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5 raisons de regarder Grace and Frankie et son histoire d’amitié qui n’a pas d’âge

grace and frankie saison 5 - 5 raisons de regarder Grace and Frankie et son histoire d'amitié qui n'a pas d'âge

Lancée en 2015 par Netflix, Grace & Frankie débute par un dîner au restaurant où Grace (Jane Fonda) et Frankie (Lily Tomlin) apprennent que leurs époux, Robert (Martin Sheen) et Sol (Sam Waterston), entretiennent une liaison et qu’ils comptent désormais se marier.

Depuis près de 4 années, cette création de Marta Kauffman et Howard J. Morris s’essaie à un drôle d’exercice d’équilibre. Elle se veut à la fois proche de certaines sitcoms traditionnelles – rappelons que Kauffman a co-crée Friends – tout en s’autorisant à traiter avec parcimonie des thématiques souvent abordées par des dramédies à la Transparent.

À l’approche de la mise en ligne de la cinquième saison de Grace & Frankie, c’est le moment parfait pour parler de cette série à travers 5 raisons qui font que mérite un petit coup d’œil.

1. Le duo Jane Fonda et Lily Tomlin

Deux actrices chevronnées telles que Jane Fonda (vue récemment dans The Newsroom avec Sam Waterston) et Lily Tomlin (qui étant dans The West Wing avec Martin Sheen) qui se retrouvent sur la même série, 37 ans après Comment se débarrasser de son patron. Forcément cela engendre une certaine curiosité.

Dès les premiers instants, on voit bien que Marta Kauffman et Howard J. Morris ont créé ces rôles sur mesure. Ainsi, Jane Fonda sera Grace une WASP (White Anglo-Saxon Protestant) un peu coincée et Lily Tomlin incarnera Frankie une réminiscence des hippies de l’époque new age.

Rien de bien nouveau en soi, puisque les deux personnages vont devoir vivre ensemble. Bien entendu cette cohabitation entraînera des situations comiques dues aux différences entre les deux femmes.

Cela marche parce que les rôles sont comme des miroirs des deux actrices qui, à travers leurs intentions de jeu, se répondent mutuellement. Si Jane Fonda est plutôt sérieuse, voire hautaine (même si elle ne manque pas de second degré pour parler de chirurgie esthétique), Lily Tomlin est dans une extravagance permanente, elles ont surtout le talent pour apporter par petite touche quelques émotions que l’on évoquera un peu plus tard.

2. Le duo Martin Sheen et Sam Waterston

L’une des choses qui m’avaient surpris quand j’ai commencé Grace & Frankie était le rôle occupé par le second « duo » qui est ici un couple incarné par Martin Sheen et Sam Waterston.

Au cours des premiers épisodes, on pouvait regretter que le tandem apparaisse comme une variante peu inspirée de Grace et Frankie. En effet, Robert est présenté comme un homme sérieux et Sol comme un homme plus excentrique.

Pourtant au fur et à mesure, on va se prendre d’affection pour ce couple qui a vécu pendant des années une vie de mensonges et se retrouve à pouvoir s’aimer sans honte. Mais surtout, les moments les plus touchants que la série ait pu offrir sont ceux que partagent Robert et Sol.

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3. Des sujets peu traités à la télévision

Je ne l’ai pas précisé, si ce n’est de manière implicite, mais Grace & Frankie s’attardent sur quatre septuagénaires. Une chose bien rare dans les productions américaines.

Dès lors, la série s’épanche à travers les deux couples sur deux situations différentes. D’un côté, Robert et Sol font face aux difficultés d’un coming out à plus de 60 ans et ses répercussions sur chacune de leurs familles. De l’autre, Grace et Frankie doivent d’une part accepter le mensonge d’une vie et surtout tourner la page pour en entamer une nouvelle.

Les thématiques n’ont rien de révolutionnaire (séparation, reconstruction…), mais le fait d’avoir le point de vue de septuagénaires apporte un coup de fraîcheur. On s’amuse à voir ces deux héroïnes affronter des problèmes souvent réservés à des personnages plus jeunes.

Mais surtout, à partir du milieu de sa première saison, la création de Marta Kauffman et Howard J. Morris s’attarde sur la sexualité de ses septuagénaires. Dans ce domaine, la série attaque de front — on y parle sécheresse vaginale, lubrifiant (bio), mais aussi sex toys. C’est dans ces moments-là que je réalise toute la pertinence de Netflix d’avoir proposé cette série qui ose mettre en lumière des thématiques que l’on croit souvent réservées aux personnages plus jeunes.

4. Une série a l’humour redoutablement efficace…

Grace & Frankie s’inspire beaucoup de la sitcom traditionnelle et pour cause ses deux créateurs en viennent. Comme je l’ai précédemment dit, Marta Kauffman a été co-créatrice de Friends. Quant à Howard J. Morris, il a notamment travaillé sur Papa Bricole (Home Improvement) dans les années 90 et plus récemment sur Sullivan & Son ou encore According to Jim.

De ces vestiges ressort un certain sens du rythme. Même si dans ses tout premiers épisodes, la série s’efforce de traiter avec douceur la séparation des deux couples. Par la suite, les scénaristes se lâchent pour donner des scènes quelques fois drôles le plus souvent hilarantes.

i j’ai jusqu’à présent beaucoup insisté sur nos quatre septuagénaires, il ne faudrait pas oublier les enfants des deux couples. Ils sont un peu en retrait, mais les réactions de chacun face à l’annonce du coming out de leurs pères est traitées avec beaucoup de dérision, mais aussi un fond de sensibilité propre a la série.

5. …mais qui ne s’interdit pas quelques moments d’émotions

Contrairement aux apparences, Grace & Frankie est traversée par une certaine mélancolique. Il est vrai que, la majorité du temps, les personnages se moquent les uns des autres, mais parfois, au détour d’une scène, le rire s’estompe pour laisser place a quelques mots de tendresse.

Cela pourrait tomber dans le pathos, mais la série arrive à ne jamais trop en faire. Peut-être parce qu’elle a le sens de la coupure, quand l’émotion envahit trop l’écran elle est désamorcée par une réplique ou une situation qui remet le sourire. C’est finalement en cela que la série s’émancipe de la comédie pour se muer plus qu’il n’y paraît en une dramédie.