Après avoir testé ses propres limites, Bill veut se lancer dans la synthétisation d’un sang particulier qui pourrait sauver les vampires. Sam se lance à la recherche d’Emma et obtient l’aide inattendue de Nicole et ses associés. Steve Newlin retrouve quelqu’un de son passé, alors qu’Eric et Pam doivent abandonner Fangtasia.
On ne peut pas dire que cette saison 6 de True Blood commence sur les chapeaux de roues. Au contraire, malgré le fait qu’elle ne possède que 10 épisodes, ce début souffre d’un certain problème de rythme et You’re No Good en ressort plus ennuyeux qu’accrocheur.
À ce stade, les scénaristes donnent en tout cas l’impression de construire leurs intrigues indépendamment les unes des autres, mais divers éléments sont là pour laisser entrevoir que tout est plus ou moins destiné à se rejoindre.
Eric, Pam et Tara s’opposent donc au gouverneur avec Willa, la fille de ce dernier, en appât. La jeune femme n’est pas anti-vampire, et prête à fournir des renseignements, mais elle se révèle trop unidimensionnelle pour que l’on puisse s’intéresser à elle. Pour le trio de vampires, il s’agit de passer d’un lieu à un autre sans qu’il ressorte pour le moment du concret. Enfin, on retrouve Steve Newlin ainsi que son ex, Sarah Newlin, qui sont utilisés pour étoffer les activités du gouverneur au cours d’une scène qui trouvera sa raison d’être par la suite, avec les retombées dans les prochains épisodes.
De son côté, Bill cherche des solutions, voulant sauver les vampires suite à sa vision du futur. S’il n’est pas toujours aisé de savoir comment interpréter les actions du personnage depuis qu’il a bu le sang de Lillith, sa détermination aide à donner de la consistance à son histoire, tandis que Jessica y apporte une dimension plus sentimentale. Le duo a le mérite d’avoir des objectifs bien définis, que ce soit sur le court ou le long terme.
Sam doit récupérer Emma, et malheureusement pour lui, cela signifie être relié aux loups-garoux ainsi qu’à la Vampire Unity Society. Peut-être est-ce la proximité d’Alcide et de son pack, mais Nicole pourrait offrir quelque chose par la suite (bien qu’il ne faille pas trop s’emballer) maintenant qu’elle a été physiquement confrontée à la violence du monde qu’elle veut exposer au grand jour. Quoi qu’il arrive, la saison s’annonce encore mauvaise pour Alcide.
Pour Sookie et ses proches, les enjeux sont entièrement focalisés sur Warlow, et en restant avant tout dans la demeure de Sookie, la répétition s’impose assez vite. D’ailleurs, le pauvre Jason passe tout l’épisode avec un mal de crâne ou à finir étaler sur le sol ; bien entendu, il s’agit de soulever des questions vu qu’on ne sait pas trop ce qui le met vraiment dans cet état, mais y avait-il nécessité à insister aussi lourdement dessus ? L’intégration de Ben, le fairy hybrid sauvé récemment par Sookie, est aussi particulièrement mal agencée et poussée dans le décor. S’il s’agissait de rendre suspicieux, au vu du concours de circonstances que tout cela implique, c’est réussi, mais encore une fois, un peu de subtilité n’aurait certainement pas fait de mal.
Sur ce point-là, True Blood s’en sort étrangement bien avec Andy Bellefleur, ses filles et Holly. Légèrement déconnecté de ce qui se passe à un certain niveau, le shérif veut reconstruire sa relation avec la serveuse et il le fait avec tact. Ses progénitures, qui continuent de grandir, sont là pour apporter quelques notes d’humour en fond, si on peut dire. Elles n’ont pas de noms, juste des numéros et elles sont avant tout en arrière-plan, ce qui fait que chercher à les différencier apparait comme une pure perte de temps. À l’évidence, elles ne sont pas destinées à rester dans le coin – en tout cas, pas toutes.
You’re No Good est donc un épisode peu enthousiasmant, qui souffre de gros problèmes de rythme et d’intrigues qui ne décollent pas vraiment. Ainsi, ce début de saison 6 de True Blood peine à intéresser, car ce qui fonctionne se retrouve noyé dans tout le reste.