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The Old Shows - Saisons précédentes The X-Files The X- Files – Pilot / Nous ne sommes pas seuls (1.00)

The X- Files – Pilot / Nous ne sommes pas seuls (1.00)

the x files 101 - The X- Files – Pilot / Nous ne sommes pas seuls (1.00)

Agent au FBI depuis 2 ans, Dana Scully est envoyée au département des X-Files pour assister l’agent Mulder dans ses enquêtes peu orthodoxes, mais également pour évaluer la viabilité de son travail. Avec son bagage scientifique, la jeune femme va rapidement être déconcertée par l’approche et les théories de son nouveau collègue. Ensemble, ils partent pour l’Oregon pour enquêter sur les morts étranges d’adolescents.

Diffusion originale : 10 septembre 1993 / Fox

Avant de commencer, un petit historique. Je ne l’ai jamais caché, j’ai été un X-Phile et pas un petit. Ma passion pour The X-Files s’est estompée à un certain point qu’il m’est difficile de déterminer avec précision, car la fin du show n’avait, à mes yeux, plus le même intérêt. Malgré ça, j’ai toujours beaucoup d’affection — et plus — pour cette série, certainement celle qui a fait de moi le sériephile que je suis aujourd’hui.

Tout commença donc un dimanche en fin d’après-midi, 19h, sur M6 (12 juin 94, d’après allociné). Pas franchement traumatisé par l’arrêt de la diffusion de… Robocop, si je me souviens bien (quelqu’un pourra peut-être confirmer), je me suis mis devant la nouvelle série sortie de nulle part : Aux Frontières du Réel. À la fin du pilote : « ouais, c’est pas mal ». La suite fut plus difficile à enchainer, car la chaine diffusa les épisodes les plus durs en seconde partie de soirée, le vendredi, voire le mardi à une époque. Tout ceci est loin, désormais.

Depuis, j’ai eu l’occasion de revoir tout ça, dans l’ordre et en VHS. J’ai fait l’acquisition des DVDs lorsqu’ils sont sortis en zone 1 en 2000. C’est avec ceux-là même que je commence cette rétrospective. Image 4/3, son VO 2.0. Autant le dire, ça a un peu vieilli — surtout le packaging qui tient avec un bout de scotch.

Mais passons outre cela, car je m’y attendais. Cela fait quelques années que je n’ai pas regardé, il ne pouvait pas en être autrement, ça a été fait il y a 15 ans.

Et ça se sent. L’introduction de Scully est certes mythique, mais aujourd’hui, elle sonne un peu trop forcée. Le premier entretien avec ses supérieurs – et première apparition de l’homme à la cigarette – nous introduit son background et celui de Mulder. Pas que le dialogue ne semble pas à sa place, mais il y a presque trop d’informations. Cela se répète immédiatement dans le premier face-à-face avec son nouveau coéquipier.

Mulder : So, who did you tick off to get stuck with this detail, Scully?

On enchaine sur un petit développement du travail de Scully, histoire de poser de manière définitive la scientifique qui est en elle. David Duchovny sonne d’ailleurs légèrement faux par moment, affublé d’une attitude et de dialogues qui sont là pour le marginaliser : Do you believe in the existence of extraterrestrials? (Mulder).

Départ pour l’Oregon. Arrivé dans un décor qui sent bon le Twin Peaks, nos deux agents vont être victimes d’interférences électromagnétiques (je dirais) et Mulder sort de la voiture pour marquer le sol d’une croix. Fait étonnant, je n’ai pas souvenir qu’il le refasse par la suite. En tout cas, l’accent est mis sur les phénomènes étranges et le mystère s’épaissit, en particulier autour de Mulder, Scully semblant dès le commencement refuser de trop tenir rigueur des excentricités de son collaborateur. Certes, elle les note, mais cela parait plus être de l’exaspération qu’autre chose.

Ce Pilot va d’ailleurs poser beaucoup d’éléments sur leur relation qui resteront inchangés pendant longtemps. La répartition du travail, les confrontations de théories, il y a déjà un rythme entre les deux personnages et cela est renforcé par l’aspect platonique de leur relation qui est bien mise en avant un peu plus loin dans l’épisode, quand Scully croira avoir les mêmes marques que les victimes.

Mais avant d’en arriver là : première autopsie d’un corps étrange et premier implant. Malgré le fait que la mythologie de la série n’est, à ce niveau, pas du tout définie, voire à peine pensée, on trouve des éléments qui se révèleront importants – l’histoire de l’enlèvement de la sœur de Mulder, notamment, avec pas mal de détails qui seront évoqués plus tard.

Bref, nos agents mènent l’enquête et se retrouveront face à pas mal d’obstacles, dont deux patients d’un hôpital. Là où l’investigation puise sa force, c’est dans le rythme de la seconde partie. La manière dont Mulder décide qui est suspect est totalement parachutée de nulle part, mais il a de la conviction et Scully veut le croire. Par contre, tout va s’enchainer de façon trop expéditive après l’incendie du motel qui provoque la perte des preuves collectées. Un épisode plus long aurait certainement permis d’éviter l’emprunt de raccourcis trop voyants.

Nous revenons à Washington avec beaucoup de doutes et peu d’explications. Rien n’est vraiment précisé, les dires de Billy apparaissent trop dans le délire de Mulder pour que quelqu’un y adhère, car, forcément, quand la « lumière » est réapparue dans la forêt, Scully n’était pas là. Cela ne l’empêchera pas de plaider en la faveur de son collègue et de sauver ainsi le département des affaires non-classées d’une mort imminente.

La série est lancée. On a tout ce qu’il nous faut pour enchainer, ce qui prouve que ce Pilot a fait ce qu’il devait faire. Par contre, il est indéniable qu’il est loin d’être parfait. Introduction trop didactique ; enquête qui sert de contexte à l’établissement de la relation entre les agents, mais qui n’arrivera jamais à s’installer au premier plan ; conclusion rapide et presque abstraite. Enfin, c’est ce qui peut en être dit aujourd’hui. Il y a 15 ans, il est clair que c’était une approche innovante pour de la sci-fi, mais pas seulement. En tout cas, la force de l’épisode est déjà le duo Mulder/Scully, que ce soit en 1993 ou en 2009.