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Top Boy : au milieu de la drogue et des gangs dans un quartier londonien (saison 1)

top boy - Top Boy : au milieu de la drogue et des gangs dans un quartier londonien (saison 1)

Ra’Nell se retrouve seul quand sa mère est hospitalisée suite à une dépression. Dushane et Sully se font voler leur stock de drogues et doivent remettre la main dessus avant de devoir payer eux-mêmes leur fournisseur.

Série britannique en 4 parties de la chaine Channel 4, Top Boy se propose de nous plonger dans la culture des gangs et de la drogue dans un quartier de l’est de Londres. Pour ce faire, nous allons suivre plusieurs personnages évoluant dans des sphères assez proches qui entrent régulièrement en contact.

Il y a d’abord le jeune Ra’Nell qui se retrouve à vivre seul quand sa mère est hospitalisée après avoir sombré dans une dépression. Il traine souvent avec son ami Gem, évitant au maximum les problèmes. Il acceptera d’aider Heather, une voisine qui est enceinte et qui a transformé son appartement pour en faire une ferme à cannabis pour récolter assez d’argent afin de déménager.

À côté, il y a Dushane et Sully. Ils vendent de la drogue dans le quartier et se font voler leur stock. Ils doivent alors payer de leur poche leur fournisseur et profitent de l’occasion pour passer un marché dans le but de monter un échelon et prendre en charge plus de distribution. Rapidement, Kamale, leur concurrent, s’attaque à eux.

L’histoire s’étendra sur quelques semaines durant lesquelles Ra’Nell se retrouvera tenté par l’univers des gangs qui se pose comme une famille de substitution au moment où la sienne apparait de plus en plus incertaine. En parallèle, Dushane et Sully s’engouffreront progressivement dans la violence de leur milieu. Malgré cela, Top Boy se révèlera moins noire qu’elle ne le parait sur papier. Certes, arrivé à un certain niveau, un climat tendu poussera les personnages vers des zones plus sombres qu’ils ne le voudraient, mais à aucun moment cela ne tombera dans l’excès. Il n’est pas ici question de choquer, mais de montrer où l’univers des gangs peut entrainer.

Par ailleurs, le rythme n’est pas très soutenu, ce qui finit par instaurer une sorte de routine et de nonchalance qui appuiera les thématiques en leur offrant une forme de banalisation dans le monde où elles trouvent leurs racines. Malheureusement, cela aura également tendance à empêcher l’ensemble de prendre de l’ampleur. Bien entendu, à un certain point, la pression montera toute seule en suivant la dégénération progressive de situations qui ne pouvaient que mal se terminer. C’est à ce moment-là que Top Boy aurait pu gagner en intensité. À la place, elle conservera un certain sens de la sécurité qui fait bien comprendre qu’il est moins question de chroniquer les dangers qui accompagnent les gangs que de suivre les parcours respectifs de Dushane et Ra’Nell. Tous les deux auront des choix à faire qui détermineront leur futur et ce qu’ils sont prêts à faire pour atteindre les buts qu’ils se sont fixés.

Dushane désire s’assurer une vie longue et prospère en vendant de la drogue, alors que Ra’Nell tente d’éviter cette vie qui ne cesse de l’appeler. Ceux qui les entourent suivront des routes similaires, mais qui paraissent pourtant secondaires.

Au final, Top Boy est intéressante, car elle ne tombe pas dans les clichés et il n’y a pas vraiment de jugements portés. Cette honnêteté que l’on trouve dans ces portraits est l’attrait principal de cette première saison qui ne convainc pas autant dans la forme. Rarement captivante, elle met trop de temps à prendre de la consistance pour réussir à réellement accrocher. De plus, les enjeux ne gagnent pas véritablement d’ampleur, n’aidant pas le danger à se faire sentir. On retiendra alors le travail des acteurs et la réalisation léchée qui donnent du cachet à l’ensemble, sans pour autant compenser ses faiblesses.