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Séries Umbrella Academy Saison 2 : Même famille, Nouvelle Apocalypse

Umbrella Academy Saison 2 : Même famille, Nouvelle Apocalypse

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umbrella academy saison 2 - Umbrella Academy Saison 2 : Même famille, Nouvelle Apocalypse

La famille super-héroique de Netflix a fait son retour sur la plateforme pour une saison 2 d’Umbrella Academy pour stopper une Apocalypse… encore. Ce ne fut pas un franc succès la première fois, ce qui avait conduit Five (Aidan Gallagher) a tenté l’impossible à la dernière minute pour éviter la mort : envoyer tout le monde dans le passé.

C’est ainsi que l’on reconnecte avec les membres de la famille Hargreeves dans les années 60. Plus spécifiquement, le saut temporel a disséminé la fratrie dans le temps et aux quatre coins de Dallas, au Texas, sur une période de trois ans commençant en 1960. Certains, coincés dans le passé depuis des années, ont refait leur vie, convaincus d’être les seuls à avoir survécu. Five est le dernier à atterrir, et ce, au beau milieu d’une catastrophe nucléaire qui est une conséquence du bouleversement du continuum temporel provoquée par le groupe. Il doit dès lors réunir les membres de sa famille pour identifier l’origine de la catastrophe, y mettre fin et revenir à l’époque actuelle afin d’empêcher cette autre apocalypse, le tout en étant pourchassé par un trio d’impitoyables assassins suédois.

Inspirée par la série de comic book, la première saison d’Umbrella Academy nous présentait une famille disparate et désunie menant naturellement à un fiasco. Vanya (Ellen Page) était alors la sœur dite normale et, en conséquence, ostracisée par les autres membres de la fratrie dotée de super-pouvoirs. Bien évidemment, l’histoire nous révèlera toute la puissance de Vanya, exposant ainsi que derrière les apparences peuvent se cacher de nombreux talents. L’équipe créative continue de surfer sur ses thématiques principales, centrée autour de la famille et de la notion de pouvoir. Elle place cette fois-ci les membres Hargreeves dans un contexte socio-historique les mettant en marge du système.

Les scénaristes peuvent dès lors se frotter aux problèmes du racisme spécifiquement avec Allison (Emmy Raver-Lampman), de l’homosexualité avec Klaus (Robert Sheehan) ou Vanya, de la maladie mentale avec Diego (David Castañeda) ou… allez savoir quoi avec ce brave Luther (Tom Hopper). La saison peut ainsi dépeindre une Amérique plus complexe, même si l’équipe créative ne réussit pas à jongler avec toutes les balles en même temps en continu. L’obsession sur l’assassinat de JFK est aussi omniprésente, mais ce n’est au final pas aussi probant qu’escompté là où la paranoïa de ce temps envers les communistes se révèle être plus habilement intégré.

Quoi qu’il arrive, après les échecs lors de la première saison, cette seconde saison d’Umbrella Academy se tourne vers une reconstruction bienvenue de quasiment tous les membres de la famille qui ne peut ressortir indemne de ce voyage temporel. Five reste la colonne vertébrale de la série, les yeux rivés vers l’Apocalypse et se débattant avec ses frères et sœurs pour les pousser à l’épauler dans cette mission. Autour d’eux gravitent des figures familiales et de nouveaux visages pour enrichir l’histoire. La Commission est toujours présente, avec The Handler (Kate Walsh) qui refait son retour et un trio de frères suédois qui poursuit la famille. On fait également la connaissance de Sissy (Marin Ireland), une mère de famille vivant sur une ferme qui a accueilli Vanya dans son foyer, ou encore de Raymond (Yusuf Gatewood), le mari d’Allison, et Lila (Ritu Arya), imprévisible compagnon de route de Diego. Chacun vient offrir de nouvelles perspectives sur les multiples formes d’abus psychologiques qui existe. Dans cet esprit, les membres Hargreeves en sont toujours à panser de vieilles blessures infligées par Reginald Hargreeves (Colm Feore) qui, bien que mort dans le pilote de la série, a l’occasion de se dévoiler un peu plus au sein de cette seconde saison.

Une meilleure gestion de sa palette de personnages et un contexte historique riche permettent à cette saison 2 d’Umbrella Academy de démarrer sur les chapeaux de roues. Les enfants Hargreeves s’épaulent à leur manière, là où ils préféraient ne pas se fréquenter au cours de la première saison et c’est naturellement le plus gros changement et la plus grande force de cette nouvelle salve d’épisodes. La saison peut dès lors multiplier les associations entre les différents membres de la famille Hargreeves pour apporter action, humour ou émotion, selon ce que les circonstances requièrent.

La saison 2 offre certainement un matériel plus intéressant à Diego et son complexe du héros, là où Luther en est réduit à être l’homme fort et stupide. L’un comme l’autre gagne en général à être proche de Five qui est celui qui cerne le mieux les problèmes de ses proches. Vanya a le droit à un nouveau départ grâce à une amnésie bien pratique qui permet aux scénaristes de réécrire sa personnalité. Klaus reste cette âme fragile qui fuit au lieu de se confronter aux problèmes, et Ben (Justin H. Min) celui qui doit assister à toutes ses mauvaises décisions, mais qui parvient, malgré son statut de fantôme, à gagner en consistance.

L’équipe créative d’Umbrella Academy reprend sans aucun doute le schéma de la première saison. De ce fait, tout n’est pas probant à l’image des Suédois qui ressemble plus à un gimmick ne pouvant remplacer Hazel et Cha-Cha. Il est aussi difficile d’ignorer que, sans que cela soit gênant, certaines scènes ont été conçues pour rendre bien à l’écran et pour utiliser un morceau de musique spécifique. Les éléments les plus excentriques – avec l’introduction d’A.J., le poisson prenant la tête de la Commission – sont souvent traités avec distance, plus pour faire directement référence au comic book plus qu’à enrichir l’univers de la série.

En nous offrant une nouvelle Apocalypse, la saison 2 d’Umbrella Academy donne à la famille Hargreeves l’opportunité de consolider ses liens et de révéler ainsi tout le chemin qui a été parcouru, et les obstacles surmontés malgré les nombreux traumatismes et les défaillances émotionnelles induites par une figure paternelle non aimante et abusive. Là où la première saison s’achevait sur un cliffhanger qui nous laissait face à un récit quelque peu incomplet, la seconde se termine également avec un twist prévisible, mais dont la nature même promet surtout un nouveau chapitre pour la série, dont le renouvellement n’a pas encore été officialisé pour une saison 3.