Aller au contenu
Séries Wayward Pines Saison 2 : Le fiasco de la Première Génération

Wayward Pines Saison 2 : Le fiasco de la Première Génération

  • par
  • 4 min read

Wayward Pines Saison 2 - Wayward Pines Saison 2 : Le fiasco de la Première Génération

La logique hollywoodienne a toujours été de fournir une suite à un succès, sans réellement se demander si cela était créativement viable et si les spectateurs en veulent vraiment plus. Il n’y a qu’à regarder le programme des cinémas durant cette période estivale pour voir que cela est plus que jamais la règle. Sur FOX également et ce n’était pas complètement un problème avec Wayward Pines… au point de départ.

La première saison adaptait l’intégralité des romans de Blake Crouch. Ce qui venait ensuite se devait donc d’être original. Sans matériel sur lequel s’appuyer, il était possible d’aller n’importe où. Le souci est que Mark Friedman, désormais showrunner, n’avait pas beaucoup d’idées intéressantes.

La saison 2 débute alors en faisant écho au début du show avec l’introduction d’un nouveau venu à Wayward Pines. Theo Yedlin (Jason Patric) est sorti de son sommeil cryogénique, car un chirurgien est demandé. À partir de là, le docteur suit les traces d’Ethan Burke (Matt Dillon), mais la ville a bien changé, tout comme sa représentation. La paranoïa est éludée, la quête de réponses de Yedlin se fait avec une résistance moindre et un nouveau leader sans charisme, Jason Higgins (Tom Stevens), joue au petit dictateur.

Wayward Pines offre une version diluée de son univers, perdant une de ses principales forces. Cela aurait pu être compensé par une évolution de l’intrigue, mais cette dernière ne prend jamais vraiment forme. Entre les retours de personnages clés de la saison 1 qui sont gérés de manière expéditive et le manque d’enjeux dramatiques clairs pendant trop longtemps, cette saison 2 semblait de plus en plus comme n’étant qu’un moyen de faire la transition vers la troisième – sans savoir si elle verrait le jour.

La prise de risques qui fut déterminante au succès de la saison 1 a laissé sa place à l’exploration de questions déontologiques qui restera inachevée.

Néanmoins, nous avons cette fois encore un épisode qui avait tout pour servir de pivot au cœur de cette fournée qui avait réellement besoin d’un nouveau souffle. Ainsi, dans Time Will Tell (2.07), nous découvrons que le dénommé et sous-employé C.J. (Djimon Hounsou) avait été chargé de sortir de son sommeil et il nous montre le monde qui tomba dans le chaos comme David Pilcher (Toby Jones) l’avait prédit.

Après cela, il devint plus évident que, dans cette saison 2 de Wayward Pines, les sauvages Abbies sont les Morlocks et que les habitants de la ville sont les Éloïs. Nous sommes au plein cœur d’une relecture de La Machine à Explorer le Temps de H. G. Wells. Il y a pire comme inspiration, mais il faut aussi noter que cette histoire n’a jamais réellement eu une adaptation de qualité. Cela ne va pas changer ici. D’ailleurs, peu sûr que ce qu’il fait avec son intrigue était assez clair, Mark Friedman prend le temps d’expliciter ouvertement une autre de ses inspirations littéraires, La Ferme des animaux de George Orwell. Encore une fois, c’est une bonne base, mais illustrer la parabole comme cela est fait dans le show renforce le sentiment que le scénariste n’a rien d’original à dire.

Il n’est pas le premier, mais sa tendance à se focaliser sur les pratiques douteuses de reproductions des habitants de la ville et autres twists tordus – et aussi téléphonés qu’inutiles – rappelle sans cesse que Wayward Pines ne va nulle part dans cette saison 2.

Ainsi, nous en avons appris un peu sur les Abbies et quelques trous dans le passé de la ville ont été comblés. Pour le reste, étant donné qu’aucun personnage fort ne s’est réellement installé, l’histoire se retrouve à recycler des métaphores quand il n’est pas question d’essayer de choquer un peu. La finalité était surement de donner l’impression que Wayward Pines est une série qui ose, mais cela n’est pas convaincant.

Cette saison 2 échoue donc à apporter une suite substantielle à une histoire qui s’était pourtant terminée en ouvrant plusieurs voies qui semblaient pouvoir livrer du lourd. Au lieu de cela, on obtient des concepts superficiels avec des personnages peu intéressants. Pire, quand arrive la conclusion, il n’est même pas clair que tout ce que l’on a traversé aura réellement fait avancer quoi que ce soit. Là encore, de nouveaux chemins sont tracés, mais il n’est pas certain que quelqu’un soit intéressé par les suivre en saison 3 – s’il y en a une.

Cette saison 2 de Wayward Pines sera disponible en blu-ray en France dès le mois de janvier 2017.