Le temps passe, cela fait maintenant plus de 25 ans que nous n’avons pas eus une adaptation d’Uncle Buck en série. Il faut dire que la première est arrivée dans le sillage du film, une transition un peu rapide vers le petit écran qui n’a pas fonctionné. Difficile de sortir de l’ombre du géant John Candy. Aujourd’hui encore, le challenge est de taille.
Malgré tout, il est assez aisé d’oublier la comédie de John Hughes quand on se retrouve devant cette version proprette estampillée ABC. Le toujours énergique Mike Epps (Survivor’s Remorse) hérite de la voiture déglinguée, d’une certaine incapacité à mettre de l’ordre dans son existence et d’un don particulier pour faire la cuisine que l’original oncle Buck ne pourrait pas totalement renier. Malheureusement, tout ceci n’est qu’une façon rapide et superficielle de placer le personnage au cœur de l’action.
Développée par Steven Cragg et Brian Bradley, Uncle Buck version 2016 n’est qu’une comédie familiale de plus sur laquelle on a collé quelques spécificités liées au matériel d’origine. Jouer là-dessus après tant d’années parait être commercialement inutile. Après tout, quel est le réel pouvoir d’attraction du film aujourd’hui ?
Quoi qu’il en soit, l’histoire est approximativement toujours la même. Nous avons des parents débordés (Nia Long et James Lesure) qui doivent s’absenter et qui n’ont personne pour garder leurs trois enfants – Tia (Iman Benson), Miles (Sayeed Shahidi) et Maizy (Aalyrah Caldwell). La seule solution est de demander à l’irresponsable Buck (Epps) de faire un effort et de venir passer le week-end à la maison.
Personne n’est réellement enchanté par cette perspective, à part Buck, naturellement. Il trouve ici un moyen de fuir d’autres problèmes. Tout ceci est sans surprise exposé à la va-vite, il n’y a que 22 minutes pour tout faire et il reste à reproduire quelques scènes iconiques du film – sauf que la perceuse est remplacée par une tronçonneuse pour plus d’impact.
Au bout du compte, Buck n’est pas si mal que ça et gagne le droit de rester. Malheureusement, s’il convainc sa belle-sœur, l’oncle catastrophe devra faire des efforts pour donner à la série un peu plus de caractère. Pour l’instant, Uncle Buck est en effet générique au possible et se repose entièrement sur la performance de Mike Epps pour excuser son existence. Cela pourrait être pire, car le comédien ne manque pas de ressources, mais il ne peut pas pour autant faire grand-chose des clichés et autres histoires recyclées qu’on lui offre.
Concrètement, le problème d’Uncle Buck n’est pas qu’elle ne propose pour le moment qu’une version sans saveur du film de John Hughes, mais bien que son pilote ne justifie pas que l’on veuille en voir vraiment plus. C’est probablement pour cela qu’ABC la diffuse cet été, car la programmer aux côtés des autres comédies familiales de la chaine aurait certainement mis trop en avant le fait qu’elle n’avait rien à ajouter de pertinent.