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JPod, de Douglas Coupland

jpod - JPod, de Douglas CouplandTitre : JPod
Auteur : Douglas Coupland
Editeur : Bloomsbury Publishing PLC
Nb de pages : 576 pages
Date de publication : 4 juin 2007 (nouvelle édition)
Langue : anglais
Prix : £7.99 (9.21 €)

Présentation : Plongée fatale dans le monde des geeks : Microserfs à l’ère Google ! Enfermés dans jPod, un studio de jeux vidéo à Vancouver, Ethan et six codeurs sont torturés par le service marketing et les défis idiots qu’il leur inflige. Un univers amoral et échevelé où la culture de marijuana, le trafic de clandestins, la danse de salon et l’essor de la Chine font et défont le quotidien dysfonctionnel d’Ethan. Jeux de mots et bizarreries visuelles : Douglas Coupland, à son meilleur, décortique une vie et des personnages à la fois produits et créateurs de leur époque.

Avis

Fin 2009, entre deux romans de John Scalzi, je m’aventure pour la première fois dans l’univers canadien de Douglas Coupland, avec JPod, qui fut adapté en série télévisée – que je n’avais pas encore vu.

Le livre, vu un peu comme une sorte de suite conceptuelle à Microserfs, nous entraine donc dans l’univers du jeux vidéo gore, avec Ethan (le narrateur), codeur qui passe plus de temps à l’extérieur de son boulot devant gérer les crises familiales – un cadavre pour sa mère, une pseudo petite amie instable pour son père…-  au début du roman. Avec lui, six autres geeks à la personnalité bien affirmée : Kaitlin, Cowboy, John Doe, Evil Mark et Bree.

JPod incarne donc l’esprit d’une nouvelle génération de geeks, où l’exubérance, les lacunes sociales, le surréalisme et les références culturelles s’entremêlent pour donner le jour à un roman drôle, sarcastique, étrangement vrai dans son propos alors que l’on vire aisément au n’importe quoi (et c’est ce n’importe quoi qui rend JPod encore plus excentrique et accrocheur).

De la culture de la marijuana dans le sous-sol de la maison aux changements de directive au travail détruisant tous les efforts des Podsters, des délires autour de Ronald McDonald, aux voyages en Chine, sans oublier Douglas Coupland lui-même, les situations sont à la hauteur des protagonistes qui sont mis en scène.

Au final, JPod est un livre drôle et inventif, avec son propre style clairement inimitable. Il y avait donc là un fort potentiel pour donner le jour à une série de qualité, ce qui nous mène alors à l’adaptation.

Cette dernière est composée de 13 épisodes, et fut diffusée début 2008 sur la chaine CBC, dans le but d’essayer de séduire un public jeune. Seulement, la programmation fut quelque peu chaotique, et on ne peut pas dire que le network fit ce qui était nécessaire pour assurer la survie du programme.

JPod – la série – va réussir à s’approprier l’univers du livre, aidé sans doute possible par le fait que Coupland a co-écrit dessus. Dès les débuts, les premiers changements apparaissent : la disparition de Evil Mark ou encore la dynamique de la relation Kaitlin/Ethan qui va être entièrement axé sur la romance, faisant principalement souffrir le personnage de la jeune femme. L’autre grand élément ayant disparu est Douglas Coupland lui-même, et pour combler ce vide, des sous-intrigues du livre viendront se placer plus vers la fin du show. Nous avons aussi la disparition de Ronald McDonald (et de la création gore qui va avec) au profit d’un ex de Kaitlin qui s’habille en clown (pour une ligne de fast-food).

Malgré ces divergences, JPod réussit à garder l’esprit et les grandes lignes du livre, si ce n’est que certains passages sont simplement placés à d’autres endroits dans le programme. Durée oblige, des intrigues indépendantes verront le jour, étoffant les protagonistes et fournissant du matériel original nécessaire à l’évolution d’une série.

Malheureusement aussi, le passage du papier à l’écran à une conséquence assez importante : l’imaginaire est parfois plus riche que les finances, et JPod en pratique souffrira pas mal de sa pauvreté – principalement dans ses décors – malgré clairement une certaine ingéniosité technique et de vraies bonnes idées.

Le passage du papier à l’écran pour JPod comprend réussites et échecs, manquant parfois le coche dans certaines intrigues propre à son format télévisuel, et se révélant à l’occasion beaucoup moins drôle et décalé que l’ouvrage pouvait le laisser supposer. Mais, la série ne fait aucunement honte à son matériel original et fournit une extension non négligeable de l’univers développé par Coupland.

Depuis ma lecture, le livre est sorti en France; il est disponible sur Amazonir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=2846262217 - JPod, de Douglas Coupland. Vous pouvez aussi faire un tour dans la section réservée à la série JPod du site.

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