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Séries Victoria saison 1 : L’avènement d’une reine (sur RMC Story)

Victoria saison 1 : L’avènement d’une reine (sur RMC Story)

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Dans le but de combler le vide laissé par Downton Abbey, la chaine britannique ITV a choisi de s’intéresser à la vie de l’emblématique reine Victoria avec Jenna Coleman (Doctor Who) dans le rôle-titre.

La première saisons  de Victoria composée de 8 épisodes et qui est diffusée à partir de ce jeudi 7 mars sur RMC Story revient avec un certain talent sur les premières années du second plus long règne de toute l’histoire du Royaume-Uni.

La femme avant la reine

Pour tous, Victoria est une figure forte du pouvoir anglais. La série délaisse quelque peu cette facette du personnage pour s’intéresser davantage à la jeune femme singulière qui se cache derrière. Victoria devient reine presque par hasard à sa majorité et doit se familiariser avec sa nouvelle vie. Elle règne avec son propre style et fait souffler un vent de fraîcheur et d’insolence sur le gouvernement britannique.

La jeune femme apprend en effet à faire de son sexe et de ses origines allemandes une force et se libère petit à petit de l’emprise malsaine des gens qui l’entourent ont sur elle. Tiraillée entre son attrait pour le pouvoir et son envie de normalité, elle n’a de cesse de bouleverser les codes à travers ses opinions politiques, sa relation avec le personnel ou simplement en se mariant en blanc.

Victoria sait se remettre en question et avouer ses torts, mais ne cède jamais sur ces principes. Féministe avant l’heure, la série dresse le portrait d’une femme avant-gardiste et déterminée qui lutte pour ses convictions et cherche à s’épanouir malgré sa situation.

Une réalisation et un esthétisme soigné

La créatrice et scénariste Daisy Goodwin (auteure du roman La Dernière Duchesse) opte pour une approche méthodique pour parler au mieux de la reine Victoria. Cette saison 1 est historiquement très référencée, bien qu’évidemment romancée, et sa qualité d’écriture réside dans les détails. Les spectateurs les plus attentifs seront sensibles aux dialogues entres les membres du gouvernement qui commentent l’évolution de la situation géopolitique et des tensions européennes de l’époque.

Un autre point fort de Victoria est son esthétisme impeccable. Les couleurs volontairement peu saturées favorisent l’immersion et donnent une dimension presque irréelle aux scènes tournées en extérieur. La musique fait partie intégrante de la mise en scène et donne le ton et le rythme. La bande originale est d’ailleurs particulièrement réussie et prend aux tripes à chaque épisode lors de l’excellent – et très élégant – générique.

Occupant la même case horaire que Downton Abbey sur la chaine britannique ITV, l’héritage de cette dernière est omniprésent même si la période est différente. Le rythme et le rendu visuel sont relativement similaires, et le traitement parallèle du personnel de Kensington ne semble pas être un hasard. Si cela fonctionne le plus souvent, Victoria se perd parfois en voulant introduire trop de personnages et en voulant brasser trop de classes sociales en un temps trop court.

Une romance trop présente pour une saison déséquilibrée

Si le pilote pouvait laisser perplexe quant à la direction que prendrait la série, l’enjeu premier concerne la vie sentimentale de la reine. Bien qu’offrant les scènes les plus poignantes de la saison, la romance prend néanmoins beaucoup de place et dessert parfois le personnage principal.

Entre le respect et une admiration profonde, il n’y a qu’un pas – surtout pour une jeune femme de 19 ans. Victoria vit sa première histoire d’amour avortée avec son Premier ministre Lord “M” Melbourne, somptueusement interprété par Rufus Sewell. Quelque part entre une amitié profonde et un amour platonique, cette relation interdite mais séduisante donne le ton à la première moitié de la saison.

C’est alors presque sans transition que la série verse dans sa seconde moitié. Victoria qui doit, sous la pression de tout un peuple, trouver un époux et avoir un héritier, rencontre le Prince Albert (Tom Hughes). Trop rapide, Victoria passe du rejet à l’amour passionnel en passant par le mépris et l’attachement en seulement 2 épisodes. Lord M quitte alors les devants de la scène sans faire de vagues et le mariage de Victoria a lieu.

Si l’introduction est maladroite et le jeu d’acteur de Tom Hughes quelque peu déstabilisant, l’alchimie entre les acteurs fonctionne et cet amour prend vie. Une fois mariée, Victoria est en quelque sorte relayée à son rôle de future mère et d’épouse pour laisser le personnage d’Albert se développer. Après s’être éparpillé avec de nombreuses sous-histoires, le final est précipité et la série rate plus ou moins sa sortie mais promet néanmoins de belles choses.

Victoria est un divertissement dont la véracité est discutable mais qui essaie, autant que possible de jouer sur tous les plans. Si la série se cherche encore sur un plan narratif, en introduisant notamment beaucoup de personnages pour un nombre d’épisodes trop court, elle possède néanmoins une identité et un style marqué, s’affirmant comme une série historique qui utilise avec succès les codes du genre.


Le règne de Victoria se poursuit avec une saison 2, un épisode de Noël, et tout récemment une troisième saison a été diffusée aux Etats-Unis. Les deux premières sont disponibles en DVDs.

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