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Si vous aimez Narcos, Troupe d’élite est pour vous

Tropa De Elite - Si vous aimez Narcos, Troupe d'élite est pour vous

Dernière série Netflix qui a fait ses débuts sur le service de vidéo à la demande à la fin de ce mois d’aout, Narcos nous vient du scénariste Chris Brancato et du réalisateur brésilien José Padilha. Ce dernier n’en est pas à sa première collaboration avec Wagner Moura, l’acteur prêtant ses traits au fameux Pablo Escobar, puisqu’il l’a dirigé dans les deux films Troupe d’élite – ou Tropa de Elite en portugais.

Il parait donc naturel de revenir vers ces réalisations qui sont devenues au moment de leurs sorties de véritables phénomènes culturels au Brésil. Ces longs métrages nous entrainent auprès du capitaine Roberto Nascimento (Wagner Moura) de la BOPE, une unité d’assaut de la police de Rio de Janeiro. Au premier abord, on pourrait penser qu’il s’agit d’une sorte de version sud-américaine de S.W.A.T., mais José Padilha impose dès les premières images sa touche énergique personnelle et son approche narrative qui explicitent sans tarder le fait que Troupe d’élite est un film qui a des choses à dire.

Le premier opus nous entraine ainsi à la fin des années 90. Le Pape a annoncé sa visite en ville et la BOPE a pour ordre de nettoyer une favela particulièrement violente pour assurer qu’il n’y aura pas de problèmes. Pour Nascimento, l’opération est trop dangereuse. Il sera bientôt père et devient anxieux à l’idée de risquer sa vie quotidiennement pour une raison aussi absurde. Il pense alors à former un remplaçant.

Avec Wagner Moura qui offre une narration presque continue, Troupe d’élite semble par moment être plus proche du documentaire que du film d’action. Une impression renforcée par le fait que José Padilha a justement fait ses débuts dans ce genre et a repris certaines techniques pour sa première fiction. D’ailleurs, il est bien précisé dès le départ qu’il ne s’agit pas de la vérité, car la confusion pourrait être possible.

En tout cas, avec ses histoires de flics envoyés dans des quartiers qui ressemblent surtout à des zones de guérilla urbaine délaissée aux vendeurs de drogues, Troupe d’élite développe un propos qui apparait être pro-répression et qui peut froisser, mais qui est contrebalancé par un discours anti-corruption et la réalité violente du monde de la drogue.

L’intrigue progresse cependant pour nous parler avant toute chose de ce qui fait que des hommes comme Nascimento évoluent pour devenir ce qu’ils sont. Le second opus va par contre creuser les racines de ce mal bien plus profondément pour exposer une culture qui est fortement ancrée à tous les échelons du pouvoir. Avec cette suite, Nascimento reprend la parole pour évoquer des solutions avec des exemples toujours aussi démonstratifs que dans le premier film, mais en suivant une évolution logique du propos et de rôle joué par la violence.

Troupe d’élite délivre en tout cas des coups qui font mal. Si l’approche parfois trop didactique du récit – que l’on retrouve dans Narcos – impose certaines limites, elles sont compensées par la caméra immersive de José Padilha, le charismatique Wagner Moura et les sujets explorés qui donnent à réfléchir.

C’est en quelque sorte la même recette que Narcos donc, sauf que Troupe d’élite est plus intense et se révèle être plus incisifs à bien des niveaux, notamment dans sa relation avec la violence. Sa suite s’éloignera d’ailleurs légèrement de cet angle pour offrir une perspective différente, mais les deux films sont indéniablement sans concession.

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