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Vinyl : Une déclaration d’amour à la musique (Pilote)

Vinyl pilote - Vinyl : Une déclaration d’amour à la musique (Pilote)

Cela ne fait pas un an et demi que Boardwalk Empire s’est terminée et l’équipe de la série est de retour avec Vinyl. Elle s’étend même un peu plus pour l’occasion, car Mick Jagger rejoint Martin Scorsese et Terence Winter. Ensemble, ils donnent le jour à un projet qui n’est pas récent, puisqu’il trouve son origine dans un film que le réalisateur et le fameux rocker avaient développé il y a presque une décennie de cela.

Malgré tout, la touche de Terence Winter est bien visible dans cette introduction de Vinyl qui est pourtant dominée par le style de Scorsese. On peut même dire que les deux hommes se marchent quelque peu sur les pieds, cherchant visiblement à raconter une même histoire, mais avec des approches qui diffèrent légèrement.

Nous sommes ainsi introduits à Richie Finestra incarné avec brio par Bobby Cannavale. Il est à la tête d’une maison de disques et tout ne va pas bien pour lui. Difficile de déterminer où sa vie un peu folle a commencé à mal tourner et ce ne sont pas les allers-retours dans le passé que ce pilote nous propose qui l’expliciteront réellement.

Vinyl nous ramène dans les années 70 au moment où la scène musicale de New York est à un tournant que Richie et ses collaborateurs ne sont pas enclins à suivre, puisqu’ils veulent se débarrasser de leur boite. La vente ne se passe pas pour autant très bien et, alors que Richie était sur le point de laisser tous ses problèmes derrière lui, tout s’empire.

Une histoire classique dans un certain sens, mais celle-ci n’est qu’une excuse pour nous plonger dans un show qui se fait cannibaliser par sa musique. La conjoncture que Winter pose ne parait par moment n’être qu’un point d’entrée pour que Scorsese puisse explorer sa passion pour le rock. Sa réalisation suit d’ailleurs bien plus souvent le rythme de la bande-son que celui de la narration.

Un peu de sexe, de la drogue, des souvenirs douloureux et quelques passages allégoriques plus loin, Vinyl est lancée, mais la direction qu’elle doit suivre après cela n’est pas claire. Étouffée par une certaine dose de nostalgie, handicapée par des non-dits plus importants qu’il n’y parait et occasionnellement abrutie par la force de sa soundtrack, cette introduction parvient autant à captiver qu’à fatiguer.

Avoir deux heures pour poser ses bases n’était dès lors peut-être pas nécessaire pour servir au mieux l’histoire. Par contre, la vision du réalisateur a toute la place requise pour s’exprimer.

Le problème est que Richie Finestra s’impose alors comme n’étant qu’un autre héritier de Tony Soprano. Un homme vieillissant qui est insatisfait malgré le pouvoir et l’argent dont il dispose. La différence majeure ici est que, là où Tony regrette le bon vieux temps, Richie voit dans son passé des erreurs qui ont fait de lui une personne aujourd’hui incomplète.

Il y a donc probablement de quoi creuser pour mieux comprendre les démons de Richie, mais Vinyl gagnerait peut-être à faire la part belle à ses personnages secondaires hauts en couleur et qui ne demandent qu’à prendre réellement corps.

L’univers de la série est dans ce sens indiscutablement riche, même s’il est négligé dans ce pilote au profit d’une déclaration d’amour à la musique. Il apparait évident que si Vinyl trouve rapidement un meilleur équilibre entre les différents pans de son histoire, elle pourrait s’avérer être aussi divertissante que son pitch de départ le laissait penser. Il y a cependant du travail à faire, car si Bobby Cannavale porte admirablement sur ses épaules ce premier épisode, il aura besoin d’aide pour ne pas plier sous le poids par la suite.

Vinyl est diffusée du 15 février au 18 avril sur OCS City en US+24 à 20h55.