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Powers : Le comic book culte derrière la série

Powers comic book - Powers : Le comic book culte derrière la série

Quand Sony a décidé de proposer une série inédite sur son réseau Playstation, c’est vers une adaptation de comic book que son choix s’est porté. Ce n’est pas trop surprenant à notre époque, étant donné que cela fonctionne. C’est en tout cas une bonne chose pour Brian Michael Bendis, l’auteur de Powers, puisque le pilote développé sur FX n’avait pas eu de suite.

Avant toute chose, Powers est donc une bande-dessinée. Lancée en 2000 chez Image Comics avant d’être plus tard reprise par le label Icon de Marvel, cette création de Bendis magnifiquement illustrée par Michael Avon Oeming nous entraine dans un monde où il y a des super-héros. Rien de bien original à ce niveau, sauf que l’on suit des détectives d’une division spéciale chargée de résoudre des affaires d’homicides liées à ces fameux Powers.

Après avoir fait ses armes dans le genre neo-noir, avec notamment le très recommandé Torso, Bendis poursuit sur sa lancée en ajoutant simplement des super-pouvoirs. On s’intéresse alors à un duo de détectives. Il y a dans un premier temps Christian Walker, un ancien super-héros qui a été dépouillé de ses pouvoirs et conservent malgré tout des contacts bien utiles à son travail. Il est rejoint par Deena Pilgrim, une petite blonde énervée qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Nous les rencontrons au moment où Retro Girl, la plus populaire des super-héroïnes, est découverte morte. Malgré ses pouvoirs, elle a donc été assassinée et retrouver le coupable est une urgence pour les détectives. On plonge dès lors avec eux au cœur de la communauté de super-héros que les auteurs utilisent pour nous servir une parabole sur la célébrité. Powers se focalise également sur l’influence des médias et à ce qui se cache véritablement derrière les apparences. Bendis et Oeming développent alors une ambiance sombre et ne sont pas très intéressés par jouer la carte de la satire du genre super-héros comme peut le faire The Boys de Garth Ennis, préférant véritablement explorer les codes du policier noir.

En ne se concentrant pas sur ceux qui ont des pouvoirs, mais sur ceux qui sont là pour leur rappeler qu’ils occupent une place dans un monde fragile à plus d’un niveau, Bendis parvient à faire que son œuvre reste contemporaine dans son propos, même après 15 ans. Powers est le genre de série qui ne stagne pas. Son statu quo établit au moment du meurtre de Retro Girl sera appelé à évoluer, tout comme le duo de détectives qui s’adaptera à une conjoncture en mouvement où la notion de pouvoir est variable, tout comme les responsabilités qui vont avec.

Composée aujourd’hui de plus d’une quinzaine de story-arcs que la version série ne semble visiblement pas destinée à suivre, ce comic book gagne réellement à être lu dans son intégralité. Si Bendis abuse parfois de certains outils narratifs pour appuyer son propos un peu trop lourdement, cela ne handicape pas le récit qui conserve son intelligence et son énergie d’un bout à l’autre, en particulier grâce à la désormais légendaire Deena Pilgrim et son vocabulaire des plus colorés.

Avec son mélange de genre peu commun et véritablement maitrisé, Powers possède tout ce qu’il faut pour donner une série TV complexe et captivante. Si cela ne se confirme pas, le comic book reste une valeur sûre qui est, de toute manière, fortement recommandée.

Seuls les 8 premiers tomes sont sortis en France pour le moment. Bien entendu, l’intégralité est disponible en import.

La saison 1 de Powers arrive dès le 10 mars sur le réseau Playstation avec les 3 premiers épisodes — voir la bande-annonce.