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The Wire – Saison 1 (second avis)

the wire saison 1 - The Wire – Saison 1 (second avis)
Il y a de ça quelque temps, Fabien livrait son bilan personnel de la première saison de The Wire/Sur Ecoute. Ce n’est pas dans nos habitudes de parler tous les deux des mêmes séries, en règle générale, une fois que l’un en a parlé, l’autre ne dit rien. On change un peu la donne, pour l’occasion, pour remplir les archives et pour répondre aux demandes du lectorat. On nous a dit qu’on était beaucoup dans l’actualité, et qu’il serait bien aussi de traiter de séries moins récentes. The Wire, saison 1 date de 2002, et si ce n’est pas ce qu’il y a de plus éloigné dans le temps, il me semble quand même que l’on peut dire que nous ne sommes pas dans la nouveauté. Ceci pour essayer, je dis bien essayer vu la difficulté de la tâche, d’enchainer sur mes reviews personnelles d’épisodes pour la saison 2, et commencer à répondre à une possible attente du lecteur.

Comme Fabien l’a dit, The Wire est parait-il, la meilleure série télévisuelle. Celle que personne ne regarde apparemment. En janvier 2008, elle revient pour son ultime saison, et c’est toujours près de l’échéance qu’on se réveille. Il n’est jamais trop tard. Avec 5 ans de retard, j’ai donc plongé dans ce monde, à l’époque où HBO fêtait encore ses heures de gloire.

La première sensation procurée par la série n’est pas la meilleure. À la fin du pilot, j’étais un peu perdue. Comme toutes séries HBO de l’époque, le casting était impeccable, la réalisation réaliste, le travail fait incroyable. Nous sommes à Baltimore, ville à dominance noire, et pas au mieux dans sa situation économique et politique. Un historique à mon avis compliqué, que les auteurs de la série doivent maitriser. Le spectateur se contente juste de comprendre ce qui se passe sous ses yeux. Il faut donc enchainer sur le second épisode pour que les choses s’éclaircissent. Nous allons avoir droit à une équipe de policier, à différents grades et venant de différentes sections, qui vont mener leur enquête pour débusquer celui à la tête du marché de la drogue dans un quartier de Baltimore. Et pour les aider, ils vont mettre en place des écoutes.

Au fil des épisodes, l’intrigue se construit. La police et son règlement, ses relations avec la justice, et ses juges plus ou moins corrompus, au milieu de politiciens du même acabit. Mais aussi, ses observations sur le monde de l’extérieur, celui qu’ils observent du haut des immeubles, le monde de la drogue. Et dans celui-ci aussi, un panel de personnages. Pendant une bonne moitié de saison, je n’arrive pas à mettre un nom sur plus de la moitié du casting. Certains que je reconnais évidemment très bien, d’autres dont j’ai beaucoup plus de difficultés, particulièrement dans les rues. Une multitude de personnages défilent, chacun représentant d’un fil de l’immense toile que la série dresse. Tous relié par le centre, la ville, Baltimore, et des ponts qui se construisent entre les mondes.

Nous assistons donc à la mise en place des écoutes, doucement, lentement. Puis, aux complications, à l’adaptation. Alors que nos policiers tentent de faire survivre assez longtemps leur enquête pour coincer Avon Barksdale, à la tête de l’organisation, et dont ils ne connaissent même pas le visage, ils doivent aussi décoder le système des dealers, mis en place pour ne pas se faire prendre, bien entendu ! Et quand les choses commencent à se gâter, ils changent de technique. Ici, la loi de la rue apprend à ses soldats à survivre, à se sacrifier pour les autres.
Le dernier quart de la saison permet de vraiment tout maitriser, des personnages aux tenants et aboutissants. Peut-être cela parait-il long, il faut juste le recul nécessaire pour réaliser ce qui a eu lieu sous nos yeux. La saison forme une simple et unique entité dont aucun épisode n’est détachable du lot, ni plus mauvais ou moins bon que le précédent. La qualité, du jeu d’acteurs au scénario, est la même sur toute la longueur. Quelques petites histoires sont insérées, par exemple avec Bubbles ou alors des scènes de la vie privée des personnages, mais le tout ne prend pas plus de place ou ne parait pas réellement de trop.

The Wire est au départ une série difficile à cerner et à appréhender. Il faut en avoir envie, et un certain nombre d’heures de visionnage de séries à son actif. Comme les séries HBO en règle générales, la série vise un public adulte et je dirais presque averti, non par le langage ou la violence – peu présente finalement dans la série – mais à cause de son réalisme et de son authenticité. Rien n’est tout noir, tout blanc, ou gris. The Wire plonge le spectateur dans notre monde, et il est pourtant assez rare que la télévision le fasse, et encore plus avec tant de talent.

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