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UnReal : Sexe, drogues… De bons épisodes sont dans la boite

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Créé par Marti Nixon et Sarah Gertrude Shapiro pour la chaîne Lifetime, UnReal nous raconte l’histoire de Rachel, productrice tourmentée, qui doit reprendre son travail sur la télé-réalité Everlasting – sorte d’émission à la Bachelor – après y avoir pété un plomb. Elle retrouve son équipe pour une nouvelle saison de mensonges et de manipulations. Ce qu’elle ne sait pas encore est que le prix à payer pour son erreur pourrait lui couter bien plus qu’elle ne le pense.

L’exergue est dès alors mis sur le parcours de Rachel au cœur de la production d’Everlasting ainsi que sur les difficiles décisions qu’elle doit prendre pour satisfaire Quinn, grande patronne qui permet à Constance Zimmer de démontrer une fois de plus l’étendu de son talent.

Dans ce sens, le premier épisode d’UnReal ne perd pas de temps pour nous familiariser avec les codes qui régissent cet univers. Ici, la cruauté est une vertu et la manipulation un outil nécessaire pour obtenir les meilleures images possibles. Un point que Rachel, incarnée avec brio par Shiri Appleby, semble dès le début avoir du mal à digérer et qui est la cause de son précédent effondrement psychologique.

Si le point de départ explicite que cet univers n’est pas le sien, la suite vient apporter quelques nuances au débat. Rien n’est ce qu’il paraît être dans ce milieu et Rachel n’est dès lors pas la victime qu’elle pense être.

Une idée qui devient une évidence avec le quatrième épisode d’UnReal – intitulé Wife – qui développe clairement le plaisir renouvelé de Rachel pour ses méthodes de travail et d’autant plus maintenant qu’elle est certaine d’être douée pour ce qu’elle fait. Il n’y aucun doute que ce développement n’est qu’une prémisse pour une rechute vers d’anciens démons mais il est intéressant de voir que la série ne craint pas de s’enfoncer dans une noirceur assumée.

Il faut dire que mis à part Rachel, tous les membres de l’équipe d’Everlasting sont pourris jusqu’à l’os. Que ce soit Shia et sa compétitivité maladive ou Chet et son infidélité destructrice, tous les éléments sont là pour que les événements prennent une tournure catastrophique. Quinn paraît finalement être la seule réellement saine d’esprit au milieu de toutes ces manipulations et mensonges. Bien qu’elle fasse des erreurs dans sa vie personnelle et qu’elle ne recule devant rien pour faire tourner son émission, elle apparaît comme la seule dotée d’un compas moral. Il sera alors intéressant de voir où les scénaristes comptent l’emmener et si sa relation avec Rachel trouvera une juste conclusion dans les derniers moments du show.

Autrement, UnReal n’est pas non plus timide quand il s’agit de développer les jeunes femmes se battant pour le cœur du beau Adam Cromwell. Grâce à cela, le show conserve une part d’humanité à laquelle il est possible de s’identifier.

Relapse, second épisode de la saison, met en particulier l’accent sur la manière dont l’émission influence le destin de ces filles et en particulier celui d’Anna. Les mensonges concernant sa vie personnelle et la façon dont la production souhaite les traiter pour l’audience est un véritable tour de force qui effraie autant qu’il divertit.

Du coup, on a envie de revenir pour savoir jusqu’où le show va les pousser. En allant plus loin que ça, UnReal nous force à suivre un show dans un show, puisque suivre la vie de Rachel est aussi trépidant que ce qui se passe dans Everlasting. Comme si nous suivions également la télé-réalité, avec la chance d’avoir le making-of en bonus.

Sans grand mal, UnReal est finalement une véritable surprise qui choque autant qu’elle amuse. L’extravagance des situations peut par moment être légèrement risible et convenu mais le drame humain s’impose comme une qualité qui balaie tout le reste. Constance Zimmer et Shiri Appleby n’y sont d’ailleurs pas pour rien. Rien que pour ces deux là, le show mérite d’être découvert et il n’est pas difficile de dire qu’il repose en grande partie sur leurs épaules.

Finalement, UnReal pourrait bien sûr être perfectible mais compte tenu du sujet, ce qui est fait est loin de se conformer à un moule et repousse les limites de la satire. Bien plus que ça, en se servant de ce type d’émission comme terrain de jeu machiavélique, les scénaristes parviennent à insinuer le doute sur la véracité de leur propos. Ceux ou celles qui ont déjà regardés des télé-réalités dans le genre de Bachelor savent qu’UnReal n’est peut-être pas si loin du compte qu’il n’y paraît. Une réalité aussi grisante qu’elle est terrifiante.