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5 raisons de regarder Rescue Me, la série de pompiers fête ses 15 ans

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Rescue Me Group Shot - 5 raisons de regarder Rescue Me, la série de pompiers fête ses 15 ans

Il y a 15 ans aujourd’hui, débutait Rescue Me et, alors que les séries de pompiers se multiplient sur le petit écran américain, aucune ne lui ressemble, en grande partie car cette création de Denis Leary et Peter Tolan est avant toute chose une véritable dramédie familiale dont le cœur a à tout jamais été meurtri par les attentats du 11 septembre.

Rescue Me suit ainsi Tommy Gavin (Leary) et sa famille, mais aussi ses amis et collègues du 62 Truck, une caserne de New York. Tous ont été affectés par 9/11 de par leur travail ou ceux qu’ils ont perdus. Trois ans plus tard, les cicatrices sont toujours visibles.

L’histoire dépasse cependant cela et voici 5 bonnes raisons de découvrir à présent la série :

1. Un héros déjanté

Dans son registre, Tommy Gavin pourrait presque être un classique anti-héros comme il y en avait tant au début des années 2000 dans les séries du câble. Néanmoins, il n’est pas un criminel, mais un homme avec un penchant pour l’alcoolisme, une tendance à l’autodestruction qui s’accompagne en général de dommages collatéraux conséquents, une propension indéniable à l’égocentrisme et une dose de folie qui le pousse étonnement à être héroïque.

Il est le pire et le meilleur de lui-même parfois simultanément, mais il est surtout un véritable danger public qui sème le chaos dans son sillage — un chaos qui en vient à définir toute la série, de son ton à son écriture.

2. Des rires aux larmes

À l’image de la précédente création de Leary et Tolan, la comédie policière The Job qui semble être un simple brouillon de ce qu’allait devenir Rescue Me, nous avons ici une série qui a rapidement imposé son incroyable capacité à être aussi hilarante que dramatiquement intense. Surtout, elle peut passer de l’un à l’autre en l’espace de quelques instants.

C’est aidé par des personnages qui ne sont pas, dans la majorité, très futés. Ces pompiers sont peut-être capables des actes les plus héroïques qui soient, mais ils sont tous un peu dérangés et certains ne sont vraiment pas très vifs d’esprits. Cela se traduit souvent par des dialogues hilarants et de la comédie physique qui contrastent à merveille avec l’image héroïque du travail de pompiers qui peut mener à des blessures et des morts.

3. Pompiers, hommes blessés

Ainsi, là où les autres séries de pompiers sacralisent le travail et les hommes (et femmes) qui ont choisi de le pratiquer, Rescue Me nous montre qu’il ne s’agit pour beaucoup que de ça, des hommes faisant un simple travail.

Ce ne sont pas des héros, mais des Américains moyens qui ont néanmoins la particularité d’avoir été façonnée par l’évènement le plus traumatisant de l’histoire récente des États-Unis. Ils gèrent cela à leur manière, mais entre un machisme souvent mal placé et clairement toxique, une incapacité gérer leurs sentiments et des personnalités explosives, cela nous donne des portraits pas comme les autres qui amplifient les stigmates d’un traumatisme national.

4. Les victimes du 11 septembre

En France, Rescue Me a été sous-titrée « Les héros du 11 septembre », probablement par quelqu’un qui ne regardait pas la série. Le fantôme du 11 septembre plane en permanence sur les pompiers du 62 Truck — et en particulier sur Tommy qui discute littéralement avec le fantôme de son cousin —, mais il n’est donc pas question de nous parler des héros, mais des victimes.

Le parcours de Tommy et de ses proches est celui de convalescents qui n’ont aucun guide, à l’image du pays. Certains parviennent à s’en remettre, mais Tommy préfère s’apitoyer sur son sort et il n’est pas épargné par les aléas de l’existence.

5. Une dramédie familiale sous acide

Rescue Me est donc écrite par des scénaristes qui savent qu’il faut aussi bien du drame que de la comédie pour faire une bonne dramédie, et ils n’ont pas peur d’en faire de trop des deux côtés. Il faut être honnête, la série est irrégulière au possible (dans sa seconde moitié en particulier), elle devient un véritable grand huit qualitatif au montage parfois aussi instable que peut l’être Tommy Gavin.

Le plus étonnant est que c’est sa famille et non son métier qui illustre cela le plus, car plus elle avance et plus Rescue Me s’impose comme étant une série sur une famille dysfonctionnelle. De la femme de Tommy à leurs enfants en passant par sa sœur instable, son frère flic, son prêtre de cousin, sa maitresse qui n’est autre que la veuve de son autre cousin et le fils de ce dernier, sans oublier le grand-père et l’oncle qui sont aussi incontrôlables que le reste des Gavin, la définition de « dysfonctionnel » est poussée à l’extrême avec cette famille aussi étendue que folle.


Pour faire simple, Rescue Me n’est pas une série de pompiers qui propage la bonne morale et une notion tragique du héros. C’est l’histoire d’un alcoolique irrécupérable et parfois détestable qui mène une vie complètement dingue parce qu’il est incapable de gérer ses traumatismes. Il entraine dans un tourbillon de folie ses collègues et surtout les membres de sa famille qui sont, dans la majorité des cas, eux-mêmes quelque peu irrécupérables, parce qu’ils sont finalement terriblement humains.

C’est une série qui ne ressemble à aucune autre. Elle est imparfaite, comme son héros, mais elle délivre des moments d’anthologie et n’ennuie jamais.