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Séries Warrior Saison 1 : Un étranger en terre étrangère

Warrior Saison 1 : Un étranger en terre étrangère

Warrior Saison 1 Ah Sahm - Warrior Saison 1 : Un étranger en terre étrangère

Il est indéniable que Banshee a été un des plus gros succès créatifs et publics de Cinemax. Il n’est donc pas surprenant que la chaine se soit de nouveau tournée vers Jonathan Tropper — le co-créateur de cette dernière — pour donner le jour à une nouvelle série.

Inspirée par une idée de Bruce Lee et produite par sa fille, Shannon Lee, Warrior est ainsi scénarisée par Tropper qui s’appuie dès le départ sur ce qu’il connait pour nous accrocher. C’est l’histoire d’un homme au passé mystérieux qui débarque dans une ville à la conjoncture politique et criminelle explosive pour rechercher une femme. Sans le vouloir, il est projeté au cœur du conflit et doit utiliser ses talents de combattant pour trouver sa place.

Cela pourrait être le pitch de Banshee. Néanmoins, Warrior bénéficie d’un contexte historique plus complexe.

Nous suivons donc Ah Sahm (Andrew Koji) qui se rend à San Francisco à la fin des années 1870 pour retrouver sa sœur. À peine arrivé, il est forcé de rejoindre Ho Wei, une Tong (famille criminelle), en tant qu’homme de main. S’il devient rapidement ami avec Young Jun (Jason Tobin), le fils de son boss, Ah Sahm n’est pas dans une situation aisée pour autant, car il réalise que sa sœur, Xiaojing, se fait désormais appeler Mai Ling (Dianne Doan) et est mariée au chef des Long Zi, une Tong ennemie.

Pour ne rien arranger, Warrior nous parle également de politique avec le maire de la ville, sa femme, le père de celle-ci qui veut obtenir un contrat juteux pour sauver ses finances, un sénateur peu scrupuleux, la tenancière d’une maison close qui fomente sa propre révolution, des flics pris dans une guerre de territoires qu’ils ne comprennent pas, des criminels irlandais et plus encore.

C’est peu dire que la première moitié de la saison réalise un lourd travail de mise en place, sans parler du fait que chaque épisode doit nous livrer des combats. Il est évident que Jonathan Tropper a des ambitions qui dépassent celles de sa précédente création, même s’il réutilise des ingrédients relativement similaires.

Dans une ambiance de western, Warrior s’impose rapidement comme étant un récit sur la construction de l’Amérique et de son rêve qui s’est bâtie sur le dos d’immigrants à la recherche d’une existence meilleure. Néanmoins, c’est le parcours d’Ah Sahm qui fait vivre la série, de ses combats aux relations compliquées qu’il entretient avec les femmes de sa vie. Il est un homme seul qui ne sait pas où est sa place et qui finira par ouvrir les yeux sur le fait que ses talents peuvent servir à changer les choses.

Le voir devenir cet agent du changement en saison 2 sera intéressant. Le problème est que cela est introduit tardivement et, pour compenser l’absence de direction d’Ah Sahm, l’histoire s’est donc éparpillée et tout ce qui nous éloigne des Tongs se révèle rapidement être lourd et répétitif — à l’exception d’un très bon épisode loin de San Francisco.

Cette première saison de Warrior souffre alors légèrement des ambitions de ses scénaristes, mais les derniers épisodes prouvent qu’il était probablement nécessaire d’en avoir un peu trop au point de départ pour permettre à l’ensemble d’arriver au cœur de son propos. L’avantage est donc tout cela est payant sans trop tarder et qu’il y a de toute façon assez d’action entre temps pour divertir. Le résultat aurait pu être plus efficace par endroit, mais se montre globalement assez solide et engageant pour que l’on ait tout ce que l’on pouvait attendre d’une telle série. De plus, elle devient suffisamment enthousiasmante dans son dernier tiers pour que l’on soit déjà impatient de découvrir la suite.


Publié en juin 2019, cet article sur la saison 1 de Warrior est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du retour de la série dont la saison 2 débute sur OCS ce samedi 3 octobre.

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