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Livre : Séries : Une addiction planétaire

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series une addiction planetaire - Livre : Séries : Une addiction planétaireTitre : Séries : Une addiction planétaire
Auteure : Charlotte Blum
Editeur : Editions de la Martinière
Nb de pages : 300
Date de publication : 2011
Langue : Français
Prix : 35.50€

Présentation (de l’éditeur) : Cet ouvrage, richement illustré et unique en son genre, rend hommage aux séries et décrypte les ressorts sur lesquels elles se fondent. Vous y retrouverez vos séries emblématiques rythmées par des interviews de ceux qui font l’âme de cet univers à part entière (les plus grands acteurs, réalisateurs, stylistes, responsables d’effets spéciaux, chefs décorateurs et autres showrunners…).

Avis

Depuis quelque temps en France, on peut voir des ouvrages littéraires sur les séries TV qui adoptent diverses approches et qui sont publiés dans différents formats, mais jusque-là , dans le domaine des beaux livres, on peut dire que l’offre était limitée. Séries : Une addiction planétaireir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=2732444855 - Livre : Séries : Une addiction planétairetrouve donc ça place dans cette case précise.

Ça peut paraitre étrange au premier abord qu’un livre dont le titre suggère qu’il va traiter du sujet de l’addiction adopte un tel format. Cela dit, il ne faut pas croire que les écrits de Charlotte Blum se proposent de véritablement aborder le sujet de l’addiction aux séries que la presse use très librement pour faire – bien trop souvent – du simple racolage. On ne peut en tout cas pas nier que c’est un titre accrocheur, peu importe qu’il soit trompeur.

À dire vrai, il est un peu difficile de savoir quelle est la réelle ligne éditoriale de Séries : Une addiction planétaire. Il n’y a pas de préface pour nous expliquer l’approche ou nous introduire l’auteure. À la place, il y a un sommaire sur le rabat de la couverture. Dès les premières pages, on plonge dans le sujet numéro 1, à savoir, « Histoire des séries », qui est avant tout un condensé qui est accompagné par une liste clairement non exhaustive (et contenant des choix discutables) des séries dites incontournables.

Après cela, on enchainera de textes plus ou moins longs sur des séries particulières, des interviews et des articles sur des genres spécifiques ou des sujets des plus variés. Le tout est alors agencé avec un étrange manque de logique. Rapidement, il devient clair que le livre n’est pas spécialement fait pour être lu d’une traite, mais pour être feuilleté à l’occasion. Concrètement, c’est juste un assemblage de textes un peu hasardeux à la finalité indéterminée – ce qui justifie probablement la présence de Hung ou de Harper’s Island.

Cela dit, c’est une manière comme une autre de composer un livre sur les séries. Le problème est que le contenu est parfois des plus discutables et, puisque rien n’est vraiment lié, chaque nouvel article est une surprise rarement plaisante, puisque l’on peut certes obtenir occasionnellement des informations pertinentes ou lire une interview qui n’est pas totalement dénuée d’intérêt, mais la moyenne générale risque de donner à un sériephile moyen l’envie de s’arracher les cheveux.

Si le manque d’homogénéité devient rapidement une gageure, ce n’est rien comparé aux textes qui évoquent des séries sans vraiment s’intéresser à ce qu’elles disent ou qui semblent avoir juste été assemblés pour coller à la mise en page, ce qui a du provoquer de sévères coupes, car il n’est pas vraiment possible de donner une autre explication aux étranges approches rédactionnelles choisies.

Rapidement, il devient légitime de se demander si le but du livre est simplement d’être décoratif, car le contenu ne peut pas réellement justifier le manque de travail d’édition effectué. Comment expliquer autrement les régulières fautes ? C’est une chose de faire une typo à l’occasion, mais laisser passer des erreurs telles que « Julie Bentz » (p. 54), « Joshia Bartlet » (p. 100) ou encore « Once More With Feelling » (p.209), au bout d’un moment cela devient ridicule. Question vérification, on peut également noter qu’outre les approximations et oublis étranges dans les faits, il y a des erreurs assez inattendues qui prennent un peu de court – le premier gros exemple est le fait que l’auteure dit qu’Oz serait la toute première série HBO (p.19), bien qu’elle ait déjà évoqué un peu avant d’autres séries HBO plus anciennes comme Tales from the Crypt.

Enfin, la présentation complète de l’éditeur commence par « Un livre pour tous les « séries-vores » ». Peut-être que cela veut dire que tous les lecteurs de ce livre doivent avoir vu toutes les séries évoquées dans l’ouvrage, car dans le cas contraire, il va en avoir pour son argent en spoilers. Vous vouliez connaitre tous les plus gros twists de The Shield et même la fin en détail ou encore savoir qui meurt quand dans Desperate Housewives. La réponse est là.

Pour conclure, Séries : Une addiction planétaire est indéniablement un beau livre. Le travail de mise en page et d’illustration donne un réel cachet à l’objet. Il devrait rendre assez bien dans la bibliothèque. Outre cela, sa pertinence est des plus faible que ce soit pour les néophytes qui devraient sans trop de problèmes trouver des livres plus adaptés à leurs besoins ou pour les passionnés qui n’apprécieront au mieux que quelques interviews à se mettre sous la dent. Vu le prix, c’est un peu faible.