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Veep : Vice-présidente au bord de la crise de nerfs (saison 1)

Veep Saison 1 - Veep : Vice-présidente au bord de la crise de nerfs (saison 1)

Ancienne sénatrice qui abandonna la course à la présidence et accepta à la place le poste de Vice-présidente des États-Unis, Selina Meyer tente de laisser sa marque. Cela est plus facile à dire, puisqu’elle et son équipe passent leur temps à éviter de froisser les puissants qui errent dans les coulisses du pouvoir à Washington.

Veep est une comédie américaine faite par des anglais pour la chaine cablée HBO. Armando Iannucci et Simon Blackwell sont connus pour leur travail à la télévision britannique, tout particulièrement pour la célèbre satire politique The Thick of It dont Veep est l’héritière. Les deux shows prennent place dans les coulisses de gouvernements, mais il se trouve que la Maison Blanche n’a pas vraiment le même style que le 10 Downing Street.

Au cœur de Veep, nous avons ainsi Selina Meyer, la vice-présidente du pays qui pourrait se retrouver aux commandes si quelque chose arrivait au président. En attendant, celui-ci ne l’appelle jamais et elle tente de laisser une trace de son passage au gouvernement en faisant voter des lois. Elle a ses projets personnels et toute son équipe pour parvenir à les réaliser. Cette première saison est donc là pour chroniquer ses échecs, et ce, avec humour.

Pour les spectateurs de The Thick of It, il est facile de prendre ses marques, car Iannucci et Blackwell restent proches de leur style, mais surtout, ils ont développé tout un univers qui n’est pas vraiment éloigné de celui de leur précédente série. Ce n’est pas vraiment une mauvaise chose, sauf si on espère que Veep parviendra à délivrer la même chose que son ainée, étant donné que c’est impossible – pour le moment en tout cas.

Le problème principal de Veep est que les personnages réussissent difficilement à prendre forme. Certes, il ne faut pas longtemps à Julia Louis-Dreyfus pour devenir pleinement Selina Meyer, portant alors tout le show sur ses épaules, mais elle n’est pas seule et elle doit dès lors compenser pour les autres, ce qui est probablement trop lui en demander.

Tony Hale s’imposera petit à petit comme étant son soutien le plus solide, mais son rôle, aussi excellent qu’il puisse devenir au fil des épisodes, le maintient éloigné du cœur de l’action et il ne peut donc qu’ajouter un humour périphérique. De son côté, Matt Walsh est malheureusement bien trop souvent sous-exploité dans le rôle du directeur de la communication du bureau pour réellement parvenir à aider, à l’opposé de Reid Scott (aka Dan) et Anna Chlumsky (aka Amy) qui héritent des protagonistes les plus prépondérants, mais surtout, les moins consistants.

Le souci principal est que Dan et Amy passent trop de temps à brasser de l’air et à se battre contre une force qui parait principalement être invisible. On leur propose divers antagonistes, mais ceux-ci restent à l’état de concept et sont trop vite oubliés pour véritablement avoir du poids. Selina et ses assistants doivent en plus gérer Jonah, l’insupportable prétentieux qui leur sert de liaison avec le bureau ovale et qui perd de son intérêt très rapidement, devenant alors un gag récurrent des plus lourds.

Globalement, Veep a ses moments mémorables, car beaucoup de dialogues font mouche, mais ce n’est pas suffisant pour vraiment faire décoller le tout. Quelques scènes excellentes ne peuvent pas sauver des épisodes qui se mettent systématiquement à tourner en rond. Malgré ça, il faut reconnaitre que la moyenne générale de cette première saison n’est pas réellement mauvaise, juste en dessous de ce que son potentiel bien voyant semble promettre. C’est alors un départ en demi-mesure qui possède de quoi construire par la suite quelque chose de très bon, mais nous n’y sommes pas encore, malheureusement.

Cette première saison de Veep se laisse donc regarder sans déplaisir, délivre régulièrement des moments humoristiques réussis et a le mérite de parler des méandres de la politique avec un angle original sur le petit écran américain. Cela dit, il y a vraiment beaucoup de place pour l’amélioration, trop même.