Unbreakable Kimmy Schmidt est de retour pour sa seconde saison et après l’avoir visionné dans son intégralité, il apparaît clair que la série n’a rien perdu de sa bonne humeur communicative. Il est vrai qu’il faut adhérer à cet humour absurde et enfantin pour apprécier l’accumulation de gags de ces treize épisodes. Passé cela, il est certain que cette nouvelle sélection d’aventures New Yorkaise ne perdra pas une seconde pour vous ravir.
Pour rappel, Unbreakable Kimmy Schmidt, créé par Tina Fey et Robert Carlock, suit l’histoire de Kimmy Schmidt qui se retrouve à New York pour « commencer » sa vie après avoir été libéré d’un bunker dans lequel elle vivait depuis 15 ans.
Le principal point fort de Unbreakable Kimmy Schmidt est de ne jamais perdre en énergie. Cela est en partie dû à la distribution qui ne manque pas une occasion pour délivrer le matériel sans fausses notes au cours de la saison, la palme revenant sans conteste à Ellie Kemper et Tituss Burgess. Il faut dire que Tina Fey et Robert Carlock ne laissent pas leur inventivité au placard quand il s’agit de rafraîchir une base humoristique qui pourrait facilement tourner en rond. Le fait de s’approprier la pop culture est le véritable point fort de l’ensemble comique, surtout parce qu’il reste accessible à tous.
D’un autre côté, il est intéressant que l’équipe créative n’oublie pas sa prémisse et maintienne le fil rouge du bunker tout au long de la saison. Kimmy est enfin libérée de l’emprise du révérend Richard Wayne Gary Wayne (Jon Hamm), mais cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas toujours hantée par les démons de son passé. Cette seconde saison se concentre ainsi sur l’introspection de Kimmy quant aux événements qu’elle a vécus et qui influencent sa vie. La transition brutale entre son temps dans le bunker et son arrivée à New York ne lui a jamais laissé l’opportunité de se poser des questions sur la personne qu’elle est et les différentes raisons qui la poussent à agir comme elle le fait.
D’une certaine façon, cette saison 2 aborde avec légèreté la thématique du traumatisme ainsi que celle de l’incapacité à mûrir sans reconnaitre et assumer les événements définissant sa personnalité. L’idée s’étend d’ailleurs à l’entourage de Kimmy. Titus, toujours en quête de succès et d’accomplissements dans sa vie privée, doit accepter que son véritable ennemi n’est autre que lui-même et sa peur de s’engager. Jacqueline (Jane Krakowski), qui a renoué avec ses origines au sein de la saison 1 d’Unbreakable Kimmy Schmidt, essaye tant bien que mal de faire le bon choix pour sa communauté et pour son bonheur, mais doit également faire face aux exigences de son ancienne existence.
Lillian (Carol Kane) est probablement la surprise de cette saison. Si elle s’était contentée d’être une figure maternelle décalée la saison dernière, l’évolution de son personnage fait preuve d’une touche émotionnelle inattendue. La voir se battre contre le changement de son quartier pour conserver les souvenirs de son passé est une belle manière de traiter littéralement la thématique autour de la transition.
Le fait que l’histoire ne se focalise pas intégralement sur Kimmy est une bonne chose et offre une lecture complète de son univers acidulé. Ce qui est d’autant plus appréciable avec les différentes additions du côté des invités surprises. Tina Fey dans la peau d’une psychiatre alcoolique offre probablement les séquences les plus drôles de la saison alors que Lisa Kudrow interprète une alternative touchante à la mère irresponsable.
Finalement, Unbreakable Kimmy Schmidt n’oublie pas son identité, mais n’hésite pas à avancer dans le bon sens. La longueur des épisodes revus à la hausse permet de manière intelligente de renouer avec les différents protagonistes tout en leur laissant assez de temps pour être compris. Les bases sont désormais assez solides pour assurer une prochaine saison sereine à la série, encore plus avec ce retournement de situation final qui a de quoi intriguer pour la suite.