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Arrested Development (Saisons 1 à 3) : Les aventures exubérantes de la famille Bluth

Arrested Development - Arrested Development (Saisons 1 à 3) : Les aventures exubérantes de la famille Bluth

Plus de 7 ans après son annulation par FOX, Arrested Development revient avec de nouveaux épisodes à la fin de ce mois sur Netflix. Avant de découvrir les nouvelles aventures exubérantes de la famille Bluth, un retour sur les anciennes est de mise.

Dans Arrested Development, Jason Bateman (dans ce qui est sûrement le meilleur rôle de sa carrière à ce jour) incarne Michael Bluth, seul membre un tant soit peu sain d’esprit de la famille Bluth. Quand son père se fait arrêter, laissant alors la compagnie familiale aux mains de sa mère et de son plus jeune frère, Michael est obligé de rester auprès de ses proches pour leur apporter son aide.

Aucun d’entre eux n’a réellement accepté – ou réalisé – la chute sociale qui vient de les toucher et continue à vivre comme avant. Michael doit donc composer avec les excentricités de sa famille et il y en a un certain nombre.

Entre Lindsay sa sœur superficielle (Portia de Rossi), Gob son frère ainé (Will Arnett) incompétent dans pratiquement tout ce qu’il fait et Buster (Tony Hale), le frère cadet totalement sous l’emprise de sa mère, Michael a de quoi faire. Il faut aussi dire que presque tous les enfants Bluth ont des soucis d’égo qui les poussent à finir en larmes et à crier pour un rien. Surtout, les parents Bluth, George Sr. (Jeffrey Tambor) et Lucille (Jessica Walter), savent parfaitement manipuler leurs enfants pour obtenir ce qu’ils veulent, même quand ils ne devraient clairement pas y arriver. Par-dessus, la famille entretient des liens du sang particuliers, à commencer par George Michael (Michael Cera), le fils de Michael, qui a des sentiments pour Maeby sa cousine (Alia Shawkat), dont l’historique familial se complexifiera avec le temps.

La famille Bluth est peu ordinaire et leurs névroses n’en ressortent que plus importantes grâce au traitement narratif choisi. Arrested Development exploite le concept du mockumentaire à l’aide de multiples techniques permettant à l’histoire d’acquérir une dimension unique. Des images d’archives de films, des photos, des captures de sites internet ou encore des passages de caméras de sécurité agrémentent les épisodes. Des flashbacks viennent corroborer ou contredire les dires de la famille ou ceux du narrateur – ce dernier apportant des commentaires explicatifs et des informations sur les protagonistes pour rajouter une couche supplémentaire d’humour et de dynamisme.

La série ne s’arrêtera pas là, car plus elle progressera, plus elle se montrera intertextuelle (en faisant référence à d’autres œuvres), mais surtout réflexive, en se faisant référence à elle-même. Avec des blagues récurrentes et l’exploitation d’éléments passés, Arrested Development devient complètement indémêlable tellement tout se retrouve connecté. Cela lui procure une solidité narrative à toute épreuve alors qu’elle part clairement dans tous les sens possibles et inimaginables pour nourrir le délire en place.

Les Bluth sont donc unis pour le meilleur et pour le pire, peut-être plus pour le pire que pour le meilleur, mais ils le sont, car cela est nécessaire à leur survie. S’ils sont capables de méchanceté et d’égoïsme, ils sont aussi profondément humains, bourrés de défauts particulièrement bien mis en avant et, par la même occasion, tout simplement hilarants. C’est au cœur des tensions et des conflits irrésolus que cette indescriptible et heureusement inimitable famille trouve sa force et son moyen d’expression. Sans trop de surprises, ceux qu’ils rencontrent sont presque tous aussi délurés, imprévisibles ou déconnectés qu’eux de la réalité qu’essaie de maintenir Michael.

Pour entretenir le brin de folie qui anime Arrested Development, il fallait bien des protagonistes à la hauteur de ce fait. Des personnages incontrôlables, des procédés narratifs innovants et des situations complètement débridées rendent cette sitcom unique en son genre – qui trouve sans difficulté sa place dans la sériethèque.