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10 séries japonaises incontournables (2000-2011)

1 Litre no Namida serie japonaise - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)

Deux ans après le (Top) 5 séries japonaises du printemps (2011) qui valent le coup d’œil, Carole m’a de nouveau proposé de rédiger un billet sur les séries japonaises.

Le but fut cette fois-ci de réaliser un exercice périlleux en m’attardant sur les incontournables du petit écran nippon, à l’image de ce qu’avait fait Denis avec les séries coréennes. À travers cette liste, j’ai tâché d’illustrer la versatilité des productions japonaises. Il est indiscutable que des genres et spécificités reviennent – trop – régulièrement à l’antenne, mais la pluralité finit toujours par laisser son empreinte. Choisir dix fictions fut cornélien, cela va s’en dire, et il est indiscutable qu’il en existe encore bien d’autres de cette qualité.

Rappelons brièvement que les séries japonaises, généralement appelées les j-dramas, sont pour la majorité constituée d’une dizaine d’épisodes de quarante à quarante-cinq minutes qui forment une histoire complète. Du fait de leur courte durée de vie, il existe un renouveau perpétuel à l’écran ; l’année est de cette façon découpée selon les quatre saisons, cumulant au minimum 150 à 200 nouveautés par an !

1 Litre no Namida (2005 – 11 épisodes & 1 spécial)

ichi rittoru no namida - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)Adapté d’un journal intime écrit par une jeune fille atteinte d’une maladie incurable, 1 Litre no Namida (ichi rittoru no namida) – soit en français, un litre de larmes – dépeint les joies, les peines, les doutes et le combat contre une pathologie rendant sa victime prisonnière d’un corps progressivement incontrôlable. Si l’issue de l’héroïne est inéluctable et que le titre laisse envisager le pire, la série évite habilement le pathos et la surenchère sentimentale pour se concentrer sur le courage et sur l’humanité, dans ses bons comme dans ses mauvais côtés. Avec une grande subtilité et une sobriété rarement vues au Japon dans des séries de ce genre, celle-ci fait office de petite pépite lumineuse sincèrement authentique. Pour son message d’espoir, de ténacité, la justesse de ses propos et l’interprétation au diapason, elle marque à l’encre indélébile et ne peut laisser indifférent.

Fumô Chitai (2009 – 19 épisodes)

fumou chitai - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)Plus longue que la moyenne, Fumô Chitai plonge son public dans une société japonaise en pleine mutation alors que celle-ci essaye de retrouver de sa splendeur après la Seconde Guerre mondiale. Cette adaptation d’un roman se permet par la même occasion de dépeindre la lente reconstruction personnelle d’un individu, un militaire ayant passé plusieurs années dans un camp de travail sibérien. Brisé suite à cette captivité traumatisante, il se consacre corps et âme à sa patrie et tente de préserver envers et contre tout la paix. Extrêmement dense, multipliant les thématiques et balayant des domaines comme l’économie, la finance, la politique ou encore l’historique, cette très ambitieuse fiction inspirée de personnes réelles bouleverse par sa retenue et sa férocité émotionnelle. Définitivement intense, fascinante et prenante, elle s’arme d’une fine intelligence et se place incontestablement parmi les merveilles du petit écran japonais.

Hana Yori Dango (2005/2007 – 2 saisons & 1 film)

hana yori dango - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)Qu’on le veuille ou non, cette comédie romantique composée d’un total de 20 épisodes est un vrai classique japonais. Adaptée d’un manga à succès lui-même transposé par la suite dans d’autres productions internationales, cette histoire utilise le schéma éculé de la jeune fille pauvre se démenant plus que de raison dans un lycée huppé où un quatuor de quatre garçons fait la loi. Dans ce cadre cossu où le kitsch n’est jamais très loin, l’un d’entre eux, le plus goujat de tous, s’amourache d’elle après qu’elle lui ait résisté fièrement. S’ensuivent tous les codes propres au genre, avec de nombreux rebondissements, des coups bas, des jeunes hommes avenants, des moments épiques et des petits papillons dans le ventre pour ceux capables de fondre comme neige au soleil face à des récits où les sentiments et l’humour font bon ménage.

Ikebukuro West Gate Park (2000 – 11 épisodes & 1 spécial)

iwgp - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)S’il est indiscutable que les séries japonaises reposent souvent sur un canevas assez similaire, demeurent heureusement des exceptions. L’air de rien, cette immersion dans le quartier d’Ikebukuro de Tokyo, là où Makoto cherche le tueur d’une de ses amies, dépeint une jeune population désabusée n’ayant parfois plus rien à perdre. Sous fond de guerres de gangs, de yakuzas et de criminels en tous genres, cette transposition d’un roman est capable de faire rire comme de toucher immédiatement en plein cœur, voire de mettre littéralement mal à l’aise. Avec sa réalisation frénétique, son atmosphère lourde et parfois sordide, son humour noir truculent, ou encore via ses personnages très hauts en couleur, cette fiction originale joue sur les apparences et dévoile progressivement toute sa finesse et sa justesse, sans jamais tomber dans la complaisance. Drôle, intense et atypique, ce j-drama a en plus le mérite d’avoir Watanabe Ken parmi ses acteurs phares !

