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Al Swearengen, le poète de Deadwood

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Deadwood Al Swearengen - Al Swearengen, le poète de Deadwood

Si on en croit Ian McShane, le retour Deadwood pourrait bien être finalisé avant 2017. Tant que cela n’est pas signé, il n’est probablement pas nécessaire de trop s’enthousiasmer. En tout cas, l’acteur est motivé à l’idée de redevenir le désormais mythique Al Swearengen et on peut le comprendre. Non seulement ce personnage a marqué sa carrière, mais il s’est également imposé comme étant le plus emblématique que le show avait à nous offrir, et ce n’est pas rien quand on voit les gueules qui peuplaient le western de David Milch.

Ellis Albert « Al » Swearengen a réellement existé, comme de nombreux protagonistes que l’on a pu croiser dans la série, et est connu pour s’être installé à Deadwood dans le Dakota du Sud en 1876. Contrairement à la réalité, Al n’était pas marié dans le show, ni originaire de l’Iowa, mais cela ne veut pas dire que cette version fictionnelle de l’homme est si éloignée qu’on pourrait le croire de son inspiration. Après tout, le véritable Albert Swearengen avait la réputation d’être brutal et d’avoir un talent inné pour sceller des alliances politiques. C’est ce trait particulier qui anima la série, ça et son don pour la vulgarité.

Here’s my counter-offer to your counter-offer: go fuck yourself.

Le mot « fuck » a été utilisé sous une forme ou une autre 2980 fois durant les trois saisons qui composent Deadwood. Vous pouvez être certains qu’Al a plus que fait sa part du travail pour que ce chiffre soit si impressionnant. On notera également qu’il avait visiblement une affection particulière pour « cocksucker », ce qui apportait de la couleur et du contraste à ses longues tirades et autres réflexions qu’il affectionnait tant.

D’un autre côté, Al n’était pas non plus le citoyen modèle. Il dirigeait le Gem Saloon dans lequel il vendait de l’alcool et du sexe, puisque l’arrière-boutique était plus ou moins un bordel. À l’étage se trouvaient ses appartements d’où il menait son business et pouvait suivre ce qui se passait dans la grande rue principale de Deadwood. Ce petit camp pour chercheurs d’or a cependant rapidement grossi et le gouvernement américain a commencé à vouloir y apporter sa loi. Les choses se compliquèrent ainsi pour Al, mais il avait toujours un coup à jouer et son pragmatisme lui permettait de faire des choix judicieux pour assurer son avenir.

Cela aurait pu s’arrêter durant la seconde saison, car il se retrouve cloué au lit, luttant pour rester en vie. Cette situation critique mit le personnage en retrait et créa un vide notable, étant donné qu’Al était indéniablement l’âme de la série et lui insufflait son énergie unique.

Il faut dire que derrière son apparence rustre et son amoralité reconnue, Al Swearengen était un homme extrêmement complexe, ambitieux et qui évoluait en suivant justement un code moral qui lui était propre, tout comme sa notion de justice. Sa vision du monde n’était cependant pas aisée à appréhender, même pour ceux qui l’ont longtemps côtoyé. Il avait sa façon d’aider et de choisir ses combats qui avait de quoi décontenancer, mais qui avait tout de même un sens. C’est d’ailleurs en cherchant à comprendre cet homme plein de contradictions que l’on perçoit le mieux l’intelligence du show.

À lui seul, Al Swearengen justifie que l’on regarde Deadwood et il reste incontestablement un des meilleurs personnages ayant évolué dans une série.

L’intégrale de Deadwood est à présent disponible en Blu-Ray (import anglais) avec audio et sous-titres français.

Cet article fut déjà publié en mars 2014 à l’occasion des 10 ans de la série et est remis aujourd’hui en avant à l’approche des 10 ans de sa conclusion, car n’importe quelle excuse est bonne pour parler de Deadwood.