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Wicked City : Meurtres à la chaine sur le Sunset Strip (Pilote)

Wicked City saison 1 Pilote - Wicked City : Meurtres à la chaine sur le Sunset Strip (Pilote)

C’est le début des années 80 et les États-Unis sont marqués par une vague de tueurs en séries. Sur le Sunset Strip à Hollywood, Kent Grainger séduit d’insouciantes jeunes femmes qui ont des rêves plein la tête avant de les tuer. Le détective Jack Roth cherche à l’attraper.

Connaissez-vous la musique de 1982 ? Non ? Après ce pilote de Wicked City, vous allez avoir une bonne idée des succès de l’époque. On peut même dire que si la série se poursuit comme cela, vous pourriez prétendre aisément être un expert à la fin de la saison.

Cette création de Steven Baigelman est en effet noyée dans la musique. On pourrait d’ailleurs aller jusqu’à affirmer que plus d’attention a été portée sur la playlist que sur l’écriture des dialogues, ce qui est regrettable, puisque l’on ne regarde pas la télévision pour avoir uniquement des échantillons de chansons posés sur Ed Westwick jouant au tueur.

Wicked City est une anthologie, Westwick ne tuera donc pas éternellement, il sera arrêté – probablement dans le season finale. Il n’est en plus pas seul, puisqu’il rencontre dans ce premier épisode celle qui deviendra sa complice. À l’origine, le show a été présenté comme couvrant chaque année un crime notable qui toucha Los Angeles. L’idée serait de passer d’une époque à une autre. Dans les faits, nous avons pour le moment Kent Grainger, un serial killer qui n’a pas existé. Par contre, il sévit à une période où le pays était réellement affecté par des vagues de crimes. Les années 70 furent assez terrifiantes pour cette raison et cela déborda sur la décennie suivante. On peut même dire que cela ne s’est jamais réellement arrêté.

Quoi qu’il en soit, Wicked City veut visiblement capter cette peur et l’ambiance du Sunset Strip où sexe, drogue et Rock’n’roll se côtoyaient littéralement en continu. Forcément, au lieu de nous offrir une chronique sur la vie à l’époque, on nous sert une histoire de flics et de criminels, puisque c’est la seule approche commercialement viable pour un network américain, semble-t-il. Aquarius a fait la même chose avec la fin des ‘60s cet été, mais le résultat avait le mérite d’être, dès le premier épisode, un peu moins grossier.

Le souci ici est que tout est précipité et, pour suivre le rythme, la mise en place des personnages se fait à coup de clichés éculés. Les flics sont des caricatures ambulantes, les victimes sont anecdotiques, la journaliste n’est pas crédible, etc. Rien ne fonctionne réellement, car le scénario n’est véritablement intéressé que par son tueur et le couple qu’il va former avec sa nouvelle complice. Malheureusement, là encore l’écriture manque sérieusement de finesse et Ed Westwick a beau avoir le matériel le plus solide, il est handicapé par la précipitation qui caractérise ce pilote.

Tout avance ainsi trop vite pour que l’exposition soit bouclée en un épisode. Même l’omniprésente musique est touchée par cela, les morceaux s’enchainant à une vitesse qui fait qu’il est difficile de réellement les apprécier. Cela donne naissance à un bruit de fond constant qui distrait et n’ajoute pas de matière à l’histoire.

Concrètement, ce pilote de Wicked City veut trop en faire et finit par ne pas avoir tant à raconter que cela. Avec le casting qui peine à ne pas tomber dans l’autoparodie, la bande-son qui étourdit et le scénario qui progresse péniblement pour ne pas réellement mener quelque part, on peut dire que cette introduction est loin d’être efficace. Malgré tout, le fait que l’histoire sera bouclée en 10 épisodes laisse penser que la suite pourrait avoir des choses plus solides à offrir, en dépit de ce lancement bancal. Du moins, on peut espérer.