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Underbelly: Razor (Saison 4)

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Underbelly Razor - Underbelly: Razor (Saison 4)

À Sidney, entre les années 20 et 30, deux femmes, Tilly Devine et Kate Leigh, contrôlaient les activités criminelles et se détestaient fermement. Cela donnera naissance à une violence sans précédent et les conflits se réglaient avec des lames de rasoir.

Pour sa quatrième saison, Underbelly remonte toujours plus loin dans le temps pour s’intéresser à la criminalité à Sidney entre 1927 et 1936. La série reste inspirée par la réalité, se basant cette fois sur le livre de Larry Writer qui est simplement intitulé Razor.

Nous allons suivre deux femmes qui ne sont pas tellement différentes l’une de l’autre, mais qui se détestaient suffisamment pour se faire la guerre pendant une bonne décennie. D’un côté, nous avions Tilly Devine, une anglaise qui tenait les bordels de la ville, et de l’autre Kate Leigh qui trafiquait alcool et drogues, et dirigeait les clubs.

On aurait alors pu facilement retrouver les mêmes histoires déjà racontées à des époques différentes dépeintes précédemment par la série, mais l’Australie était un pays bien encore jeune dans les années 20 et sa police, tout comme ses criminels, avait un code de conduite assez strict.

Ainsi, les meurtres seront très peu fréquents, car la législation garantissait la pendaison à qui se faisait prendre. De plus, les forces de l’ordre ne rigolaient pas avec le port d’armes. C’est pour ça que le rasoir s’est imposé comme l’arme de prédilection des gangsters et le résultat fut des plus sanglants, même si les morts étaient très rares. Il était préférable de faire fuir les ennemis que de les tuer et, dans un sens, cela est rafraichissant dans l’univers d’Underbelly.

Dans cet esprit, avoir une saison où la corruption de la police n’est pas l’un des thèmes majeurs a quelque chose de déroutant au premier abord. Les flics se salissaient les mains, mais c’était à force de cogner les criminels, pas en empochant les billets qu’ils distribuaient. D’ailleurs, les deux camps se détestaient viscéralement.

Cela dit, la particularité première de Razor est d’avoir deux protagonistes féminins en tête d’affiche. Deux femmes qui contrôlaient la criminalité, ce n’est pas commun aujourd’hui, alors dans les années 20. Kate Leigh et Tilly Devine auraient pu être amies, mais elles voulaient toutes les deux la couronne et, sous le pire des prétextes, se sont déclaré la guerre. Plusieurs fois, elles auront l’opportunité de signer une trêve, mais si elles pouvaient s’associer pour résoudre des problèmes importants, ce n’était que temporaire.

Au fil de la saison, Tilly et Kate vont se dévoiler comme rarement cela a été fait dans la série. Il faut dire que pour la première fois, la majorité des personnages sont restés du début à la fin, ou presque. Nous avons donc un microcosme que l’on apprend à connaitre et des protagonistes auxquels on s’attache.

De plus, Tilly et Kate apportent une sensibilité particulière aux intrigues avec leurs familles qui sont pleinement plongées dans leur vie criminelle. Les eaux sont troubles et les blessures les plus douloureuses ne seront pas nécessairement celles qui seront faites à coups de rasoir.

Underbelly : Razor démontre ainsi que la série peut encore surprendre et se renouveler. Si techniquement, on retrouve les habituels gimmicks du show – pour le meilleur et le pire –, c’est avec sa conjoncture unique et ses personnages atypiques que cette saison parviendra à rapidement imposer sa différence et à développer une âme qui lui est propre. L’ensemble n’est pas parfait, mais le casting compense largement en se montrant des plus compétents. Cette saison 4 est l’une des plus homogènes jusque-là, et aussi l’une des meilleures.

Diffusion française dès le 5 aout 2012 sur Orange cinéchoc. Précédente publication : 24 novembre 2011.