Après la comédie néo-zélandaise Wellington Paranormal, c’est au tour de la télévision américaine d’étendre l’univers du film culte Vampires en toute intimité (What We Do In The Shadows en version originale) avec une série du même nom.
Cette fois, le concept de What We Do In The Shadows est le même que celui du long métrage, puisque nous suivons des colocataires pas comme les autres, quatre vampires excentriques qui cohabitent depuis plusieurs siècles : Nandor (Kayvan Novak), Laszlo (Matt Berry), Nadja (Natasia Demetriou) et Colin (Mark Proksch), mais aussi le servant de Nandor, Guillermo (Harvey Guillen).
Cette comédie qui adopte la forme d’un mockumentaire nous entraine ainsi à Staten Island dans l’état de New York. Là, nos vampires vaquent à leurs occupations habituelles avec une certaine dose d’idiotie.
L’humour trouve néanmoins son origine dans le fait que les personnages sont anachroniques. Ils incarnent de vieux archétypes (les références vampiriques historiques ou de pop culture sont légion), comme s’ils sortaient tout droit d’une autre époque, les siècles passants n’ayant visiblement pas eu un gros impact sur eux. Heureusement donc que Guillermo est là pour les servir. Techniquement, il est au service de Nandor, mais il se trouve que les « familiers » de Laszlo et Nadja meurent toujours rapidement et ne s’attardent donc jamais.
La principale crainte que l’on pouvait avoir avec un projet comme celui-ci était que le film What We Do In The Shadows avait tellement bien exploité son concept que l’adaptation aurait pu se limiter à faire de la redite. Ce n’est pas du tout le cas. Certes, les ressorts comiques sont relativement similaires — explorant la banalité du quotidien à travers le prisme de vampires déconnectés de la réalité du monde dans lequel ils vivent —, mais il se trouve que les personnages font la différence et, dans ce registre, la série n’a rien à envier au long métrage, bien au contraire.
Le couple formé par Laszlo et Nadja est tout simplement brillant, bien aidé par les deux comédiens britanniques qui lui donnent vie. Leurs excentricités sont savamment contrebalancées par une terrible honnêteté qui semble toujours étrangement déplacée et qui crédibilise instantanément cette relation qui dure depuis des siècles. Matt Berry et Natasia Demetriou se complètent à merveille et fonctionnent aussi bien quand ils sont séparés. Dans ce registre, le vampire émotionnel Colin Robison s’impose au départ comme étant un gag servant à combler les épisodes, mais plus la saison avance et plus il accompagne ses colocataires buveurs de sang – lui se nourrit de l’énergie des autres en les ennuyant à mourir ou en les enrageant. Il injecte un décalage qui aide l’ensemble à prendre forme, tout comme le fait Guillermo, un humain maladroit qui rêve devenir un vampire et qui réalise doucement que cela ne se produira peut-être jamais.
En dix épisodes, cette saison 1 de What We Do In The Shadows ne manque certainement pas de moments de pur génie comique et dévoile un potentiel réel qui garantit clairement un beau futur à la série.
