Le voyage dans le temps est à la mode sur le petit écran cette saison. Création d’Eric Kripke (Supernatural) et Shawn Ryan (the Shield), Timeless ouvre d’ailleurs le bal et se propose de le faire en revisitant le crash du zeppelin Hindenburg.
Tout commence cependant de nos jours quand Carcia Flynn (Goran Visnjic) vole une machine lui permettant de revenir dans le passé. En 10 minutes, ce pilote rassemble son équipe – composée de l’historienne Lucy Preston (Abigail Spencer), du soldat Wyatt Logan (Matt Lanter) et de l’ingénieur Rufus Carlin (Malcolm Barrett) – et l’envoie en 1937.
On ne perd pas une minute dans ce pseudo Timecop qui se proposera donc chaque semaine d’explorer un moment important de l’Histoire Américaine et de le réécrire. Cette dernière partie parait être inévitable avec ce trio de héros qui improvise maladroitement son chemin vers Garcia et son équipe afin de l’empêcher de trop modifier le futur.
Comme toutes séries de ce genre, Timeless commence en tout cas par nous introduire ses règles. Le voyage dans le temps étant un concept de science-fiction aux variantes multiples, Kripke et Ryan piochent ici et là comme cela les arrange pour tenter de créer une formule. Celle-ci se veut visiblement malléable, mais également rigide, ce qui rend ce premier épisode à la fois terriblement prévisible et un minimum intriguant malgré tout.
Il est en tout cas assez évident que les scénaristes ont des plans pour la mythologie du show. Cette dernière est assez maladroitement établie, mais elle a le mérite de suggérer la complexité qui manque clairement à tout le reste dans ce pilote. Avec des personnages définis à coups de clichés afin qu’il y ait assez d’espace pour l’action et le suspense, Timeless apparait en effet n’avoir en son cœur qu’une maigre excuse pour justifier une aventure pleine de rebondissements.
Cela dit, puisqu’il ne sera pas question de faire exploser l’Hindenburg toutes les semaines, on peut espérer que la série sera bientôt pleinement dédiée à ses protagonistes. Pour l’instant, on ne veut pas nous laisser une minute pour reprendre notre souffle et tout s’enchaine trop vite.
Malgré cela, il est clair que Timeless compte développer un réel alibi intellectuel pour justifier son existence. En se proposant dans chaque épisode de revisiter une partie de l’histoire Américaine, les scénaristes ajoutent une valeur éducative à leur divertissement. Celle-ci est certes maigre, mais elle n’est pas dénuée d’intérêt.
Par exemple, cette première aventure s’appuie fortement sur les véritables causes de l’explosion du dirigeable allemand pour bâtir son retournement de situation centrale. Cela est fait de manière presque trop didactique, mais puisque les faits exposés ont été établis il y a à peine plus de trois ans, on ressort du visionnage en ayant appris quelque chose – pour peu que l’on soit passé à côté de la révélation quand elle a été dévoilée à l’époque. Le prochain épisode revisitera l’assassinat de Lincoln et le suivant nous ramènera apparemment à la naissance du Rat Pack, il y en aura donc pour tous les gouts.
Ce n’est bien évidemment pas suffisant pour excuser toutes les maladresses et autres approximations que ce pilote de Timeless nous sert pour expliquer son approche du voyage dans le temps. D’ailleurs, cela n’élève qu’un tout petit peu l’ensemble qui est définitivement tourné vers le divertissement pur et simple — et a du travail à faire dans ce registre.
Dans ce sens, Timeless a du chemin à faire pour devenir autre chose qu’une anecdote dans l’Histoire des séries. En attendant, elle a le mérite d’avoir un casting sympathique et de se laisser regarder sans déplaisir. Il lui faudrait simplement un peu plus d’ambition et de la rigueur dans l’écriture pour réussir à aller quelque part.