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The Killing : Sarah Lund, une détective définitivement pas comme les autres

The Killing Sarah Lund - The Killing : Sarah Lund, une détective définitivement pas comme les autres

Si la série danoise The Killing (Forbrydelsen en version originale) a rencontré le succès qu’on lui connait aujourd’hui, c’est pour sa construction qui impose un rythme soutenu et de nombreux twists, mais c’est également grâce à Sarah Lund, la détective qui mène l’enquête et qui est interprétée par Sofie Gråbøl.

Au point de départ, cette série policière créée par Søren Sveistrup mélangeait trois points de vue différents (la police, les politiciens et la famille de la victime) et la détective en charge de l’investigation un peu malgré elle ne paraissait pas nécessairement destinée à devenir à ce point iconique. C’était sans compter sur sa personnalité bien particulière — et son style vestimentaire atypique.

Sarah Lund et ses pull-overs, c’est toute une histoire qui débuta, semble-t-il, par un choix fait par l’actrice en rapport à un souvenir de ses parents hippie dans les ‘70s. En tout cas, même si cela apparait anodin au commencement, cet accessoire est un élément important pour définir Lund, car l’idée est que le fameux pull est là pour, dans un sens, camoufler la féminité du personnage, afin qu’il ne soit pas réduit au niveau d’un stéréotype sexy.

Cela a tellement bien fonctionné que les pull-overs ont obsédé une bonne partie de l’Europe au début des années 2010. La suite, c’est la personnalité particulière de la détective de la police de Copenhague qui compléta l’étrange tableau.

Au lancement de The Killing, Sarah Lund se présentait comme étant une femme stable, une mère de famille célibataire sur le point de se remarier et de partir en Suède pour se construire une nouvelle vie. La mort de Nana Birk Larsen la retient cependant au Danemark. Lund doit aider son remplaçant, Jan Meyer (Søren Malling), à prendre ses marques, mais le duo qui a du mal à fonctionner comme tel. Les deux détectives se retrouvent alors forcés de faire équipe plus longtemps que prévu.

Plus l’histoire avance et plus Sarah Lund se montre solitaire et obsessionnelle. Ses différentes fixations lui permirent dans un premier temps de pointer les choses irrégulières dans l’enquête, mais le temps passant, elle s’isola, réagissant de moins en moins à ce qui peuple sa vie de tous les jours.

On découvrira ainsi que ce n’est pas une nouveauté. Son fils ne sera pas le premier surpris, car même si sa mère apparaissait concernée par lui au début, elle se révéla être incapable de faire attention à lui — ou à sa propre mère, d’ailleurs. Cette dernière espérait que sa fille trouverait une certaine stabilité et ce qui nous paraissait au départ comme un comportement intrusif était avant toute chose l’expression d’une inquiétude justifiée de sa part. Elle se résigna cependant en saison 2 et accepta sa fille pour ce qu’elle est, allant jusqu’à l’encourager.

Il ne fait donc aucun doute que bien qu’elle soit fascinante avec son système de réflexion à part et son don pour déceler les inconsistances, Sarah Lund est une personne instable et, à cause de cela, elle met en danger les gens qui l’entourent.

Dans la seconde saison de The Killing, elle montrera qu’elle a bien pris conscience de cette triste conséquence, mais en combattant sa nature profonde, elle va surtout trouver les ennuis. En tout cas, tout n’est pas perdu pour elle, jusqu’à un certain point, car avec le détective Ulrik Strange (Mikael Birkkjær), on découvre qu’elle peut retrouver le sourire et même faire des blagues à l’occasion, ce qui démontre qu’elle peut occasionnellement baisser sa garde et s’ouvrir de nouveau au monde qui l’entoure. Cela dit, elle ne peut pas renier ce qui fait d’elle une détective à part et hors pair.

C’est son talent inimitable dans son travail qui encourage son supérieur, Lennart Brix (Morten Suurballe), à lui faire confiance. Il mettra sa carrière dans la balance pour elle et il ne sera pas déçu, étant donné que Lund sait arrêter des meurtriers, mais elle ne semble pas capable de le faire sans créer le chaos autour d’elle — c’est ce qui a fini par devenir la force première de la série, même si c’est ce qui poussera la détective à bout dans la dernière saison.

Concrètement, Sarah Lund est une personne qui a sérieusement besoin de consulter un psychiatre, mais c’est sa personnalité aussi dangereuse qu’étrangement fascinante qui a fait d’elle un personnage à part et inimitable. La détective est non seulement devenue le cœur et l’âme de The Killing, mais également un personnage iconique et désormais incontournable de la fiction danoise.


L’intégralité de la série The Killing (Forbrydelsen) est actuellement en cours de rediffusion sur Arte. Vous pouvez également vous la procurer en DVDs.