JIN (2009/2011 – 2 saisons de 11 épisodes chacune)

jin - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)Lorsque le neurochirurgien Minakata Jin se retrouve propulsé en plein Bakumatsu, soit au cours d’une période trouble de la fin du XIXe siècle, il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il n’a guère le temps de réfléchir qu’il doit déjà sauver des vies. Tout en alliant plusieurs registres, cette fiction transposant l’univers d’un manga fait preuve d’une grande richesse et s’apparente à une véritable aventure humaine. En conjuguant la médecine, l’historique, la politique et le voyage dans le temps, elle propose une expérience atypique et envoûtante. Ses caractéristiques symbolisent à merveille le tourbillon émotionnel, personnel et factuel que vivent ses personnages évolutifs. De surcroît, sa superbe bande-son et sa réalisation soignée participent totalement à l’atmosphère en offrant ses lettres de noblesse à une fiction vibrante et passionnée.

My Boss, My Hero  (2006 – 10 épisodes)

my boss my hero - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)En unissant à la fois le registre humoristique propre au Japon et le cadre de l’école visiblement très apprécié par son public, My Boss, My Hero dépeint les aventures rocambolesques d’un yakuza simplet obligé de retourner au lycée pour obtenir son diplôme. Se faisant passer pour un véritable élève, il va de soi que les quiproquos sont légion, surtout lorsque le criminel en question use de manières peu orthodoxes et assez tape-à-l’œil. Hilarante, rafraîchissante et devant beaucoup au charme et à l’interprétation en excès de son interprète principal, cette comédie met aisément de bonne humeur et résume à elle seule l’extravagance caractéristique des fictions nipponnes de cet acabit.

Nodame Cantabile (2006 – 11 épisodes, 2 épisodes spéciaux & 2 films)

nodame cantabile - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)Qui a dit que la musique classique était soporifique et poussiéreuse ? Contre toute attente, malgré un univers somme toute rigide, Nodame Cantabile donne à première vue l’impression d’être une fiction déjantée où le cabotinage et les excès sont rois. Avec des effets tout droit sortis d’un manga, des réactions grandiloquentes et une emphase permanente, l’ensemble a de quoi effrayer. Pourtant, derrière cette folie douce se cachent un certain sérieux, des fêlures et des craintes quant à un futur toujours angoissant lorsqu’on ne sait pas ce que l’on désire – ou, plus tristement, si l’on est en mesure d’atteindre ses rêves. Cela dit, à travers les aventures hautes en couleur de la pianiste excentrique Nodame, du génie Chiaki et d’autres figures tout aussi attachantes, ce sont l’humour et l’amitié qui priment. Grâce à son ton piquant, sa douceur, son romantisme pudique et à la superbe bande-son non rédhibitoire quand bien même le classique ne serait pas apprécié, le visionnage de cette adaptation créative d’un manga tout aussi conseillé, se révèle enthousiasmant.

Shinya Shokudô  (2009/2011 – 2 saisons de 10 épisodes chacune, format court de 25 minutes)

shinya shokudou - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)Tous les soirs, à minuit, un restaurateur ouvre son petit établissement confidentiel pour le refermer à sept heures du matin. Si son menu propose un unique plat, le chef accepte de ses clients toutes leurs propositions, à partir du moment où elles lui sont réalisables. Ressemblant à une succession de modestes tranches de vie, Shinya Shokudô – soit littéralement le restaurant de minuit – est une véritable aventure humaine minimaliste où les papilles sont constamment en éveil. Outre son ambiance intimiste, son humour léger, son humanisme et les sentiments qu’elle induit, elle parvient à mettre en exergue cette association émotionnelle inextricable entre souvenirs personnels et cuisine parfois très simple bien que résolument individuelle. Empreinte d’une authentique nostalgie, elle se transforme alors en un met doux amer capable de fédérer comme d’insuffler par subtiles touches l’arôme de son pays.

Soratobu Tire  (2009 – 5 épisodes)

soratobu tire - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)S’inspirant de faits réels et d’un roman du même nom, cette série précipite ses spectateurs dans des dominantes chères aux fictions japonaises, tout en symbolisant avec une grande nuance le fonctionnement des mentalités nippones. À travers cette histoire dépeignant la vaine tentative d’un simple homme de faire éclater la triste vérité qu’une gigantesque entreprise cherche minutieusement à cacher, elle captive comme elle fascine. Sa tension à couper au couteau, son intrigue tentaculaire, son conflit humain aux multiples facettes et sa critique sociétale rendent ce thriller résolument passionnant à suivre et plus qu’abouti. Ce combat de David contre Goliath se permet en plus d’éviter habilement le manichéisme et s’en révèle d’autant plus ambigu et complexe.

Soredemo, Ikite Yuku (2011 – 11 épisodes)

soredemo ikite yuku - 10 séries japonaises incontournables (2000-2011)Avec un titre signifiant et pourtant, je dois continuer de vivre et un scénario mettant en avant les conséquences du meurtre d’une petite fille quinze ans auparavant, il est naturel d’imaginer le mélodrame poussif et excessif. Contre toute attente, cette série traitant du travail du deuil use de neutralité et fait preuve d’une incroyable objectivité en dépeignant les difficultés de la reconstruction personnelle après un drame de cette ampleur. Qui plus est, outre sa sublime mise en scène poétique, son ambiance intimiste et sa tonalité douce-amère, elle illustre la relation compliquée entre le frère de la victime et la sœur du criminel. Ces deux êtres lunaires perpétuellement mal à l’aise sont magnifiques pour leurs forces, leurs faiblesses et offrent des scènes émotionnellement chargées bien que toujours résolument pudiques. Soredemo, Ikite Yuku en devient dès lors un voyage sensoriel éprouvant, sombre et terrible, mais incroyablement humain et cathartique. Il s’agit d’une vraie perle de finesse et de sensibilité comme on aimerait en voir davantage.

Cette liste est un guest post réalisé par Caroline, qui écrit régulièrement sur les séries télévisées sur son site Luminophore, au sein duquel les j-drama occupent une place de choix.
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