En dehors de ses heures de travail, Cohle poursuit son investigation, remontant la piste de plusieurs disparitions inexpliquées. Quand cela revient aux oreilles de ses supérieurs, il reçoit l’ordre d’arrêter. Hart replonge dans ses vieux démons.
Depuis le premier épisode, un certain nombre de points clés de l’intrigue ont été présentés. L’un de ceux qui restaient jusque-là un mystère était bien entendu ce qui s’était passé en 2002, le fameux moment où Rust et Marty sont violemment entrés en conflit.
Ce n’est cependant pas la seule chose précédemment évoquée ou pleinement introduite qui fait ici son retour. Haunted Houses a clairement comme finalité de servir à rassembler tous les éléments que Cohle commence à collecter pour leur donner une véritable consistance. Aussi abstraites que ses théories peuvent apparaitre à ses collègues, elles se mettent à réellement prendre une forme tangible devant nos yeux.
C’est d’ailleurs à ce stade que le brio de l’écriture du show ressort. À côté des dialogues étrangement obsédants, mais parfois un peu trop nébuleux, du détective ou de l’excellence de la réalisation, True Detective affirme constamment sa plus grande force créative au niveau de sa structure narrative. Ainsi, malgré que cet épisode soit possiblement le moins linéaire depuis le début, tout ce qui s’y passe s’inscrit dans une logique qui entretient la fluidité du récit. Nous sommes emmenés là où on devait clairement arriver pour mieux appréhender ce qui se produisait, et ce, sans avoir l’impression que le moindre détail distillé sur le chemin soit futile. Chaque mot et acte compte, trouvant son importance et un poids qui rend l’ensemble toujours aussi captivant.
Quoi qu’il en soit, c’est cette fameuse altercation en 2002 qui s’impose comme étant le centre gravitationnel de cet épisode. Même si on voit les évènements qui nous y mènent prendre forme progressivement, l’implication de Maggie est probablement l’élément le plus intéressant. Certes, la chute est principalement le résultat d’une conjoncture tendue, mais la désormais ex-femme de Marty est celle qui provoquera l’étincelle qui bouleversera tant de vies. Cela se fait d’ailleurs avec un détachement de certains protagonistes qui parait être volontairement là pour valider le fatalisme exprimé par Rust. Comme si tout ce qui s’est passé était de toute façon inévitable et ne méritait pas d’être noté.
D’une certaine manière, ce n’est pas faux. L’important se trouve avant tout dans ce qui a suivi et c’est ce que les 2 derniers épisodes doivent à présent nous révéler.
En attendant donc, Haunted Houses s’est affairé à couvrir la fin de la carrière de Rust dans les forces de police et celle du mariage de Martin en conjuguant les deux de façon à délivrer le niveau de drama qui est devenu la norme dans la série. Le tout en donnant de façon inattendue à Maggie le rôle clé qui permet d’entretenir la cohérence des évènements, même quand cela pourrait sembler plus poussif.
Le seul point faible à ce stade se trouve être les détectives Papania et Gilbough qui en savent finalement beaucoup moins qu’on aurait pu le penser au départ et qui, après 6 épisodes, n’ont fait que s’effacer derrière leur rôle. Ils n’étaient vraiment là jusqu’à présent que pour permettre à Martin, Rust et maintenant Maggie d’offrir leurs commentaires et jouer sur les apparences. Ils ne sont que des intermédiaires, un outil scénariste utilisé de façon mécanique. Cela dit, ils peuvent encore trouver l’opportunité de prendre corps d’ici la conclusion.
Celle-ci se fait donc de plus en plus désirer, surtout que Haunted Houses nous a véritablement emmenés à un niveau où les attentes deviennent plus importantes que jamais. Cette première saison de True Detective n’entretient pas le même niveau d’intensité d’un bout à l’autre, mais jamais elle ne cesse d’intriguer.