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The West Wing : En attendant la campagne électorale (Saison 3)

The West Wing Saison 3 - The West Wing : En attendant la campagne électorale (Saison 3)

L’année 2001 fut difficile pour les américains et délicate pour les scénaristes. C’est quelque chose qu’il ne faut pas perdre de vue quand on revient vers les séries diffusées à cette époque, et surtout durant la saison 2001-02. C’est d’autant plus vrai pour The West Wing dont la partie politique plaçait le show dans une situation inconfortable, tout particulièrement parce qu’elle offrait avant tout une approche didactique de la thématique et non de la prise de positions fermes.

Quoi qu’il en soit, il est clair qu’Aaron Sorkin n’a pas toujours été à l’aise durant l’écriture de cette troisième saison et il l’a d’ailleurs avoué par la suite. Il faut dire que l’histoire reprenait alors que le président devait assumer les conséquences de la révélation publique de sa maladie. Cela occupa la première mi-saison de façon assez importante. En fait, avec un peu de recul, cela semble s’être étendu pour permettre d’orienter les personnages dans une unique direction devant nous éviter des sujets délicats qui auraient pu résonner trop directement avec la réalité.

C’est également durant cette période que les premières bases de la campagne de réélection sont posées. Cela dit, il est surtout question de préparer le terrain pour l’avenir et tout ceci ne décollera jamais réellement, bien au contraire.

La seconde moitié de la saison renoue par contre avec la dynamique plus traditionnelle du show. Les soucis du quotidien dans l’aile ouest reprennent une place importante, n’étant plus éclipsés par les attaques continuelles de l’opposition. Malgré ça, il y a une sorte de stagnation à tous les niveaux. Seul Josh aura le droit à un véritable développement grâce à sa relation professionnelle puis romantique avec Amy la féministe (Mary-Louise Parker).

Enfin, le dernier bloc d’épisode traite finalement frontalement de terrorisme, que ce soit sur le sol américain ou à l’étranger. L’idée à ce stade est clairement de montrer l’état d’incertitude qui s’était installé aux États-Unis et qui ne se dissipait pas. Le traitement est cependant un peu poussif au niveau de l’implication du président afin d’amplifier les dilemmes moraux auxquels il doit faire face dans cette nouvelle Amérique. Dans un sens, il y avait certainement quelque chose de thérapeutique pour Sorkin d’écrire l’histoire ainsi, de l’autre, cela parait presque arriver trop tôt.

Quoi qu’il en soit, cette troisième saison est indéniablement bancale. Conjoncture difficile ou non, il est clair que la série était au niveau où elle devait commencer à sortir de ses routines. Sorkin n’a cependant pas eu le choix et a indélicatement géré le virage. Cela donna des problèmes de rythmes et des longueurs, sans oublier quelques répétitions inutiles. Dans tout cela, on peut tout de même dire que le Président Bartlet a su imposer son pouvoir et son intelligence d’un bout à l’autre comme jamais, portant plus qu’auparavant encore la série sur ses épaules.