Elle aurait pu continuer, mais il a été décidé que ce n’était pas nécessaire de prendre le risque. Ainsi, la saison 5 de Van Helsing a été pensée pour être la dernière. Une bonne chose, étant donné la programmation choisie par la chaine américaine SyFy pour les ultimes épisodes. Le futur du show était clairement compromis. Quoi qu’il en soit, la série a bien une conclusion.
Quand cette saison 5 débute, les Van Helsing sont toujours séparées (cf saison 4). Durant les trois premiers épisodes, nous suivons Jack (Nicole Muñoz) qui est envoyée par sa mère dans le passé. En plein moyen-âge, elle se retrouve à tenter de stopper l’arrivée du Dark One. Une mission qu’elle ne comprend pas totalement au début et qui se révèlera être chargée en surprises.
Malgré son budget qui a toujours été limité, Van Helsing n’a cessé de suivre sur le plan narratif une route bien plus ambitieuse qu’on ne pouvait l’imaginer. Peu de séries risquent de mettre en pause des storylines pendant plusieurs épisodes, en particulier en début de saison. Séparer les différents protagonistes a néanmoins été fréquent et cela a bien aidé autant pour le développement de l’histoire que celui de la mythologie et des personnages.
Cette saison 5 ne déçoit pas dans ce sens. On découvre le passé avant de revenir dans le présent pour reconnecter avec Violet (Keeya King) et Ivory (Jennifer Cheon Garcia) d’un côté, et Axel (Jonathan Scarfe) et Julius (Aleks Paunovic) de l’autre. On va recroiser des figures clés du show qui ont le droit de faire leurs adieux. On a des morts et des retours, de nouveaux dangers et une conjecture en constante évolution.
Il y a peu d’épisodes qui ne servent à rien dans cette ultime saison, car les scénaristes voulaient emmener Van Helsing à sa fin de manière naturelle et non précipitée — ils bouclent d’ailleurs la majorité des intrigues, laissant tout de même quelques légères ouvertures pour une possible expansion de l’univers, sans que cela soit réellement nécessaire ou dérangeant.
Concrètement, ce fut globalement bien mené. On peut regretter que Vanessa (Kelly Overton) soit finalement peu présente ou que les conditions de tournage imposées par la pandémie aient amplifié l’isolement de certains personnages — qui était déjà notable même avant cela. Dans d’autres circonstances, on peut imaginer que le final aurait été plus explosif, mais l’équipe de la série parvient à faire fonctionner les scènes avec ce qu’ils ont, livrant action, émotion et décapitations dans de bonnes proportions. Les limitations de la série n’ont donc pas changé et certaines ont simplement été plus voyantes, mais quand on suit le show depuis son lancement, ce n’est pas pour ses qualités esthétiques que l’on continue de le regarder à ce stade.
Au bout de ses cinq saisons, Van Helsing a ainsi été bien plus loin qu’on aurait pu l’imaginer quand elle a commencé. On peut même dire que, quand sa conclusion arrive, elle ne ressemble plus du tout à ce qu’elle était au point de départ. C’est une bonne chose, car cela lui a évité de s’enliser dans les poncifs du genre qu’elle a exploité à ses débuts.
En bout de course, cette saison 5 de Van Helsing s’inscrit dans la continuité des précédentes, offrant un dernier acte qui fait dans les grandes lignes ce que l’on pouvait en attendre. Le résultat est ainsi une série d’horreur fantastique qui n’a jamais essayé d’être autre chose que ça, un divertissement solide avec une histoire bien développée qui a maintenu son intérêt et ses enjeux jusqu’au bout.