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Séries House of Cards (UK) : Le thriller politique britannique par définition

House of Cards (UK) : Le thriller politique britannique par définition

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House of Cards BBC 1 - House of Cards (UK) : Le thriller politique britannique par définition

PeakTV - House of Cards (UK) : Le thriller politique britannique par définition À l’ère du Peak TV, Critictoo se lance dans un challenge « 52 semaines, 52 séries » en proposant une fois par semaine un retour sur une série terminée.

Si tout le monde connait aujourd’hui Franci Underwood, joué par Kevin Spacey dans la série Netflix, House of Cards était avant cela centré sur Francis Urquhart et celui-ci n’a rien à envier à son équivalent américain, car la politique britannique est également minée d’embuches.

Basée sur les livres éponymes de Michael Dobbs, la trilogie House of Cards de la BBC qui fête ses 30 ans a été scénarisée par Andrew Davies (Pride & Prejudice, Mr Selfridge) et elle mettait donc en scène Francis Urquhart – incarné par le brillant et regretté Ian Richardson. Au début de l’histoire, il est le Chief Whip du parti conservateur qui est au pouvoir. Son travail est donc de maintenir les membres du gouvernement dans le droit chemin, mais il pense sérieusement qu’il mérite bien plus que cela. Quand une promotion lui échappe, il décide de manipuler les politiciens et les journalistes qui gravitent autour de lui afin de pousser le Premier ministre vers la sortie de manière à prendre sa place.

House of Cards est le thriller politique par définition. Complots, manipulations, révélations, il y en a pour tous les gouts et, avec seulement 4 épisodes pour chaque saison, le rythme est sans conteste soutenu. Cependant, la force du récit est qu’il ne se repose pas uniquement sur ces ingrédients classiques magistralement utilisés, mais sur son anti-héros, Francis Urquhart, un homme définitivement à part. Certes, sa femme tend quelque peu à l’influencer, bien plus qu’il ne semble s’en rendre compte, mais c’est lui qui mène la danse en fin de compte et il en retire un plaisir bien particulier qui est étonnement communicatif.

Francis Urquhart : You might very well think that; I couldn’t possibly comment.

Urquhart a beau avoir l’air d’être des plus austère, il sait se montrer extrêmement jovial quand il s’agit de manipuler ses pions. Ainsi, House of Cards débute en délivrant de quoi bien rire, mais Andrew Davies a un talent certain pour renverser la tendance et pour entrainer sa série dans des recoins véritablement sombres. Il faut dire que l’ensemble suit l’évolution de l’humeur du protagoniste principal qui a une morale particulière qui le pousse à se justifier de tout comme si de rien n’était. Pire, il nous implique dans son processus de réflexion, puisqu’il consacre beaucoup de temps à nous parler directement, à nous expliquer ce qu’il fait et ce qu’il se passe sous nos yeux. Il fait de nous ses complices. Le quatrième mur est donc brisé dès le début pour le bien de l’histoire et cela donne à la narration une saveur bien particulière.

En plus de House of Cards, Francis Urquhart sévira dans deux suites, To Play the King et The Final Cut. La première impliquera la royauté, tandis que la seconde nous parlera de la fin de la carrière du politicien. L’ensemble se montre véritablement homogène, même si la troisième saison change légèrement d’approche.

Considérée à juste titre comme étant l’une des meilleures séries britanniques des ‘90s, la trilogie House of Cards est définitivement un produit de son époque, mais n’en reste pas moins moderne dans sa narration et mérite encore amplement d’être découverte aujourd’hui.