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Séries Zone Blanche : Il y a du bon au cœur de la forêt finalement

Zone Blanche : Il y a du bon au cœur de la forêt finalement

Zone Blanche Saison 1 - Zone Blanche : Il y a du bon au cœur de la forêt finalement

S’inscrivant dans une volonté de porter à l’écran des récits plus ambitieux, France 2 a proposé Zone Blanche, une nouvelle coproduction avec la Belgique qui mélange les genres et les influences non pas dans le but de copier ce que l’on a déjà vu, mais afin d’en tirer le meilleur pour délivrer autre chose.

Cette série créée par Mathieu Missoffe nous plonge dans la petite ville de Villefranche nichée au cœur d’une immense forêt. Cette zone blanche, autrement dit aucun réseau ne dessert la ville, affiche un taux d’homicides 6 fois supérieur à la moyenne nationale. Cette macabre statistique pousse le procureur Franck Siriani (Laurent Capelluto) à se rendre sur place. Il va alors se heurter au charme singulier de Villefranche et à ses habitants atypiques.

Indéniablement, l’une des influences les plus criantes de Zone Blanche est l’œuvre culte de David Lynch, Twin Peaks. Les deux séries débutent de manière similaire, un personnage extérieur à la ville fait irruption dans le quotidien d’une galerie de figures secondaires emplie de mystères et folie.

Cependant, comme je l’ai dit, cette première saison ne se limite pas à un modèle bien défini, mais s’inspire de multiples séries. Ainsi, on retrouve quelques bribes de Top Of The Lake, certains dialogues nous rappellent le ton si spécifique de Fargo alors que la touche fantastique la rapproche en quelques rares moments d’un X-Files. Mais réduire Zone Blanche à ses sources d’inspiration ne serait pas lui faire honneur. En effet, l’équipe créative donne vie à un univers et une mythologie qui lui sont propres.

Pour ce qui est de l’univers, Villefranche apparaît comme étant le terrain de jeu idéal pour une série à ambiance. Elle est entourée de cette immense forêt que la caméra se plaît tant à filmer sous tous les recoins possibles et qui plonge cette communauté dans une sorte d’enfermement qui rapproche cette création originale d’un quasi-huis clos.

Dans cette commune isolée, coexiste des personnages qui prennent part, chacun à leurs niveaux, à l’établissement de cet univers, à commencé par Frank Siriani, ce procureur pince-sans-rire qui semble être allergique à tout ce qu’il est possible d’imaginer. C’est d’ailleurs par lui que la série propose ses répliques les plus piquantes, jouant sur le décalage entre le personnage et le lieu où il évolue.

Une fois son univers planté, Zone Blanche déploie avec aisance sa mythologie. Si, afin de maintenir l’intérêt du plus grand nombre, elle sert la formule classique d’une affaire par épisode, les enquêtes sont assez bien gérées pour ne pas devenir désagréables. Surtout, elles ne sont qu’un prétexte pour s’attarder sur la disparition de la fille du maire, une investigation qui semble ramener à ses plus vieux démons le major Laurene Weiss (Suliane Brahim), une femme hantée par un traumatisme en lien avec la forêt.

Le major est comme une porte d’entrée vers la mythologie du show. Comme nous, elle est perdue et cherche une vérité qui pourrait bien la dépasser. L’ultime épisode – d’une saison qui en comprend 8 – semble en tout cas confirmer que les réponses à ses nombreuses questions sont bien loin de ce qu’elle peut imaginer. Cela permet de ressentir une profonde empathie pour le personnage et livre quelques beaux moments d’émotions.

Loin d’être le polar le plus accessible de la chaîne, Zone Blanche ne délivrent pas ses révélations sur un plateau d’argent. Elle demande à son audience des efforts et la pousse à émettre des hypothèses. Cela n’a l’air de rien, mais une série française qui insiste sur plusieurs niveaux de lecture, cela mérite que l’on s’y attarde.

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