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White Heat : Amis pour la vie (Série complète)

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En 1965, Jack se retrouve à la charge d’un large appartement et trouve six colocataires bien différents les uns des autres. Au fil des ans, ils vont s’éloigner et se rapprocher au grès de leur existence. De nos jours, l’un d’entre eux est récemment décédé dans l’appartement et ils se retrouvent tous ensemble, devant régler des différends qui les ont séparés pendant longtemps.

Drama de BBC Two en 6 épisodes, White Heat est une série de Paula Milne (Small Island) qui suit un groupe d’amis sur plusieurs décennies. Sur papier, cela pourrait ressembler à la série Our Friends in the North, et le projet avait d’ailleurs été annoncé comme une sorte de nouvelle version se déroulant dans le sud. Malgré ça, la comparaison a rapidement été rejetée par la scénariste qui avait des ambitions bien particulières et n’aurait rien gagné à voir son travail comparé à ce classique du petit écran britannique.

Donc, les concepts sont identiques, sauf que White Heat s’engage dès le départ sur une route plus chaotique. On suit sept personnes qui se rencontrent en 1965. Il y a Jack (Sam Claflin), héritier d’une grande famille qui est en révolution contre le pouvoir en place et, surtout, contre ce que représente son père ; Charlotte (Claire Foy) est la féministe qui tend à prendre les mauvaises décisions pour elle ; Lilly (MyAnna Buring) est une artiste ne parvenant pas à percer ; Orla (Jessica Gunning) vient d’Irlande et fuit l’IRA ; Alan (Lee Ingleby) est un intellectuel en route pour devenir un grand ingénieur ; Jay (Reece Ritchie) est un hindou et un futur chirurgien qui cache son homosexualité ; et Victor (David Gyasi) arrive de Jamaïque pour étudier le droit. Si Jack ne vendait pas leur colocation comme une sorte d’expérimentation sociale, cela serait presque ridicule de voir que chaque protagoniste peut être réduit à un simple stéréotype.

Nous avons donc un souci d’exhaustivité certain qui se doit de servir à l’exploration des années 60, 70 et 80, et cela ne va pas s’arrêter là. Paula Milne montre rapidement qu’elle désire avant tout exploiter le maximum de thématiques portant à controverse au lieu de réellement s’intéresser à ses personnages. Dans ces conditions, il est un peu difficile de s’attacher à eux, tout particulièrement au début – certains ne trouveront d’ailleurs que peu d’occasions d’être réellement utiles et ne parviendront pas à s’affirmer.

Si ce n’était pas suffisant, chaque épisode de cette série britannique se pose comme étant un véritable exposé de tous les problèmes sociaux économiques et culturels qu’a pu rencontrer l’Angleterre au cours du dernier demi-siècle. La télévision est d’ailleurs toujours allumée au bon moment pour que l’on nous annonce la réalisation d’un évènement clé. Au final, cela ressemble surtout à une mauvaise utilisation de l’histoire du pays qui peut être réduit un véritable défilé de banalités affligeantes.

Concrètement, les personnages de White Heat sont donc noyés dans la conjoncture dans laquelle ils évoluent. Limités par ça, ils peinent à s’affirmer et seuls Jack et Charlotte bénéficieront du travail de construction minimum requis pour être considérés comme étant quelque peu pertinents. Le souci supplémentaire ici est que Jack est juste détestable et que Charlotte en souffre jusqu’à ce qu’elle arrive à s’affranchir de son lien avec lui.

Au final, si cette histoire d’amitié reste crédible, elle n’est qu’une façade permettant à une scénariste de camoufler son ambition pédagogique abusive. C’est donc lourd et vraiment maladroitement écrit. Heureusement, le casting est solide et parvient occasionnellement à élever du matériel bien pauvre pour en faire le drame qu’il aurait dû être. Ce n’est cependant pas constant et certains épisodes s’enfoncent dans l’édifiante banalité de leur contenu.

White Heat avait véritablement de quoi être une réussite, mais si elle n’est pas foncièrement désagréable à regarder, elle se révèle surtout être oubliable. Il est clair qu’à vouloir trop en dire, peu réussit réellement à passer et le gâchis est bien là.