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Veronica Mars : bienvenue à Neptune (saison 1)

Veronica Mars saison 1 - Veronica Mars : bienvenue à Neptune (saison 1)

Bienvenue à Neptune, petite ville fictionnelle sur la côte californienne où les très riches côtoient les très pauvres. Au milieu se trouvent Veronica Mars et son père, Keith. Après le meurtre de la meilleure amie de Veronica, Lilly Kane, le shérif Mars a accusé le père de cette dernière, provoquant un tollé dans la communauté. Le duo père/fille dirige désormais une agence de détectives privés.

Veronica Mars a été créé par Rob Thomas en 2004 sur la petite chaîne UPN. Croisement réussi entre Twin Peaks et The O.C. (Newport Beach), Veronica Mars mêle habilement le teen show caustique au mystère policier.

Cette saison 1 – la meilleure de la série – jongle alors entre les enquêtes indépendantes de Veronica pour l’agence de son père et le fil rouge autour de la mort de Lilly Kane (incarnée par Amanda Seyfried, éblouissante à chacune de ses apparitions). Les scénaristes ont eu la bonne idée de révéler l’identité du meurtrier dans le dernier épisode de cette saisonir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=B0015MS7UC - Veronica Mars : bienvenue à Neptune (saison 1), évitant de cette façon l’effritement du suspense. On prend ainsi un malin plaisir à suivre Veronica sur chaque nouvelle (fausse) piste et presque chaque habitant de la ville sera suspect à un moment ou à un autre.

À côté de cela, l’adolescente très occupée résout donc une affaire par épisode. Celle-ci peut être en lien avec le lycée ou, souvent, une commande d’un client à l’agence de son père. Les cas divers et variés font que l’on ne s’ennuie jamais, d’autant plus que Veronica est pleine de ressources et de contacts lorsqu’il s’agit de mettre à jour les petits (ou gros) secrets des résidents de Neptune – un véritable panier de crabes.

Comme si cela ne suffisait pas, l’héroïne doit aussi gérer les soucis communs à tous les adolescents : amitiés brisées, romances compliquées, problèmes parentaux, etc. C’est cet équilibre entre la dimension superhéroïque du personnage et sa normalité qui fait de Veronica quelqu’un de très attachant. D’un côté, on s’identifie à sa condition d’outcast, on compatit au départ de sa mère et à la perte de sa meilleure amie ; de l’autre, on aurait aimé avoir sa répartie cinglante au lycée. Et qui n’aurait pas voulu être détective privé à ses heures perdues ?

La réussite de la série tient ainsi à ses dialogues savoureux, toujours bourrés de références à la pop culture, et à son interprétation sans faille. En tête, Kristen Bell est une véritable révélation : elle excelle à combiner toutes les facettes du personnage et porte le show sur ses épaules. Pour lui donner la réplique, Enrico Colantoni dans le rôle du père est un partenaire de choix pour ce qui s’apparente à du ping-pong verbal. Cette relation familiale est le cœur de la série. Ce duo atypique joue beaucoup sur le décalage entre la maturité excessive de Veronica et le fait qu’elle reste une adolescente, en y mêlant comédie et drame.

La saison 1 de Veronica Marsir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=B0015MS7UC - Veronica Mars : bienvenue à Neptune (saison 1) établit donc tout ce qui fera par la suite la force du show. Mais, certaines faiblesses pointent déjà le bout de leur nez. Ainsi, un fossé semble séparer les personnages secondaires des Mars père et fille en cela qu’ils sont moins intéressants. Je pense en particulier à Wallace (Percy Daggs III), le meilleur ami de Veronica, qui pourrait tout aussi bien être un rôle muet.

Ce n’est guère mieux du côté du fade Duncan (Teddy Dunn), ex de Veronica et frère de feu Lilly Kane. C’est un peu le revers de la médaille pour avoir créé un personnage féminin aussi fort, les scénaristes doivent lui trouver un partenaire masculin qui puisse tenir la distance. C’est en partie réussi avec Logan Echolls (Jason Dohring), ex de Lilly et gosse de riche pourri. Celui-ci finira par se complexifier et se révéler être, comme Veronica, un jeune amoché par la vie.

Aujourd’hui encore, Veronica Mars reste un ovni télévisuel pour son mélange des genres incongru, mais réussi.  Ne serait-ce pour le cliffhanger de fin, cette saison 1 pourrait se suffire à elle-même, délivrant un mystère bien ficelé avec une réponse à la clé (un schéma que la série peinera à réitérer par la suite). À voir et à revoir.