Alors que la conclusion de cette saison 4 de Vikings commence à se profiler sérieusement à l’horizon, nous avons le droit à un épisode qui illustre un peu trop bien le problème que le show rencontre depuis la mort de Ragnar.
Concrètement, le scénario se disperse en voulant couvrir tous les pans de l’histoire en même temps. On s’égare dans des détails et il y a trop de voix qui tentent de prendre le dessus. Cela s’illustre parfaitement avec la scène de sacrifice avant la bataille.
Vikings nous a déjà offert de belles mises en images des rituels du peuple de Ragnar. Il en ressort en général une intensité qui transpire des personnages tout en mettant en exergue ce qui était réellement en jeu. Ici, nous avons un sacrifice humain qui est entrecoupé avec une scène de sexe entre Bjorn et Astrid. Cette relation a été introduite dans le précédent épisode et tomberait presque comme un cheveu sur la soupe.
En tout cas, le rituel en pâtit et ce n’est pas la seule chose qui ne délivre pas toute l’intensité escomptée dans cet épisode.
Michael Hirst a en effet opté pour ne pas perdre trop de temps avant de commencer les affrontements en Angleterre. Nous assistons donc à la première bataille contre le Roi Ælle . Malheureusement, dire que l’on « assiste » est un peu exagérer la réalité, puisque le combat est éclipsé. À la place, on aura le droit à un peu de torture.
On peut espérer que la suite sera plus à la hauteur des grands affrontements de la série. Vikings n’est pas un show de guerre, mais les combats sont incontournables et, sans eux, il manque quelque chose. Ce ne sont pas les conflits entre les frères de Bjorn qui vont compenser.
Là encore, on se disperse avec des chamailleries qui servent avant tout à alimenter des rapports de forces qui — comme nous l’avons bien compris — joueront en faveur d’Ivar en bout de route. En soi, la dynamique n’est pas inintéressante, mais la série avançait auparavant grâce à l’énergie de Ragnar et elle piétine à présent parce que tous les personnages tirent l’histoire dans différentes directions en même temps.
Le plus étrange est que Bjorn paraissait être un bon remplacement pour entrainer la saison vers sa conclusion le temps que ses frères s’imposent plus, mais il est presque négligé, étant majoritairement défini par ses rapports aux autres. Son aventure avec Astrid et la soif de pouvoir d’Ivar le représentent comme étant un pion encombrant que les autres cherchent à contrôler ou à évincer.
Au bout du compte, cet épisode 18 a fait ce qu’il promettait, nous menant à la vengeance des fils de Ragnar. Le problème n’est pas tant l’histoire que Vikings nous propose, mais plus le fait que le scénario la délivre plus par obligation qu’autre chose. Visiblement, Michael Hirst s’intéresse à développer les personnages d’une manière qui ne s’accorde pas systématiquement avec ce que l’intrigue requiert. Le résultat est donc un peu confus. Cela dit, la série est surtout touchée par le besoin de faire des ajustements qui vont demander du temps.