatrième saison qui s’impose comme étant la plus consistante de toute sa période à la tête du show. Les personnages s’épanouissent et le rythme est impeccablement entretenu d’un bout à l’autre.