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Wolf Hall : Dans l’ombre des Tudors, une incontournable série historique (disponible sur 6Play et Salto)

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Alors que le troisième et dernier livre de la série littéraire de Hilary Mantel consacrée à Thomas Cromwell est sorti cette année en Angleterre, la minisérie Wolf Hall: dans l’ombre des Tudors peut être redécouverte dès maintenant sur 6Play ou encore sur Salto.

Diffusée en 2015 sur la chaine britannique BBC Two, Dans l’ombre des Tudors nous ramène à l’époque du règne d’Henri VIII, roi qui occupe une place fondamentale dans l’histoire de l’Angleterre — et la dynastie des Tudors fascine toujours autant de nos jours. Si l’Histoire est connue, il y a de multiples façons de la raconter – comme nous le démontre Wolf Hall Dans l’ombre des Tudors qui fait de Sa Majesté une figure secondaire au profit de son ministre, le fameux Thomas Cromwell.

Se composant de 6 épisodes, la série historique nous entraine dans l’ombre des Tudors, dans les coulisses du pouvoir où chaque coup se doit d’être habilement réfléchi, chaque pion déplacé avec stratégie.

Adapté par Peter Straughan pour le petit écran, Wolf Hall tient bien logiquement sur les épaules de son interprète principal, Mark Rylance. L’acteur anglais est donc responsable de donner corps à Thomas Cromwell, un homme issu d’un milieu modeste qui va profiter de l’Histoire pour trouver sa place aux côtés du roi. Dès les débuts, Cromwell est posé comme un homme plus que loyal à l’intelligence supérieure et qui n’oublie pas. Lorsque le moment sera venu de faire tomber des pions autour de lui pour servir son roi, autant dire qu’il est préférable de ne pas l’avoir blessé d’une façon ou d’une autre. Car Cromwell se présente comme quelqu’un qui est capable autant de froideur que d’une certaine compassion, dans les limites de ce que sa place peut lui permettre de faire.

Wolf Hall décrypte le conseiller pour tenter de briser l’image de monstre qu’il possède. Si les allusions à son passé, sa fidélité illustrée au Cardinal Wosley et ses méthodes pour parvenir à ses fins nous fournissent l’essentiel pour comprendre à quel type d’homme on a affaire, les silences en disent parfois bien plus long que les mots. Mark Rylance excelle à véhiculer les émotions du personnage à travers des regards et des expressions. Quoi qu’il arrive, l’acteur nous entraine dans la tête de ce conseiller hors pair pour nous exposer une personnalité complexe et fascinante qui a une conscience particulière de sa valeur et de sa place sociale.

On arpente ainsi à ses côtés les couloirs sombres, éclairés à la bougie, qui donnent vie à une atmosphère étrangement intimiste, prompt à voir naitre des discussions à cœur ouvert (mais pas trop) et de nombreux sous-entendus. Rien pourtant ne vaut la franchise du personnage qui possède un certain sens de l’humour, employé avec grande parcimonie. La réalisation de Peter Kosminsky s’assure de nous entrainer dans le sillage de son acteur principal et laisse sa caméra s’arrêter sur les visages pour que l’on saisisse leur colère, leur doute ou leur interrogation – selon les circonstances. Certaines scènes s’articulent d’ailleurs comme des peintures ou des moments frôlant la contemplation qui sont présentent pour soutenir l’ambiance de l’œuvre.

Wolf Hall donne ainsi vie à une palette de personnages qui vient alimenter les conflits, les questions religieuses et politiques, les potins en tous genres de la cour. Pas une fausse note au casting, pas un portrait dépeint de façon trop simpliste. Le temps imparti pour certains est réduit, mais les acteurs saisissent chaque minute pour bien signifier leur place dans cette histoire.

En mettant Cromwell sur les devants de la scène, Wolf Hall place le roi en personne dans un second rôle qu’il n’a pas l’habitude d’occuper. Cela ne fragilise aucunement sa position, participant même à le rendre étrangement plus attirant, comme cela le devrait. Damian Lewis n’a jamais paru aussi imposant que dans la tenue d’un roi à la vie sentimentale si compliquée et désespéré d’obtenir un fils pour assurer sa véritable place dans l’Histoire.

Si le roi est bien entendu l’homme pour qui tout se joue, c’est définitivement Anne Boleyn qui détient l’autre grand rôle de Wolf Hall. Anne s’impose comme une parfaite manipulatrice, aussi ambitieuse que déterminée, qui séduit par son assurance et qui touche lorsque la détresse et la peur s’emparent d’elle. Comme le roi qui tombe sous son charme, son interprète Claire Foy délivre une sublime performance qui attire inlassablement le regard.

Wolf Hall offre un subtil récit qui déroule son histoire sans aucune précipitation et avec une finesse notable pour laisser avant tous ses personnages prendre vie et afficher leur ambivalence. En mettant Thomas Cromwell dans le premier rôle, la série aide à jeter un regard différent (bien que toujours éloigné du peuple de l’époque) sur cette période majeure d’un règne qui changera à tout jamais l’Angleterre. Reste tout de même un regret : que l’histoire de Cromwell soit pour le moment incomplète, le troisième roman de Mantel n’étant que récemment sorti. On ne peut dès lors qu’espérer qu’une suite verra bel et bien le jour pour compléter ce récit.


Disponible en DVD (d’occasion ou en import), Wolf Hall : Dans l’ombre des Tudors peut être re-découverte dès à présente sur la plateforme 6Play qui a récemment mis en ligne plusieurs fictions britanniques (dont également Orgueil et Préjugés, Emma et Guerre et Paix). Elle est également disponible sur Salto.