Sookie Stackhouse est serveuse au bar Merlotte, en Lousiane. Elle a été élevée avec son frère Jason, par leur grand-mère. Elle possède aussi la particularité d’entendre les pensées d’autrui. Mais ce qui l’intéresse surtout, ce sont les vampires. Dans un monde où ces derniers sont aujourd’hui reconnus par le gouvernement et ont la possibilité de se balader librement (à condition de ne pas mordre !), Sookie attendait la visite de l’un d’eux à son travail. C’est alors que finit par faire irruption Bill Compton. Quand elle va lui sauver la vie, les ennuis vont commencer. Surtout quand une femme se fait tuer…
True Blood est la nouvelle série HBO d’Alan Ball, adaptée des romans de Charlaine Harris. Autant dire que pour certains spectateurs, la déception risque d’être au rendez-vous, le créateur prend un virage pour se plonger dans une ambiance différente de celle de la série Six Feet Under.
Pour les lecteurs de la série La Communauté du Sud, des pour et des contres, mais surtout une mise en place du monde dans lequel évolue Sookie Stackhouse, à commencer par une partie des protagonistes. La première saison se concentrera sur le premier roman, appelé chez nous ‘Quand le danger rôde’, et empiètera un peu sur le second livre.
Ce premier épisode ne relatant qu’environ les 50 premières pages de l’ouvrage, Bill Compton est plutôt absent de notre écran, mais cela permet assez bien d’attiser la curiosité sur le monde des vampires. C’est donc principalement sur Sookie que la caméra sera braquée. Alan Ball, qui signe la réalisation et le scénario de l’épisode, prend l’intéressant parti pris de ne pas opter pour la voix-off, si populaire à la télévision de nos jours, quand on songe au fait que les romans sont écrits à la première personne. Cela a un effet négatif : la découverte du don de l’héroïne, sa capacité à entendre les pensées des autres, n’est pas faite avec la plus grande délicatesse. Cela a aussi le désavantage de ne pas nous plonger directement dans l’intimité de Sookie, dont les observations et les explications dans les romans sont toujours source de savoir ou de drôlerie pour le lecteur. Pas de cela ici, juste de l’observation pour le spectateur.
Autour de Sookie, on retrouve sa grand-mère, qui lit Charlaine Harris, et surtout son frère, Jason, beau gosse de service et dont les ébats sexuels vont lui causer des ennuis. Si on peut avoir quelques difficultés à se faire à Anna Paquin, ne collant pas totalement à l’image que l’on peut avoir de Sookie, Jason est très semblable au personnage du livre. Nous assistons avec le frère à un certain nombre de scènes de sexes, et ce ne seront pas les dernières que nous aurons. Ici, elles permettent de vite expliciter ce qui va arriver à Jason.
En dehors de la famille, on croise Sam Merlotte, le patron de Sookie, et on s’axe sur le fait qu’il aime bien sa serveuse, plus qu’il ne le devrait. Sa présentation manque légèrement de profondeur, surtout pour un personnage qui aura de l’importance. Nous rencontrons aussi les collègues de travail : d’abord Tara, qui arrive (et qui n’occupe pas ce rôle dans le roman), ainsi que Lafayette le cuistot. Les deux personnages occupent une place différente ce qu’on aurait pu s’imaginer, montrant qu’Alan Ball va donc s’arrêter sur d’autres protagonistes et se permettent de les développer différemment. Nous avons aussi Andy Bellefleur, dont le simple fait qu’il soit interprété par Chris Bauer est suffisant pour que le non-lecteur se doute qu’il n’est pas venu faire qu’une scène. Quelques abonnés absents, mais vu la durée de l’épisode, c’est assez logique. Sookie n’étant que très peu en contact avec Bill, pas d’autres vampires à l’horizon pour l’instant. Quoiqu’il en soit, tout est fait pour que le spectateur comprenne vite dans quel milieu il se trouve, et les personnages auxquels il a à faire.
Le résultat est sympathique, le visionnage agréable, et la fin offre le suspens nécessaire pour convaincre de rester ceux qui n’ont pas totalement accroché. Le potentiel est présent, et il y a assez d’originalité et d’âme pour donner le jour à une bonne série, et même plus. Ce n’est assurément pas le meilleur pilote qu’on peut voir, mais les qualités qu’il possède sont indéniables et il y a bien la volonté d’offrir un show intelligent et de divertissement.
Le mythe du vampire vu par Charlaine Harris, avec la touche d’Alan Ball, tout ceci sent assez bon, et part du bon pied. Cela commence le 7 septembre sur la chaine HBO.