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De Playhouse 90 à True Detective, la courte histoire de l’anthologie

True Twilight Detective - De Playhouse 90 à True Detective, la courte histoire de l'anthologie

Il y a encore peu de temps, l’anthologie était mal aimée, pourrait-on dire. À une époque où même le procedural drama le plus basique est obligé de développer une storyline feuilletonnante à l’occasion, il n’y a rien de surprenant à ce qu’un genre étant l’antithèse du serial drama rencontre difficilement son public. American Horror Story est venue changer cela, suivie à présent par True Detective par exemple.

L’anthologie est l’un des premiers formats à trouver sa place sur le petit écran américain. On pourrait même affirmer que c’est le premier à se montrer viable. Il faut dire que le concept est simple et peu contraignant. Traditionnellement, chaque épisode raconte une histoire indépendante. Dorénavant, les histoires sont dévelopées sur une saison.

De manière générale, une anthologie est caractérisée par le point commun liant chaque histoire qu’elle propose. Certaines sont simplement connectées par le fait qu’elles sont d’un genre similaire ou viennent d’un même auteur. D’autres sont reliées entre elles par un objet, un acteur ou une thématique bien définie.

Cela offre une flexibilité qui explique pourquoi l’anthologie s’est rapidement imposée à la télévision américaine. La toute première a été en grande partie oubliée. Il s’agissait de Lights Out, adaptation d’un succès radiophonique qui débuta en 1934 et qui arriva sur le petit écran en 1946 avec seulement 4 épisodes et très peu de spectateurs. Il faudra d’ailleurs attendre 1949 pour que la série devienne régulière sur NBC.

Ce n’est pas le cas de Kraft Television Theatre, l’anthologie qui est lancée en 1947 et qui posa les bases de ce qui finira par définir le fameux Premier âge d’or de la télévision. Délivrant un épisode par semaine (atteignant ainsi un total d’environ 650 épisodes en 11 ans et demi), elle offrait basiquement à chaque fois une pièce de théâtre filmée en direct à New York. Dès l’année suivant son lancement, d’autres ont recopié ce modèle comme The Ford Television Theater ou encore Philco Television Playhouse.

Les années 50 étaient noyées sous les anthologies. Elles proposaient dans un premier temps des adaptations de livres et de pièces de théâtre qui apportèrent au média une touche de prestige qui lui manquait sévèrement. Des créations originales prirent le relais, permettant à des auteurs de se faire un nom comme Rod Serling et Paddy Chayefsky. Ainsi, des séries comme Studio One, Producer’s Showcase et Playhouse 90 sont encore réputées aujourd’hui grâce à la qualité de ce qu’elle offrait à l’époque. Néanmoins, de par le fait que ces dramas étaient proposés en live, il ne reste que peu d’épisodes encore visibles à présent et leur réputation est ce qui a le mieux résisté au temps.

Avec l’introduction du film, une nouvelle génération d’anthologie prit la suite. Les plus connues sont à juste titre The Twilight Zone et Alfred Hitchcock Presents qui marquèrent le début des années 60 au moment où le format entamait violemment sa chute de popularité.

Depuis plusieurs décennies, rares sont les anthologies qui ont trouvé leur public. Néanmoins, certaines comme les versions plus récentes de The Twilight Zone et de The Outer Limits ou encore Tales from the Crypt ont séduit les amateurs de science-fiction et d’horreur.

Le véritable retour de l’anthologie s’est ainsi fait avec American Horror Story qui a réussi à démontrer la viabilité du format une histoire = une saison. Ce n’est pas la première série à tenter cette approche, Harper’s Island par exemple s’y essaya en 2008, cherchant alors à surfer sur les succès de la télé-réalité en misant sur le fait qu’un personnage était « éliminé » chaque semaine.

À présent, en plus de la série horrifique de Ryan Murphy et Brad Falchuk, nous avons donc True Detective, Fargo et American Crime qui poursuivent dans ce sens montrant que l’évolution du format pourrait l’avoir sauvé.